Fut un temps, les arcades dominaient le monde du jeu vidéo. On pouvait devenir une star selon son score à Pac-Man. La plus grande d’entre elles est sans aucun doute Billy Mitchell. Réputé pour être le plus grand joueur d’arcade de tous les temps, il a pourtant récemment été accusé de tricherie.
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Réputation bafouée, records effacés : le roi n’était plus. Mais c’était sans compter sur sa ténacité et son incapacité chronique à reconnaître sa défaite. Criant à qui veut bien l’entendre son innocence, l’ancien champion de Donkey Kong, jeu d’arcade sorti en 1981, menace de poursuivre le Livre Guinness des records pour le retrait de ses scores qui avaient été actés dans le livre. Afin de prouver son innocence, il a dévoilé un “dossier de preuves de 156 pages”.
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Avant de revenir sur les évènements récents de la vie de Billy, il est important de se pencher sur son passé. Accrochez-vous.
Le roi incontesté de Kong ?
Jeune garçon du sud de la Floride, Mitchell ne s’était jamais vraiment intéressé aux jeux vidéo, tout du moins jusqu’à ce qu’il se rende compte que “tout le monde s’agglutinait autour de la machine de Donkey Kong et qu’il voulait qu’ils le regardent”.
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Depuis, et tout au long de son existence médiatique, Mitchell n’a jamais cessé d’essayer de prouver qu’il était le meilleur. Sa confiance, pour ne pas dire mégalomanie, a fait de lui un personnage légendaire au sein du milieu des arcades.
Être imbu de sa personne est une chose, être un champion en est une autre. Billy est les deux à la fois : en 1982, il bat le record du monde de Donkey Kong. Il devient aussi un champion à Centipede et réalise le premier score parfait pour Pac-Man.
Jusqu’en 2004, Mitchell, qui reprend à ce moment-là le restaurant de son père, est resté le champion incontesté.
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2007 et The King of Kong
Sa reconnaissance mondiale n’éclôt qu’avec un documentaire de Seth Gordon, en 2007 : The King of Kong, visionnable ici. Billy y est immortalisé à l’apogée de sa gloire vidéoludique, loin devant toute concurrence – à l’exception peut-être d’un certain Steve Wiebe.
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Professeur de sciences physiques un peu trop émotif, Steve se présente comme un éternel second. Un jour, il en a assez. Il veut le record de Kong. Sous la férule de l’entreprise Twin Galaxies, autorité en la matière, les deux hommes vont se battre sans relâche pour toucher le Graal : le record du monde à Donkey Kong.
S’ouvre à nous avec ce documentaire un univers entier de personnages surréalistes bien que très réels, l’inénarrable Billy au centre de la tornade. Wiebe bat une première fois le record de Mitchell et envoie l’enregistrement de sa partie à Twin Galaxies pour l’authentifier. Pour la première fois, quelqu’un aurait atteint le million au score total.
Mitchell s’insurge, accuse Wiebe de tricherie et exige que ce record soit réalisé en live pour qu’il soit accepté. Le professeur aurait acheté sa machine chez un ennemi de Mitchell, Roy “Mr. Awesome” Schildt (oui, oui), et Twin Galaxies disqualifie Steve. Wiebe se rend dans une salle d’arcade officielle et invite Mitchell à l’affronter. Billy décline, Steve bat le record une seconde fois.
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Retournement de situation. Apprenant la nouvelle, Mitchell fait parvenir une cassette de mauvaise qualité à Twin Galaxies où il prétend avoir réalisé un score supérieur, soit 1 047 200 points. Contre toute attente, Twin Galaxies accepte cette fois la cassette. Mitchell est à nouveau le roi de Kong !
Le temps passe et, neuf mois plus tard, un officiel de Twin Galaxies reconnaît l’intégrité de Wiebe et lui donne maintenant la permission d’envoyer des performances enregistrées. Chez lui, Wiebe bat à nouveau le record : le voici maintenant porté à 1 049 100.
The King of Kong se finit donc sur une défaite de Mitchell, mais l’intéressé est devenu par la même occasion une figure emblématique de la pop culture américaine. En témoigne la superbe vidéo de Karim Debbache traitant du documentaire.
L’après King of Kong
À la suite de ces nombreuses péripéties, Mitchell a continué de s’occuper de son restaurant, de jouer à Kong et a signé des milliers d’autographes pour ses nouveaux fans. L’avenir semblait tranquille pour l’Américain. Mais c’était sans compter sur une toute récente investigation de Twin Galaxies.
L’entreprise travaillant d’un commun accord avec le Livre Guinness des records a déterminé qu’un certain nombre des scores de Mitchell enregistrés sur cassette avaient été réalisés sur un émulateur, rendant la triche possible. Suite à cette découverte, la plupart de ses scores ont été supprimés, notamment son score parfait sur Pac-Man.
Billy lavera-t-il son nom ? Rien n’est moins sûr, mais qu’il sache que, dans nos cœurs, il restera à jamais le vrai King of Kong.