Aurait-on un peu trop regardé Star Wars au ministère des Armées ? On est en droit de se poser la question. Le 25 juillet, à la base aérienne 942 de Lyon-Mont Verdun, la ministre des Armées, Florence Parly a évoqué la stratégie de défense spatiale prévue par le gouvernement.
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Ce croustillant programme tient en trois mots : nano-satellites, armes et lasers. L’objectif assumé est de moderniser le système de satellites militaires à des visées de défense uniquement. Le futur de l’armée sera dans l’espace ou ne sera pas.
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Nano-satellites, armes et lasers
Dans son discours, rapporté par le Point, Parly rappelle que “disposer d’une défense spatiale renforcée est absolument essentiel : c’est une liberté d’appréciation, d’accès et d’action dans l’espace qui est en jeu.” Afin de se donner les moyens de ses ambitions, la ministre a annoncé que l’État réallouerait 700 millions d’euros du budget militaire pour ce programme. Cette somme rondelette s’ajoute aux 3,6 milliards d’euros déjà dédiés au domaine spatial dans la loi de programmation militaire 2019-2025.
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Concrètement, l’armée entend se doter de satellites nouvelle génération équipés de caméras pour identifier ses adversaires, et, dans les années qui suivent, de les munir d’armes à feu et de lasers. Ces machines auraient pour fonction d’attaquer et d’incapaciter les satellites ennemis.
Parly a également mentionné des essaims de nano-satellites en orbite. Ceux-ci pourraient protéger les points stratégiques de la flotte spatiale française dès 2023. Pour parfaire cet arsenal de défense, le gouvernement souhaite aussi que la France soit dotée de lanceurs de satellites capables d’envoyer des remplaçants de fortune rapidement en cas de destruction ennemie.
Légitime défense
Quid du cadre juridique ? Le discours ne l’oublie pas. La loi de 2008 touchant aux opérations spatiales interdit en effet certains points envisagés par le gouvernement : par exemple, la destruction d’un satellite considéré comme ennemi en situation de légitime défense.
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En guise de réponse anticipée, la ministre assure que les mesures prises ne seraient en aucun cas en opposition avec le Traité de l’espace de 1967. Ce texte interdit de placer dans l’espace des armes de destruction massive. Avec l’autodéfense comme argument principal : “La défense active n’est pas une stratégie offensive ; c’est de l’autodéfense. Nous ne voulons pas nous lancer dans une course aux armements spatiaux, nous allons mener une arsenalisation raisonnée.”