Si le slogan “sortez couverts !” semble toujours d’actualité, la prévention contre le VIH et MST s’est aussi faufilée sur le numérique et les réseaux sociaux.
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Dans un contexte où 6 000 personnes découvrent leur séropositivité en France chaque année, de nombreuses associations comme AIDES détournent les applications de rencontre, comme Grindr, pour faire de la prévention. Des “animateurs de prévention” y sont présents, proposant de discuter de sexualité ou de fournir du matériel comme des préservatifs ou des tests de dépistage.
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Ce changement de pratique est dû notamment à la disparition ou à la désertification des lieux de rencontres gays : “Désormais, c’est sur les applis que ça se passe. Il nous a donc fallu changer notre fusil d’épaule”, confie Joris, unique animateur de prévention à plein-temps chez Aiutu Corsu, une association de lutte contre le VIH basée en Corse.
Depuis un an, l’association corse possède un profil sur Grindr mais également sur Tinder. “On s’est rendu compte que c’était indispensable pour pouvoir toucher les populations à risques, du côté VIH mais aussi des MST”, explique Sylvie Marcaggi, présidente de l’association.
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“Sur Grindr, on est plus habitués à recevoir des dick pics que des messages de prévention”
Pour les utilisateurs de Grindr, la démarche est surprenante mais plutôt bien accueillie. Simon a reçu un message de l’antenne locale d’AIDES alors qu’il était en vacances : “Sur Grindr, on a accès à tous les profils d’utilisateurs présents à proximité de soi. En me connectant sur l’appli, j’ai vu que AIDES avait un compte dans le coin.”
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Pour Sylvie Marcaggi, la présidente d’Aiutu Corsu, la présence d’associations de proximité sur les applications de rencontre permet plus de flexibilité et de toucher des publics qui ne fréquenteraient pas les associations anti-VIH. “On essaye de l’améliorer et de proposer des solutions : par exemple si certaines personnes ne veulent pas venir à l’association, on propose de déposer du matériel à certains endroits. On n’est pas à Paris ici, les gens se préservent davantage”, explique-t-elle.
L’incitation au dépistage régulier fait partie d’une volonté de l’application Grindr elle-même. “Oui, sur Grindr on est plus habitué à recevoir des dick pics ou des propositions de plan à 3 que des messages de prévention sur le sida et les MST/IST. On reçoit beaucoup de propositions de coup d’un soir et parfois de pratiques par hyper safe”, déclare Simon, qui estime qu’en étant sur les applications, les associations viennent faire de la prévention “à la source”.
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L’association Aiutu Corsu a eu plus de difficultés à utiliser Tinder, leur profil étant parfois signalé voire bloqué par d’autres utilisateurs. Utiliser Tinder pour lutter contre le sida, le ministère de la Santé brésilien l’a déjà fait lors d’une campagne de prévention en 2015 : un outil qui pourrait être adapté au niveau national ? Pour l’association corse, passer par les applications fonctionne, “même si l’outil reste perfectible”, estime Sylvie Marcaggi.