Le 21 février 1986 sortait sur Famicom, l’équivalent japonais de la NES, un étrange jeu d’action-aventure sobrement intitulé The Legend of Zelda. S’il a fallu attendre quelques années pour le voir arriver sur les marchés occidentaux, le premier Zelda du nom a marqué à jamais l’histoire du jeu vidéo, initiant une de ses plus grandes franchises, désormais connue de tous.
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Son univers, ses personnages emblématiques (Link, Ganondorf, la princesse Zelda), ses symboles (la Triforce) ou encore son gameplay révolutionnaire, tout était déjà réuni dès 1986 et la plupart des épisodes qui ont suivi sont des incontournables.
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Mais si le premier jeu est sorti à la fin des années 1980, l’idée datait de l’enfance de son créateur, Shigeru Miyamoto. Il confiait ainsi, dans le livre Game Over de David Sheff consacré à Nintendo et publié en 1993 :
“Quand j’étais enfant, je suis parti seul en randonnée et suis tombé sur un lac. Ce fut une vraie révélation pour moi de découvrir cet endroit. Quand je me baladais dans la campagne, sans carte, essayant de trouver mon chemin par moi-même, je découvrais à chaque fois des choses incroyables. C’est ainsi que j’ai réalisé que c’était une sensation incroyable d’inconnu qui donnait l’impression de partir pour une aventure.”
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35 ans et presque une vingtaine de jeux plus tard, la saga The Legend of Zelda est toujours aussi en forme. Nintendo vient d’ailleurs d’annoncer un remake de l’épisode Skyward Sword pour fêter ça, même si tout le monde, au fond, attend des nouvelles de Breath of the Wild 2…
Notre classement ultime et “objectif”
Il est difficile d’être objectif quand il faut qualifier des jeux qui ont bercé l’enfance de la plupart d’entre nous. Pourtant, c’est ce que nous essaierons de faire ici, en prenant en compte le contexte de chaque jeu, en nous inspirant (un peu) de son succès commercial ainsi que de la réception critique (presse et public) de chaque épisode.
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Le classement n’inclut pas les “remakes” ou encore les épisodes “spéciaux” tels que les Hyrule Warriors ou Link’s Crossbow Training. Bien entendu, ce classement ne prend pas en compte les funestes épisodes sur Philips CD-i, qui sont à faire disparaître à jamais dans les limbes de l’histoire.
1. Ocarina of Time (1998) – Nintendo 64
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Sans surprise, c’est le premier Zelda en 3D qui arrive en tête du classement. Avec son open world, la modélisation de tous les personnages phares et une histoire de voyage dans le temps, Ocarina of Time a marqué durablement toute une génération de joueurs et joueuses.
Les donjons incroyables, les boss effrayants, les énigmes folles et la durée de vie considérable, tout était déjà présent pour assurer à la franchise de belles et longues années. Peu de jeux vidéo ont autant marqué leur époque que ce titre. En 1998, l’épisode était une révolution technique, scénaristique et artistique. Encore aujourd’hui, il est difficile de trouver un équivalent qui a autant pesé dans le game.
2. Breath of the Wild (2017) – Wii U & Nintendo Switch
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Ce n’est pas toujours dans les vieux pots qu’on trouve les meilleurs rubis. Breath of the Wild reste la dernière preuve en date qu’une franchise peut radicalement se renouveler et tout de même rencontrer un succès phénoménal.
En ouvrant complètement le gameplay avec une exploration et une progression libres, ce titre de 2017 est devenu un incontournable de la Nintendo Switch et fait consommer le temps libre de tous les fans (ou non) de Link. Esthétique léchée, contenu massif, gameplay efficace, Breath of the Wild s’est inscrit au panthéon du jeu vidéo et a même mis de nouveaux joueurs devant la console.
3. The Wind Waker (2002) – GameCube
Cet épisode est un des plus gros cartons du GameCube. C’est bien simple, c’est grâce à un jeu comme The Wind Waker que Nintendo a pu relativiser l’échec commercial de sa console cubique.
Aux côtés des pirates ou de votre bateau parlant Lion rouge, l’épisode emmenait Link dans une gigantesque mer parsemée de nombreuses îles à explorer. Entre la quête principale, absolument envoûtante, et les nombreuses rencontres secondaires que les archipels proposaient, le jeu semblait avoir (pour l’époque) une durée de vie infinie.
Finalement, c’est aussi un des premiers Zelda qui a su ajouter une dose de “contemplatif” à sa direction artistique. Et si les longues virées en bateau de Wind Waker avaient été une des plus grandes inspirations de Breath of the Wild, une quinzaine d’années plus tard ?
4. A Link to the Past (1991) – SNES
Première véritable entrée “nostalgique” dans ce classement, A Link to the Past est un incontournable de la franchise. Avec ses graphismes colorés et son gameplay riche et nerveux, le jeu était d’une beauté sans égale en 1991. De la gestion de la magie aux énigmes complexes en passant par des combats de boss extrêmement techniques, c’est probablement le Zelda qui a le mieux su doser sa difficulté, ce qui le rend encore aujourd’hui tellement satisfaisant à terminer.
5. Majora’s Mask (2000) – Nintendo 64
La suite directe d’Ocarina of Time ne figure pas dans le top 5, mais elle aurait pu. Beaucoup de fans hard-core de cet épisode vous diront d’ailleurs qu’il surpasse son prédécesseur, si ce n’est tous les autres. Outre un gameplay amélioré, on retiendra surtout son système de course contre-la-montre, qui nous plongeait dans une angoisse permanente et en même temps nous poussait à nous surpasser comme jamais.
