Dawn est un groupe foncièrement anti-Tesla dirigé par le développeur software Dan O’Dowd. Le cheval de bataille de ce dernier est de faire en sorte que le logiciel embarqué de conduite autonome FSD (Full Self Driving) des voitures Tesla soit définitivement interdit.
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Dernièrement, The Dawn Project a publié une série de vidéos dans lesquelles on peut supposément voir des voitures Tesla, FSD activé, rouler et écraser des mannequins de petite taille, habillés de gilets de haute visibilité et placés sur des passages piétons, le tout à environ 30 km/h.
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Dinna Eskin, directeur et avocat général adjoint de Tesla a écrit une lettre de mise en demeure à Dan O’Dowd, comme le rapporte le Washington Post.
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“Il a été porté à notre attention que vous, personnellement, et The Dawn Project avez dénigré les intérêts commerciaux de Tesla et diffusé des informations diffamatoires au public concernant les capacités de la technologie Full Self Driving (FSD) (Bêta) de Tesla […] Nous vous demandons de cesser immédiatement et de vous abstenir de diffuser toute information diffamatoire, d’émettre une rétractation publique officielle dans les 24 heures et de fournir à Tesla la documentation demandée ci-dessous.”
Quelques jours auparavant, la plateforme YouTube avait supprimé ce même genre de vidéo publié par des conducteurs de Tesla mais effectuant leurs propres tests de sécurité avec de vrais enfants — les leurs. Ces dernières montraient en effet que les voitures s’arrêtaient mais le groupe Dawn a souhaité apporter un contrepoint avec l’usage de mannequins de taille enfant.
Tesla accuse O’Dowd et son groupe de mettre les consommateurs “en danger” avec une “utilisation dangereuse et inappropriée de la bêta FSD et des fonctionnalités de sécurité active”. Cependant, aucune plainte déposée par Tesla contre les conducteurs cités plus haut, utilisant de vrais enfants pour ces “tests”, ne semble avoir été repérée.
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Échanges houleux sur Twitter
O’Dowd n’en est pas à sa première action contre la technologie d’Elon Musk. En début d’année, il avait acheté un encart publicitaire dans le New York Times, promettant 10 000 dollars à la personne qui pourrait nommer “un autre produit commercial issu d’une société du Fortune 500 [les 500 premières entreprises américaines, ndlr] qui a un dysfonctionnement critique toutes les 8 minutes“.
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Les partisans pro-Tesla, de leur côté, avaient tout de même mis en exergue le fait que O’Dowd est le patron de Green Hill Software, entreprise de logiciels qui fait notamment affaire avec General Motors, BMW et Ford, des concurrents automobiles. Musk, de son côté, a simplement qualifié sur Twitter Green Hill Software de “tas de merde”.
En réponse à la lettre de mise en demeure de Tesla, O’Dowd a qualifié sur son blog Musk de “bébé pleureur caché sous les jupes de son avocat” ironisant sur le qualificatif d’“absolutiste de la liberté d’expression” qu’Elon Musk s’était attribué face à la guerre en Ukraine.
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La conduite autonome sous les radars
Pour le moment, le Full Self Driving est resté au stade bêta et est disponible pour quelques élus, y compris de purs “amateurs”, moyennant 15 000 dollars. Sur le papier, Il ne s’agit pas encore de véritable “conduite autonome” mais d’une “aide à la conduite” avancée, imposant aux conducteurs de rester alertes et maîtres de leur véhicule. Mais chez les partisans de Tesla, on insiste sur le fait qu’une autonomie complète du véhicule serait plus sûre que la conduite humaine.
Début du mois, le défenseur de la sécurité Ralph Nader a appelé les pouvoirs publics américains à interdire, au niveau fédéral, le FSD, qualifiant son déploiement de “l’une des actions les plus dangereuses et irresponsables de la part d’un constructeur automobile depuis des décennies”.
Actuellement, 16 accidents impliquant des Tesla avec l’assistance de conduite activée et des véhicules d’urgence arrêtés sur la route seraient l’objet d’une enquête menée par la National Highway Traffic Safety Administration. Ces accidents ont fait 15 blessés et un mort.