Pour peu que vous ayez ouvert Twitter ou Twitch entre hier soir et aujourd’hui, vous avez probablement entendu ce nom : “Rekkles”. La raison : Martin Larsson, joueur professionnel eSport sur League of Legends, rejoindra très prochainement la Karmine Corp.
Publicité
Publicité
Le club eSportif fondé par le streamer Kameto et Prime fête son premier anniversaire d’existence. L’année 2021 a été plus que satisfaisante pour la K Corp, les propulsant à la première et à la deuxième place aux EU Masters (l’équivalent de l’Europa League pour LoL) et en LFL (la ligue française de League of Legends).
Pourquoi tout ce bruit autour de l’arrivée de Rekkles ? Parce qu’avant l’annonce officielle, cette décision relevait de l’improbable, si ce n’est de l’impossible. Celui qu’on ose parfois surnommer “le meilleur ADC* d’Europe” est une véritable star sur la scène européenne où il a principalement évolué en LEC – la “Champions League de LoL”. Son arrivée en LFL est une plus-value extraordinaire pour la K Corp qui a pris de court tous les pronostics. À titre de comparaison : imaginez Lionel Messi annoncer son transfert à l’Olympique de Marseille.
Publicité
* Attack Damage Carry : le poste “d’attaquant” sur League of Legends, un rôle fragile et vulnérable mais chargé d’infliger le plus de dommages à l’équipe adverse.
Du foot à la Faille
Ces analogies footballistiques sont parfaitement adaptées pour décrire Martin “Rekkles” Larsson, ce Suédois de 25 ans, originaire de la région de Göteborg. Si on avait demandé au jeune Martin, il y a dix ans, quels étaient ses rêves et ambitions, il aurait répondu “le gazon vert”. Malheureusement à 14 ans, une blessure maintient Larsson loin de la balle. En pleine convalescence, il découvre grâce à un ami, le tout nouveau League of Legends, alors en phase de bêta.
Publicité
Déjà extrêmement prometteur sur le jeu, le début de la saison 1 marque un premier tournant pour Rekkles qui enfilera son premier maillot en tant que remplaçant pour la Team BLACK au MLG Summer Arena.
Au-delà de son talent qui commence à le faire remarquer sur la naissante scène eSport, il devra sa “chance” à ses origines scandinaves. En effet, le jeune Suédois se tient à quelques heures seulement de Jönköping où se tient à l’époque l’originelle DreamHack, la plus grande LAN party au monde – compétition de gaming en “local”. Cette proximité géographique ainsi qu’un beau coup de poker lui permettront, fin 2012, de rejoindre Fnatic (FNC) qui reste toujours aujourd’hui la seule équipe européenne à avoir été sacrée championne du monde de LoL à la première édition des Worlds.
Publicité
Les déceptions qui forgent un champion
Après une trop longue période de convalescence et une blessure préalablement sous-estimée, le monde du football s’éloigne définitivement du jeune adolescent suédois. Rekkles renaît dans l’eSport en signant chez Fnatic. À 16 ans, il rejoint la légendaire équipe européenne qui l’accompagnera, en cumulé, sept ans dans sa carrière. L’ADC excelle dans la Faille de l’Invocateur mais son trop jeune âge l’empêchera de rejoindre directement la compo principale de FNC et de jouer dans la toute nouvelle LEC fraîchement créée par Riot – il n’a pas 17 ans à quelques mois près.
Prenant son mal en patience pendant un an, Rekkles prendra finalement sa place réservée pour la saison 2014. Après des résultats en demi-teinte sur cette année pour FNC, Martin Larsson participera à ses premiers Worlds. Malheureusement, c’est à la suite d’un match historique, face aux Chinois de OMG, que FNC sera éliminé en phase de poules.
Publicité
Cette énième défaite laissera un goût très amer chez Fnatic qui implosera avec le départ de ses joueurs historiques et de Rekkles qui suivra le mouvement. Après quelques passages infructueux auprès d’autres structures éphémères, Martin Larsson reviendra finalement, en pleine année 2015, dans les rangs de FNC, devenant à son tour un “historique” de l’équipe.
Pendant cinq longues années, Fnatic sera mené par Rekkles, nouveau capitaine de l’équipe. Les débuts sont difficiles pour l’ADC suédois qui, malgré des résultats individuels toujours aussi excellents, manque d’un certain esprit de “leadership” selon les analystes de l’époque. Martin Larsson passera même par un moment de pur “off”, loin de tout, pour se ressourcer dans sa Suède natale.
Mais peu à peu, les résultats reviendront pour FNC comme pour Rekkles. Toutefois, les Worlds restent toujours inaccessibles, tant l’écart creusé par les équipes coréennes puis chinoises semble s’élargir à chaque occurrence. La structure britannique n’arrachera qu’une demi-finale (2015) et une finale (2018) au Championnat du monde de League of Legends.
Repartir de zéro ?
Il y a un an, nouveau coup de théâtre dans le mercato League of Legends : Rekkles quitte Fnatic. Il rejoint leur rival européen G2, y retrouvant au passage son ancien camarade Caps. Sauf que l’année qui s’annonçait radieuse pour G2 va vite tourner à la catastrophe. Aucune qualification aux Worlds, pas même une finale en ligue européenne. Rapidement, les rumeurs se multiplient quant au départ prématuré de Rekkles mais G2 demande le prix fort aux autres structures.
On parle alors de Rekkles chez Rogue ou encore chez les Nord-Américains de TSM. Au final, ce ne sera ni la NA ni l’Europe mais bien la Karmine Corp que Martin Larsson a choisie. Repartir d’un niveau comme la LFL peut sembler étrange mais, sur le plan marketing et communication, c’est un coup de poker immense tant la popularité de la K Corp et du circuit français a explosé en seulement quelques mois – y compris à l’international.
Le contrat est pluriannuel et bien que la Karmine Corp n’ait pas de slot en LEC (et donc aux Worlds), c’est ce genre d’événements qui pourrait mettre la K Corp en lice pour affronter, à terme, les plus grandes équipes de League of Legends au monde.
Pour nous écrire : hellokonbinitechno@konbini.com