Ils avouent n’avoir bien compris ni le pourquoi ni le comment de cette opération sophistiquée. Pourtant, les faits sont là : l’utilisation d’une bactérie autoproductrice d’électricité connue depuis les années 80 couplée à l’humidité (donc la moisissure) de l’air qui nous entoure a permis de générer un brin d’électricité. Et, nous promet-on, c’est une très bonne nouvelle.
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Cette prouesse qui relève de l’hydrovoltaïque, c’est le magazine Science qui nous la raconte, s’appuyant sur un papier qui vient de paraître dans la revue Nature. Pour mieux comprendre de quoi il en retourne, il faut zoomer sur l’incroyablement petit : les bactéries en question, qui appartiennent au club très sélect des Geobacter, se trimballent avec des protéines sous forme de filaments, de véritables microcâbles conducteurs, à l’intérieur desquels circulent des électrons.
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À partir de ces précieux filaments, les chercheurs de l’université du Massachusetts ont eu l’idée de créer des films très fins, qu’ils ont ensuite connectés à des électrodes. Un système complexe de charge et de décharge permet ensuite de créer un courant stable.
Une seule de ces centrales électriques, baptisée “Air-Gen”, permet d’allumer une diode. En en alignant 17, on pourrait obtenir un courant continu de 10 volts, suffisamment pour alimenter la batterie d’un smartphone.
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Ce n’est pas la première fois que des scientifiques essaient de récupérer de l’énergie issue de la moisissure, rappelle Science. Mais dans les tentatives différentes, le courant était généré pendant quelques secondes seulement. Avec ce nouveau dispositif, il dure plusieurs semaines avec une puissance autrement plus importante.
Alors évidemment, ça fait rêver. Générée en grande quantité, cette énergie serait bel et bien verte, et constituerait une source bien plus constante que celles du Soleil ou du vent. Mais, comme pour toute nouvelle discipline balbutiante qui se respecte, on n’y est pas encore.
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Une des clés de l’aventure serait du côté de la génomique : ces Geobacter sont lents à cultiver, et des versions génétiquement modifiées pourraient accélérer les process. Ça tombe bien, d’autres équipes planchent déjà sur la question et ont déjà prépublié des travaux de recherche encourageants.