Hot take, c’est deux membres de notre rédaction qui s’opposent avec beaucoup de recul (non) sur des sujets très importants du quotidien.
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Nous commençons avec Pierre S., team pro-voice :
Il y a un an et demi, j’ai signé une tribune pro-voice qui a généré un raz-de-marée dans les commentaires Facebook. Cet article, intitulé “Pourquoi les gens qui aiment les voices ont tout compris“, avait même suscité son lot de dissensions au sein de la rédaction.
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L’argument de fond, c’était qu’un voice témoigne d’un respect profond pour le récipiendaire. Car cet objet sonore offre une liberté et un confort absolus à celui qui l’écoute : il en connaît la durée, il peut répondre quand il veut, il peut réécouter à sa guise, bref, que des avantages.
Idem côté émetteur : que du bonheur. S’il déteste appeler (ce qui est le cas de beaucoup de jeunes aujourd’hui), il peut braver sa timidité sans problème. Et s’il rêve depuis toujours de devenir podcasteur, le voice lui permet enfin d’épancher ses velléités artistiques.
Depuis cette tribune, ma position n’a pas bougé. Elle s’est au contraire affermie, pour la simple et bonne raison que WhatsApp a ajouté plein de nouvelles fonctionnalités à ses voices pour les rendre encore plus stylés. On peut les lire en x2, on peut les rééditer plus facilement, on peut aussi les lire plus facilement.
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Bref, si WhatsApp a décidé de pimper les voices, ça veut dire que ce mode de communication représente l’avenir. Aussi osais-je affirmer sans rougir, que les gens qui aiment les voices ont tout compris au futur. L’évolution laissera de côté ceux qui les boycottent.
Pierre B., lui, déteste vraiment les vocaux :
Déjà, je ne m’attarderai pas sur la ridicule dénomination “voice”, qu’aucune personne sensée n’utilise, si ce n’est pour prouver une fois de plus que cette pratique est complètement déconnectée de la vraie vie véritable.
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Les vocaux sont tout sauf pratiques. Ils sont souvent bien trop longs et permettent toutes les digressions du monde. Je ne parle même pas de l’impossibilité de les lire si vous avez le malheur de ne pas avoir d’écouteurs lorsque vous recevez lesdits vocaux dans un lieu public.
Mais si ce n’était qu’une question de praticité, je n’en tiendrais pas rigueur. Sauf que le problème des vocaux ne peut être détaché de l’intention de leurs émetteurs, et pour cause : ce sont des narcissiques égocentriques. Envoyer un vocal, c’est demander, que dis-je, imposer, à son interlocuteur d’arrêter tout ce qu’il ou elle fait et de consacrer sa pleine concentration à l’écoute de son message audio.
“Attends, c’est trop long d’écrire, j’te fais un vocal.”
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Quelle honte, quelle indignité. Comme si vos interlocuteurs ne méritaient pas deux petites minutes dans votre misérable existence à vous exprimer convenablement dans un français écrit et correct. Ça va, le melon ? Vous attendez peut-être un appel de Matignon pour ne pas prendre le temps de répondre à vos ami·e·s ?
D’autant que 40 % du vocal est la plupart du temps à jeter, composé essentiellement de “Euuuuh… eeeeet en faaaaait… maaaaais du couuuup”. Ça veut optimiser au mieux son temps personnel en n’écrivant pas, en revanche aucun souci à faire perdre du temps à l’autre en lui faisant écouter vos bégaiements.
Tandis qu’un message écrit est concis, précis et synthétique, vous l’avez longuement réfléchi, vous l’avez travaillé, vous avez mis un peu de vous dans ce pavé dédié à autrui. Un message textuel, on peut y revenir à n’importe quel moment pour le reprendre par tous les bouts. C’est aussi un bien meilleur moyen d’archivage de vos conversations importantes tandis que les vocaux sont quasiment éphémères.
Vous voulez une dernière preuve du narcissisme des accros aux vocaux ? Ils réécoutent tous leur propre voix une fois les messages envoyés. On n’a pas le temps de taper quelques lignes au clavier mais pour se réécouter, aucun souci.
Pour moi, c’est bien simple, à moins que mon interlocuteur ne soit en danger immédiat et incapable de taper sur son clavier, les vocaux resteront une insulte à notre relation.
Un avis mesuré (ou pas) sur les vocaux ? Faites-nous en part à hellokonbinitechno@konbini.com.