Majora’s Mask est aussi probablement le plus sombre et sérieux de tous les Zelda, et tous ceux qui se souviennent de la Lune tremblent encore lorsque son visage apparaît.
6. Twilight Princess (2006) – GameCube & Wii
Jeu de lancement de la Wii, Twilight Princess est un titre polémique qui a beaucoup cristallisé les désaccords entre vieux fans nostalgiques et jeunes arrivants dans la franchise. Pourtant, 15 ans après, les aventures de Link et Midona face aux forces du Crépuscule nous apparaissent plus matures que jamais.
Tout était là : open world gigantesque, donjons complexes, des milliers de choses à faire, des chevauchées dans les Plaines d’Hyrule à la pêche en passant par d’excellentes quêtes secondaires et des dizaines de super mini-jeux. Peut-être que le gameplay parfois asymétrique (avec la forme “loup”) et, sur Wii, l’utilisation de la reconnaissance de mouvements, ont pu gêner quelques “anciens” fans de Zelda, mais, pour nous, le titre reste un immanquable.
L’épisode est en tout cas (avec Majora’s Mask) un des plus sombres de la franchise. Ce sont sûrement ses cinématiques mythiques et son incroyable direction artistique qui aussi su laisser un souvenir si fort à tous ceux qui ont pu un jour y jouer.
7. Link’s Awakening (1993) – Game Boy
Premier titre sur console portable, Link’s Awakening semble être un ovni : plus d’Hyrule, plus de Zelda, seul Link qui se réveille sur une île mystérieuse. Le titre reste tout de même l’un des plus émouvants et beaux (du moins, musicalement) de la franchise.
En termes de mécaniques, les énigmes de donjons étaient absolument grisantes et, pour ce qui est de l’histoire, je défie le plus sévère des joueurs de ne pas verser sa petite larme à la fin.
En tout cas, le statut cultissime de ce titre n’est plus à prouver. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a été choisi par Nintendo pour bénéficier d’un remake en 2019 – lire notre test ici.
8. The Minish Cap (2004) – Game Boy Advance
On oublie trop souvent ce titre et, pourtant, Minish Cap était tout bonnement incroyable. Déjà parce qu’il était mignon comme tout, beau techniquement et que l’histoire était très plaisante. Mais surtout, cette mécanique de rétrécissement qui modifiait toutes les perspectives est une idée de génie, encore aujourd’hui.
Le jeu était en plus assez difficile (pas trop non plus) et extrêmement long pour un jeu portable du début des années 2000. Bref, un incontournable dont on espère voir un remake le plus rapidement possible.
9 et 10. Oracle of Seasons & Oracle of Ages (2001) – Game Boy Color
On ne peut pas séparer ces deux titres, qui se ressemblent autant qu’ils se complètent. Ils ont rencontré un succès fou, car ils nous offraient la possibilité de vivre les aventures de Link en couleur ET sur console portable. De nombreux possesseurs de la GBC ont sué des après-midi entières sur ces titres.
Cette carte, qui évoluait en fonction des saisons ou des époques (selon le titre en question), était l’atout majeur de ces jeux. Mais même en enlevant cette mécanique folle, le titre avait encore plein de qualités dans son sac, à commencer par les musiques absolument parfaites, même sur une simple Game Boy Color.
Suite et fin du classement :
- 11. Phantom Hourglass (2007) : parce que c’est peut-être une des meilleures intégrations du stylet de la DS à un jeu d’aventure.
- 12. Skyward Sword (2011) : lire nos explications complètes de pourquoi ce jeu est sous-coté.
- 13. The Legend of Zelda (1986) : les classiques vieillissent bien, mais il ne faut pas pousser non plus : le premier du nom a depuis été largement surpassé.
- 14. Spirit Tracks (2009) : bien, comme Phantom Hourglass, mais pas une folie d’innovation non plus.
- 15. Four Swords (2002) et Four Swords Adventures (2004) : l’idée de séparer Link en quatre était bonne mais, dans les faits, le titre manquait de saveur. En plus, personne n’avait autant de Game Boy et de jeux pour pouvoir jouer à quatre.
- 16. Zelda II: The Adventure of Link (1987) : le Zelda en vue de côté ! Une erreur que Nintendo ne réitérera pas par la suite… Le titre reste tout de même un sacré défi pour ceux qui recherchent encore un vrai challenge.
- 17. A Link Between Worlds (2013) : mi-remake, mi-suite, malgré quelques bonnes idées, le titre 3DS n’égale pas ses prédécesseurs.
- 18. Tri Force Heroes (2015) : sérieusement ?
Même bon dernier, Tri Force Heroes n’est même pas un “mauvais” jeu en soi. Zelda, c’est aussi cette constante qualité dans le paysage vidéoludique avec quasiment aucune fausse note d’ocarina à relever. En 35 ans, la saga a réussi à bercer énormément de générations de joueurs et joueuses, de tous les âges et aux quatre coins du monde.
Outre son pitch initial, c’est peut-être et surtout grâce à son incroyable capacité de renouvellement que la saga Zelda a réussi à devenir aussi mythique, et ce bien au-delà de la nostalgie des joueurs. À chaque épisode, il y a toujours eu des nouveautés, des émerveillements inédits, des mécaniques surprise, des moments d’émotion, sans pour autant oublier ses références aux anciens épisodes, nous rappelant au passage qu’on a tous été un jour un (Link) enfant.
Et vous quel est le Zelda qui vous a le plus marqué ? Écrivez-nous à hellokonbinitechno@konbini.com