Hier, la firme Nintendo a publié une note de mise à jour sur ses initiatives de responsabilité sociale des entreprises (RSE). Un des points les plus intéressants de cette annonce se situe dans la section dédiée à “l’introduction d’un système de partenariat”. Cette mesure est active depuis 2021 et permet aux “partenaires de même sexe” de bénéficier des “mêmes avantages [de l’entreprise Nintendo, ndlr] que les employés dans un mariage hétérosexuel”.
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En effet, le Code de conduite de Nintendo (Japon) établit déjà que l’entreprise ne discrimine personne “en fonction de la race, l’ethnie, la nationalité, l’idéologie, la religion, la croyance, l’origine, le statut social, la profession, le sexe, l’âge, le handicap, l’orientation sexuelle, ou l’identité de genre”.
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Pourquoi cette réaffirmation, plus d’un an après la mise en place de système de “partenariat” ? Pour rappel, le Japon est le seul pays du G7 à ne pas reconnaître officiellement le mariage de même sexe. La Constitution nippone, inchangée depuis 1947, ne mentionne que la nécessité du “consentement mutuel des deux sexes”, formule vague qui a laissé place à beaucoup d’interprétations.
Selon l’ONG Mariage for All Japan, depuis 2015, plus de 200 tentatives locales ont été entreprises pour impulser un changement. Des mairies et autorités locales ont ainsi délivré des certificats de mariage à des couples homosexuels s’étant unis. Ces derniers, bien qu’assez symboliques, ont été vus comme un grand pas en avant pour les Japonais souhaitant l’instauration du mariage pour tous dans leur pays.
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Nouvelle victoire en mars 2021 quand le tribunal de première instance de Sapporo (Nord) avait jugé anticonstitutionnelle la non-reconnaissance du mariage gay. Toutefois, un an plus tard, et comme le rapporte l’AFP, le tribunal de première instance d’Osaka (ouest) a débouté trois couples de même sexe qui avaient porté plainte contre l’État.
Du point de vue de la “dignité individuelle”, une reconnaissance officielle des unions de même sexe est “nécessaire”, avait jugé la Cour, tout en estimant malgré tout qu’il ne s’agissait pas d’une violation de l’égalité des droits garantie par la Constitution. Le débat public sur la question du mariage gay “n’a pas encore été suffisamment mené”, a ainsi souligné la Cour. La non-reconnaissance du mariage gay au Japon n’est donc plus contraire à la Constitution
La réaffirmation de ses principes par la firme Nintendo se fait donc en réaction à cette actualité récente et elle n’est pas anodine. En 2020, l’entreprise était, selon l’éditeur Toyo Keizai, la “plus riche” du Japon avec une trésorerie nette de presque 7 milliards d’euros – 946 milliards de yens. Elle est aussi l’une des entreprises les plus appréciées de ses compatriotes.
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