Des scientifiques vont forer l’Antarctique à la recherche du plus ancien fragment de glace

Publié le par Benjamin Bruel,

(© Tony Fleming/Australian Antarctic Division)

Ils comptent débouler en Antarctique avec une base mobile de 500 tonnes et une perceuse de neuf mètres de long. Oui, oui.

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Des scientifiques australiens s’apprêtent à creuser l’Antarctique à la recherche d’un échantillon de glace vieux de plus d’un million et demi d’années. Ce qui en ferait le plus ancien jamais analysé par l’homme.

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Pour réussir à prélever ce noyau de glace au beau milieu de l’Antarctique, l’équipe de l’Australian Antarctic Division (AAD) a créé une perceuse capable de se rendre à plus de trois kilomètres sous la surface du continent blanc. L’engin de neuf mètres de long, constitué d’acier inoxydable, d’aluminium et de titane, sera capable de résister à une température moyenne de – 55° Celsius.

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But de l’opération : réussir à comprendre comment était le climat sur Terre à l’époque et pourquoi notre planète a subi de brutales et soudaines évolutions météorologiques par le passé.

À la pêche aux petites capsules temporelles

Il y a environ un million d’années, un âge glaciaire d’environ 40 000 ans a pris fin. Pourquoi, comment et quel rôle a joué le fameux dioxyde de carbone (CO2) dans ces changements ? Des bulles d’air piégées dans la glace, véritables petites “capsules temporelles” pour les scientifiques australiens, pourraient nous apporter des réponses à ces questions.

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“Nous voulons obtenir cette glace, analyser ces capsules temporelles et comprendre ce que le dioxyde de carbone a modifié dans l’environnement il y a un million d’années”, a expliqué au Guardian le docteur Tas van Ommen, qui dirige les recherches au sein de l’Australian Antarctic Division.

La compréhension de l’effet du CO2 sur l’atmosphère de l’époque pourra aussi nous éclairer sur le changement climatique que nous vivons aujourd’hui. “Nous devons comprendre si le CO2 que nous mettons dans l’atmosphère aujourd’hui aura des conséquences pour la Terre dans le futur et sur le long terme”, continue le chercheur.

Les scientifiques vont se rendre sur place accompagnés d’une base mobile de 500 tonnes, à plus de 1 200 kilomètres à l’intérieur des terres de l’Antarctique, au cours de l’année 2020. Le forage commencera en 2021 et pourrait durer quatre ans.

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