Bien avant que les hand spinners, les Fidget cubes et les pop-it n’inondent nos réseaux sociaux, le gadget antistress de référence s’appelait le Tangle. Né au début des années 1980 et imaginé par un artiste visionnaire du nom de Richard Zawitz, ce jouet sensoriel en plastique a conquis des centaines de millions de personnes à travers le globe.
Publicité
Il a cartonné aux États-Unis et, bien que moins connu dans l’Hexagone, vous l’avez sûrement déjà aperçu dans les rayons des magasins de jouets français. Le quotidien San Francisco Chronicle vient de dévoiler la folle histoire de cet objet, écoulé à 250 millions d’exemplaires dans le monde. Il nous a semblé d’intérêt public de vous la raconter.
Publicité
D’œuvre d’art à jouet, il n’y a qu’un pas
Tout commence dans les années 1960. Richard Zawitz est étudiant à l’université d’Hawaï. Spécialisé en arts asiatiques, en sculpture et en philosophie, le jeune artiste s’inspire de traditions métaphysiques liées au zen et au taoïsme, qu’il transpose dans ses œuvres.
Publicité
Il développe par ailleurs un intérêt pour les spirales, les courbes et les cercles, qui va le pousser à créer le premier Tangle, une sculpture en bois de près d’un mètre, de forme sinueuse et qui peut être manipulée dans tous les sens grâce à un système de joints.
Zawitz présente au monde son œuvre d’art, et c’est un succès général. “Personne ne voulait la lâcher, confie-t-il au San Francisco Chronicle. J’ai eu une révélation et je me suis dit que je pourrais créer cet objet pour tout le monde.” Dont acte. En 1980, Richard Zawitz crée le premier Tangle en plastique. Plus petit que son prédécesseur, il est vendu dans des grands magasins et dans des musées. Une grande aventure commence.
Un succès fulgurant
En 1989, la compagnie à l’origine des Slinky (les célèbres ressorts magiques) devient le distributeur principal des Tangle. La société Mattel entre également dans la danse et dépose un premier brevet pour la production du jouet. Imité à de nombreuses reprises, jamais égalé, le Tangle est un carton. Selon ses propres mots, Richard Zawitz a réussi à “transformer le plastique en or”.
Publicité
Aux États-Unis, les Tangle sont inclus dans les Happy Meal de McDonald’s. Ils trouvent également leur place dans les rayons des célèbres hypermarchés Walmart, qui en vendent plus de 9 millions. Avec ses dizaines d’éditions spéciales, le Tangle devient un jouet emblématique et entre dans la culture populaire.
Encore aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, les Tangle continuent à faire leur effet. Sur TikTok par exemple, les hashtags #TangleToy et #TangleToys accumulent respectivement 3,5 millions et 2,4 millions de vues. Bon nombre de posts amassent des centaines de milliers de likes, à l’instar de la vidéo ci-dessous.
Certains créateurs de contenu se sont par ailleurs spécialisés dans les vidéos sur les Tangle. Mais comment expliquer ce succès qui ne s’essouffle pas, même quarante ans après ?
Publicité
@stimmygirl Lots of Tangle content recently I have a bunch of blind bags to open this week!! #fidgettoys #tangletoy #fidget #stimming #stimtoys #neurodivergent Collector Check - Samantha
Le jouet antistress par excellence
L’un des plus grands atouts du Tangle est son aspect sensoriel et donc “thérapeutique”. À l’instar d’autres gadgets, comme les fidgets, des petits jouets aux vertus apaisantes, des recherches ont démontré que le Tangle a d’importantes qualités antistress. Il peut aider à améliorer la concentration, à gérer ses émotions et ses impulsions et qu’il peut même avoir un rôle positif dans l’arrêt du tabac.
Publicité
“Les Tangle bougent délicatement dans la main pour prendre différentes formes, sans pour autant devenir le principal objet d’attention, explique Roland Rotz, un psychologue spécialiste des fidgets, au San Francisco Chronicle. C’est un stimulant ‘de fond’ qui aide à écouter et à prêter attention. Cela fonctionne de la même manière que la méditation.”
De son côté, Richard Zawitz qualifie son objet de “magique”. Quand on voit le succès de ce jouet, il y a de quoi se poser sérieusement la question.
Pour nous écrire : hellokonbinitechno@konbini.com