Après l’invasion de l’Ukraine, le Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l’information et des médias de masse, alias Roskomnadzor, l’agence de censure russe, avait bloqué Instagram, Facebook, Twitter et de nombreux médias occidentaux. À cette occasion, nous avions d’ailleurs interviewé un Russe qui nous montrait à quoi ressemblait un téléphone censuré.
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Le 23 avril, Roskomnadzor a encore frappé en bloquant l’accès, depuis la Russie, à la plateforme Chess.com, la plus célèbre communauté de joueurs d’échecs en ligne. Cette mesure draconienne intervient après que Chess.com avait soutenu publiquement l’Ukraine dans un billet de blog publié deux mois plus tôt, le 26 avril.
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Comme le raconte Rest of World, l’ambiance n’était déjà plus au beau fixe sur Chess.com. Outre sa tribune pro-Ukraine, la plateforme avait banni les petits drapeaux russes à côté des noms d’utilisateur (chaque joueur indique en effet d’où il vient). Des équipes russes avaient aussi été exclues de certains tournois. Enfin, des utilisateurs tombant sous le coup des sanctions internationales – coucou, les oligarques – avaient déjà été bannis.
Selon Rest of World, 3,5 millions d’utilisateurs sur les 80 millions s’étaient identifiés comme Russes. Cela permet d’avoir une estimation, à la louche, du nombre de personnes impactées par la sanction de Roskomnadzor. Selon le PDG de Chess.com, Erik Allebest, cette mesure n’aurait pas eu d’impact significatif car les Russes maîtrisent désormais l’art subtil du VPN.
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L’accès à Chess.com étant désormais plus compliqué, une partie des Russes a quand même émigré vers le concurrent numéro un de Chess.com, Lichess.org. Dans un billet de blog daté du 9 mars, la plateforme a annoncé soutenir les Ukrainiens… mais n’a pas supprimé les drapeaux russes et biélorusses, arguant notamment que de nombreux Russes et Biélorusses protestent contre la guerre.
Pour nous écrire : hellokonbinitechno@konbini.com
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