Pour tout gamer, l’aventure des FromSoftware ou l’épopée des Souls est un vrai apprentissage physique et mental. Après des mois entiers sur les chefs-d’œuvre que sont Demon’s Souls, Dark Souls 1, 2, 3, Bloodborne et Sekiro, je suis revenu, en attendant le nouveau-né Elden Ring, à d’autres jeux vidéo. Mais, qu’importe le jeu, je ne me suis plus amusé.
Publicité
Alors, je me suis rendu à l’évidence : je venais d’intégrer la prestigieuse mais si esseulée communauté des joueurs qui ne jurent que par les FromSoftware. Le reste n’était plus qu’amertume et nostalgie.
Publicité
No pain no gain
Pourtant, lorsque mon aventure dans les Souls commence, je ne sais pas à quoi m’attendre. Comme tout le monde, j’ai pleuré du sang dans le labyrinthe sans fin de la Forteresse de Sen, j’ai perdu en boucle mes âmes en tentant de rusher le Bois de l’ombre, mon cri de désespoir s’est fait entendre après m’être fait bouffer par un coffre piégé, et j’ai juré sur mes morts sur le pourquoi du comment le Roi sans nom pouvait me tuer aussi facilement alors que j’esquive au bon moment.
Publicité
Mais je n’ai pas abandonné. Après cette tempête de frustration, les veines du front éclatées et la manette imbibée de sueur, j’ai réussi à venir à bout de tous ces obstacles. Alors s’ouvre à moi un nouveau monde. Un monde de clarté, de soulagement, de fierté et de bonheur.
La joie d’enfin terminer un boss. L’extase de trouver un feu de camp. L’envie pressante d’aller défoncer des mobs avec une arme fraîchement évoluée en +15. La surprise de rencontrer une communauté aussi solidaire que prévenante et un poil trolleuse quand même, car merci les messages au sol me disant de sauter dans le vide alors qu’il n’y a rien.
Voilà ce que m’offrent les Souls : un horizon de satisfaction immense après une sombre nuit où tu te prends fessée sur fessée.
Publicité
Des jeux trop peu exigeants
En attendant Elden Ring, je fais le choix de tenter d’autres expériences. Le constat est vite établi : qu’importe le format, je ne trouve aucune excitation. Que ce soit de la simulation, du MMO, du RPG ou du FPS, chaque type de jeu me paraît maintenant fade et sans réel challenge.
Je découvre, bien des années après avoir y joué, que les jeux les plus populaires nous offrent les solutions sur un plateau d’argent. Tu veux savoir où se trouve ton objectif ? Ouvre ta carte. Tu veux te souvenir du contenu de cette quête secondaire ? Ouvre ton journal. Tu veux taper le point faible du boss ? Tiens, voici une animation au ralenti avec cinq bonnes secondes pour appuyer sur la bonne touche.
Publicité
Contrairement aux Souls, aucun ne me demande d’être constamment exigeant avec moi-même, d’observer l’environnement avant de me lancer, de visualiser mentalement la carte pour sortir d’un donjon, de garder mon sang-froid dans les situations tendues, et de retenir au geste près le pattern des ennemis.
Alors oui, c’est sûr, si je lance F1 2021 avec zéro aide à la conduite, je vais galérer et me manger des murs. Mais cette difficulté est réglable, j’ai le choix de la modifier ou pas. Les Souls ne nous donnent pas ce choix. Pas de mode facile. Tu trimes pour réussir ou tu t’en vas, et, pour ma part, c’est devenu nécessaire pour apprécier une expérience.
Cherche-t-on l’amusement sans prise de tête (même si perdre à FIFA contre ton pote fracassé reste méga frustrant) ou le véritable défi imposé, celui qui transcende le corps et l’esprit ? C’est pour cette raison que les Souls sont si clivants et qu’il n’est pas rare d’entendre que ces jeux sont impossibles à finir. La recherche de sensation n’est pas la même.
Publicité
Les Souls-like, où comment populariser le genre
Rien n’est aussi manichéen. Il est possible d’aimer un peu des deux genres de jeux vidéo et les studios le comprennent bien. Aujourd’hui, beaucoup de titres reprennent des caractéristiques des Souls.
J’ai trouvé quelques réconforts dans des “Souls-like” comme Nioh, The Surge ou Blasphemous. Ils proposent une exigence constante, des points de sauvegarde éloignés, un système de respawn des mobs et des boss aussi punitifs que stylés. Bref, ça a l’odeur du pain fraîchement grillé au petit déjeuner.
Elden Ring a directement fait ce choix pour populariser son genre. Le monde ouvert ou encore la possibilité d’appeler ses amis à la rescousse font partie de ces aspects qui aident les nouveaux joueurs à peut-être s’abandonner à l’expérience complète des Souls.
Je resterai accro aux Souls, mais quand je vois les studios avancer chacun d’un pas vers l’autre, je me dis que mon cas n’est pas perdu, et qu’un jour peut-être je pourrai apprécier un Animal Crossing – avec un boss comme Malenia quand même, faut pas déconner. De toute façon, comme le dit Diam’s, l’important c’est de kiffer la vibe avec ceux que tu aimes.
Vous avez plongé dans les Souls ? Ou au contraire vous en avez été dégoûtés ? Racontez-nous à hellokonbinitechno@konbini.com