La France et la Belgique sont les pays du 9e art et les chiffres de ventes le prouvent. Chez nous, ce sont 53 millions de BD qui se sont vendues en 2020, dont 42 % sont des mangas – et le tome 1 de Naruto truste toujours la pole position. Bref, les bulles et les cases, d’où qu’elles viennent, on les lit et on s’en régale.
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Et en ligne ? Il y a quelques années, nous avions essayé de passer partiellement à la lecture de bandes dessinées numériques, un peu ruinés par le coût des albums. Sans succès : aucun “Netflix de la BD” n’émergeait vraiment. La faute à des supports mal adaptés, des bibliothèques sur abonnements trop vides et un confort général pas vraiment optimal.
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Où en sont, en 2021, les applications et les plateformes de lecture, sur mobile, tablette et liseuse ? Les offres valent-elles enfin le coup ? On a fait un tour des services pour en avoir le cœur net, armé de notre tablette Samsung S4.
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Les poids lourds de la BD numérique
- #1 Izneo, le patron sans conteste
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Si vous ne connaissez pas, c’est que vous n’avez jamais voulu passer à la BD numérique : Izneo est le leader européen de la BD dématérialisée depuis plus de 10 ans. Avec près de 40 000 œuvres à disposition, le service a été créé par douze maisons d’édition (Dargaud, Dupuis, Soleil, Casterman, etc). Disponible sur iOS & Android.
Il y a deux offres globales : à l’achat et sur abonnement. Car un abonnement de base chez Izneo, à 9,9 euros/mois sans engagement, ne vous donne accès “qu’à” 8 000 œuvres, mangas et comics compris. On retrouve en parallèle une offre Webtoon (3,99 euros) et familiale (12,99 euros), qui n’apporte que plus d’appareils connectés en simultanés. On notera que les abonnés Fnac peuvent bénéficier d’offres.
À l’achat, les différences de prix face au physique vont, à la louche, de 10 % à 50 %. Par exemple, un tome de Lanfeust de Troy (14,50 euros sur Amazon) est à 7,99 euros. Tandis que les mangas se vendent entre 4 et 5 euros pour la majorité.
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Ça ne fait aucun doute : Izneo est ce qui se rapproche le plus d’une plateforme de BD numérique complète. Avec l’abonnement, on retrouve des poids lourds, notamment assez récents comme Blacksad, Undertaker, Saga, Duke, Katanga ou Jack Wolfgang. Mais, pour véritablement profiter d’Izneo, il faut plus l’envisager comme une librairie dématérialisée : pour lire ce qui vous plaît et accéder directement aux dernières nouveautés, il faut payer ses œuvres. Le Convoyeur ou le dernier Lucky Luke sont à l’achat, comme Demon’s Slayer côté mangas. Niveau lecture, c’est un brin brouillon : l’application pourrait bénéficier d’un rien de plus en ergonomie. On retrouve un mode lecture case par case qui est plutôt chouette.
- #2 Sequencity, le concurrent
On s’attardera moins sur Sequencity, tant l’offre, soutenue par les magasins E. Leclerc, est similaire. Ici aussi on mélange offre sur abonnement et librairie en ligne, avec un ensemble de 30 000 bandes dessinées, comics et manga à disposition. C’est moins, mais l’appli a quelques bonnes références dans sa manche, plus ou moins récentes : Sangre, Aristophania (tout juste sorti), Les Indes Fourbes (achetez-le en physique, celui-ci), Titeuf ou Marsupilami.
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Deux différences notables. Sequencity assume plus son côté librairie dématérialisée, avec une offre sur abonnement, nommée Preums ! Et à 3 euros, limitée aux nouvelles sorties comics. En un mot, vous pourrez lire une dizaine de comics par mois avant leur sortie et attendre la suite. Un peu comme les lecteurs de “scans” de chapitres de mangas venus du Japon. Si l’on souhaite utiliser la plateforme uniquement pour l’achat à l’unité, Sequencity bénéficie d’une interface plus claire sur PC comme sur appareils mobiles.
Mangas et comics : vers quoi faut-il se tourner ?
- #3 Comixology, le site anglophone
Comixology est le patron américain de la lecture de comics numérique. Propriété d’Amazon, le catalogue propose en France environ 75 000 titres, uniquement des comics. Oui, c’est énorme, mais seulement 20 000 sont en français. Par ailleurs, pas de formule d’abonnement illimité en France : il faudra ici acheter ses comics l’un après l’autre. Les prix vont de 2 euros pour les offres sur les comics, à plus de 20 euros. Par exemple, le génial Sweet Tooth qui connaît une nouvelle hype grâce à Netflix, est vendu 17,99 euros. Du reste, la plateforme est intuitive (et agréable à l’œil, toute en noir), bien que très lente à charger les pages. Toutefois, si vous ne lisez QUE du comics, c’est probablement ici que vous devrez regarder. Disponible sur iOS & Android.
- #4 Et les mangas ?
On vous le dit simplement : nous n’avons pas trouvé d’application de lecture destinée uniquement aux mangas qui vaille véritablement le coût. Il y a bien Mangas.io, lancé l’année dernière en France et encore en bêta, qui propose un abonnement à 6,99 euros par mois. Mais le site se rode encore, ne bénéficie d’aucune appli et le catalogue est limité à une cinquantaine de titres. Aujourd’hui, mieux vaut se tourner vers les deux premières applis citées pour lire du manga.
Les webtoons, les rois du mobile
- #5 Webtoon et Delitoon, le roi du genre
Venus de Corée du Sud, les webtoons sont les rois de la bande dessinée calibrée pour le Web, où ils sont nés. Créés par des amateurs, les webtoons sont lisibles en France, sur deux plateformes principales qui se tirent la bourre : WebToons et Delitoon.
Ce second, lancé en 2011, est le plus ancien – c’est aussi là qu’est né Lastman, le webtoon français adapté en anime (génial) sur Netflix et en papier. Pas d’abonnement, mais un système de “coins” : on achète des coins pour débloquer des chapitres, alors que les premiers de chaque série sont gratuits. Un chapitre vaut 3 coins et on en achète 25 pour 4,99 euros. Webtoon propose un système similaire avec 50 coins vendus à 5,49 euros.
Verdict : on n’est (toujours) pas convaincu
Deux ans après ma dernière tentative, les plateformes de lecture de BD, mangas et comics en ligne ne m’ont pas encore complètement convaincu. Les catalogues se sont, pour la plupart, bien enrichis. Le confort de lecture sur tablette aussi. Toutefois, l’absence d’offre d’abonnement incluant les nouveautés et les classiques dans des genres divers ne convainc pas entièrement.
C’est trop frustrant, à l’heure de Spotify et Disney+, de payer un abonnement 10 euros par mois pour ne pas bénéficier de la majorité du catalogue – et devoir mettre à nouveau la main au porte-monnaie. On regrette aussi l’absence d’une plateforme de lecture de mangas solide, format que l’on aimerait mieux et plus facilement lire sur tablette.
Pour nous écrire : hellokonbinitechno@konbini.com