Round 2 pour UFC-Que choisir. L’association française de protection des droits des consommateurs n’est pas près de lâcher sa surveillance de l’industrie du jeu vidéo. En septembre dernier, elle avait gagné gain de cause face à Steam pour forcer la plateforme de jeux dématérialisés à rendre la revente de jeux possible – comme les jeux sur support physique. Nouveau coup de théâtre ces derniers jours puisque c’est désormais Nintendo qui est mis en cause.
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Depuis la sortie, en 2017, de la Nintendo Switch, le constructeur nippon a reçu de nombreuses plaintes, massivement relayées sur les réseaux, à propos d’un problème récurrent sur les joysticks de ses manettes. Rapidement surnommé le “Joy-Con drift”, soit le “dérapage” des Joy-Con (le nom des manettes de la Switch), ce bug fait que la console peut considérer que le joystick bouge alors qu’il est physiquement immobile.
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Pire encore, la nouvelle version Lite de la Nintendo Switch, sortie il y a un mois, semble elle-aussi souffrir du même problème, ce qui rend certains jeux impossibles à jouer.
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“Mario ne répond plus, mais Nintendo n’assume pas !”
UFC-Que Choisir est en colère, après avoir lancé un appel à témoignages (que vous pouvez toujours remplir si vous avez ce souci), l’association a décidé de mettre en demeure Nintendo et lui demande de réparer gratuitement les manettes “Joy-Cons”, faute de quoi elle intentera une action en justice. UFC-Que Choisir accuse notamment le SAV de la marque nippone de ne proposer que des solutions largement insuffisantes pour le consommateur à savoir :
- Faire racheter au joueur un Joy-Con (minimum 45 €)
- Renvoyer le Joy-Con défectueux (contre 15 € de frais de port)
- Détruire le Joy-Con en question.
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Passé la garantie constructeur (en Europe), Nintendo fait la sourde oreille à toutes les demandes et n’a pour le moment proposé aucune solution viable. L’action intentée par l’association pourrait poser un sacré problème à la marque. UFC-Que Choisir voit dans cette stratégie de l’autruche une énième manière de perpétuer l’obsolescence programmée des objets tech.
Pour rappel, en 2006, Microsoft avait décidé de dépenser plus d’un milliard de dollars pour réparer gratuitement les Xbox 360 qui souffraient en masse du bug majeur dit “Ring of Death”. L’important était de conserver son image de marque et de restaurer la confiance auprès des consommateurs. Reste à savoir si Nintendo saura faire son mea culpa ou décidera d’encaisser un procès, quitte à détériorer son image.