Le 24 novembre 2000 débarquait en Europe un étrange OVNI aux côtés de la PlayStation 2, sortie le même jour. TimeSplitters fait partie de ces séries à mi-chemin entre le culte et le souvenir lointain. Une franchise de FPS qui a durablement marqué une génération avant de malheureusement sombrer dans l’oubli.
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L’histoire du développement de TimeSplitters est intrinsèquement liée à deux autres jeux cultes de la Nintendo 64 : Perfect Dark et GoldenEye 007. En 1999, cinq Britanniques quittent les studios Rare pour créer Free Radical Design. Forts de leurs succès critiques passés, les développeurs confiants souhaitent désormais proposer un FPS qui utilise pleinement les capacités de la nouvelle manette Dualshock 2 de la PS2.
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Le voyage dans le temps, meilleur ami du level design
L’histoire de TimeSplitters n’est pas bien compliquée et pourtant, pour un jeu vidéo, elle tient du génie. Les “splitters” sont des créatures extraterrestres/dimensionnelles capables de voyager dans le temps pour grosso modo foutre le dawa. Le premier épisode vous fait ainsi voyager à la poursuite de ces monstres sur neuf niveaux s’étalant sur une période allant de 1935 à 2035.
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Et c’est là tout le génie de la franchise : chaque mission (chronométrée) correspond à une temporalité différente, avec des armes de l’époque et donc un gameplay qui varie à chaque fois.
Ci-dessous, petit aperçu du “futur” en… 2020.
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Au fil des années, la franchise va continuer sur cette lancée. Avec TimeSplitters 2 (2002), elle délaissera cette fois les protagonistes uniques par mission (et par époque) pour nous présenter notre héros principal : le sergent Cortez. Sorte de Vin Diesel du futur, il est bien souvent accompagné de personnages hauts en couleur rencontrés au fil des péripéties temporelles.
L’humour de la série TimeSplitters est inhérent à son succès. Que ce soit les blagues lourdes de Cortez ou les personnages tous plus stupides les uns que les autres, le titre enchaîne les gags à la cadence d’une Gatling. TimeSplitters se permettait même de se moquer de son concept de voyage temporel. Ce ton cynique et ironique, qui ne se prend jamais au sérieux, deviendra bientôt la marque de fabrique de la franchise.
Le pari avant-gardiste du multi
En 2000, le FPS semblait coincé sur le multijoueur. Après les Doom et les Quake, le genre semblait appartenir à quelques irréductibles tarés du PC – nous sommes trois ans avant la sortie du premier Call of Duty. À l’époque, seul GoldenEye 007 avait réussi à se tailler une place de choix en intégrant un multijoueur aujourd’hui culte.
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Il était donc normal que les développeurs qui avaient participé au succès du titre N64 réitèrent leur coup de poker. Les options multi de TimeSplitters étaient tout bonnement incroyables. Déjà dès le premier épisode, les campagnes sont entièrement jouables en co-op avec un ami – incarnant un personnage dédié, pas un simple doublon. Mais surtout le mode multijoueur local “Arcade” est devenu presque aussi célèbre que la franchise elle-même.
Avec une possibilité de customisation absolument folle et une palette de personnages aussi variée qu’hilarante, l’Arcade des TimeSplitters a accompagné les soirées de nombreux joueurs des années 2000. Chaque partie était différente et pour autant grisante, peu importe votre niveau. Shooter un singe avec un fusil de chasse n’avait jamais été aussi plaisant.
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Dis Cortez, quand reviendras-tu ?
Quinze ans après la sortie du (très bon) troisième épisode TimeSplitters: Future Perfect, un vide s’est installé. Free Radical Design s’était cassé les dents sur un dangereux projet répondant au petit nom de Star Wars: Battlefront III – tout en s’étant bien embrouillé avec LucasArts. L’annulation du jeu viendra achever les studios qui déclareront la banqueroute en 2008. Ce sont les Allemands de Crytek qui les rachèteront un an plus tard.
Il y a un an, le nom de TimeSplitters ressurgit du passé, à l’instar de ses créatures éponymes. Via diverses opérations de rachat de studio, c’est l’éditeur THQ Nordic qui annonce avoir acquis les droits de la franchise. Mieux encore : Steve Ellis, l’un des cocréateurs originels, a été recruté par les studios de Deep Silver pour mener le “futur de la franchise“.
Time Splitters 4 semble donc être aujourd’hui une réalité. On ne sait pas quand, on ne sait pas comment, mais il est là, quelque part dans l’immensité de la quatrième dimension.
Sachez aussi qu’en attendant, il existe le projet TimeSplitters: Rewind, en préparation. En effet, en 2012, Crytek, alors propriétaire de la franchise, donne l’autorisation à des fans de créer un remake HD de la trilogie. Cette décision répond à une pétition lancée par une communauté de joueurs nostalgiques qui estiment qu’une trilogie remastérisée pourrait remettre un coup de projecteur sur ce bijou du passé.
Après de nombreuses galères, le projet semble être en bonne voie, alors qu’une vidéo faisant état des avancements a été postée en septembre 2020. Le chef de projet explique ainsi avec enthousiasme que “le jeu se rapproche“, bien qu’aucune date de sortie n’ait été donnée.
Pour nous écrire : hellokonbinitechno@konbini.com