Des milliers de masques chirurgicaux recyclés puis métamorphosés en plastique avant de se réincarner en visières ou ouvre-portes : c’est ce que propose, depuis la mi-juin, l’entreprise Plaxtil, à Châtellerault (Vienne), pour enrayer la pollution causée par ces masques jetables.
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“Il y en avait partout, dans les rues, dans la nature”
Après le confinement, “on a vu arriver les masques et surtout la pollution liée à ces masques, il y en avait partout, dans les rues, dans la nature”, dit à l’AFP Olivier Civil, 50 ans, codirecteur de la jeune start-up spécialisée dans le recyclage textile.
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Cette pollution provoquée par ces masques jetables composés de microfibres de polypropylène, une matière plastique, et qui ne sont pas biodégradables, n’était pas “une fatalité” pour le quinquagénaire et son associé Jean-Marc Neveu.
L’entreprise châtelleraudaise, qui travaille au côté d’un groupe de PME spécialisé en plasturgie, se revendique “circulaire, écologique et solidaire”. Déjà spécialisée en recyclage, elle a perfectionné un procédé pour transformer ces masques devenus inefficaces et nocifs pour la santé et l’environnement.
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Des masques eux aussi en “quarantaine”
En premier lieu, les masques récoltés sont placés en “quarantaine” pendant quatre jours par la société Audacie avec laquelle l’entreprise collabore. “Seuls deux jours suffisent normalement, mais nous restons prudents”, explique M. Civil.
Ensuite, chez Plaxtil, les masques passent “au broyeur” avant de s’engouffrer 30 secondes dans un “tunnel ultraviolet” pour assurer une décontamination complète et fiable. “C’est reconnu comme étant le meilleur germicide”, affirme Olivier Civil, qui travaille avec Uvimobi, une entreprise spécialisée dans la décontamination des véhicules de transports partagés.
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“50 000 masques recyclés”
Dernière étape, “on mixe cette matière avec une résine qui lui permettra de devenir une matière dure”, ajoute-t-il sans plus de détails, le procédé restant “secret et protégé”. Une fois recyclé, le plastique peut être utilisé pour fabriquer tous types d’objets, par moulages.
“Les possibilités sont infinies”, précise M. Civil, même si, pour le moment, la start-up, forte de cinq salariés, mise sur des produits utiles pour lutter contre le coronavirus tels que des visières de protection ou encore des ouvre-portes, petit instrument pour ne pas toucher une poignée de porte.
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La société Plaxtil a déjà “recyclé plus de 50 000 masques”, signale M. Civil, grâce notamment à la multiplication des points de collecte. “Au début, on ciblait le milieu médical, comme les pharmacies ou les cabinets médicaux.” Devant l’intérêt que l’initiative a suscité, de nombreux commerces se sont lancés dans la collecte.
Des contacts avec le ministère de l’Économie et des Finances
Depuis fin juin, entre 2 000 et 3 000 produits élaborés à base de ces masques jetables, ont été réalisés.
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Face au succès, “on est en train de se demander comment généraliser notre initiative. Nous avons des demandes de la France entière. Le ministère de l’Économie et des Finances nous a contactés pour voir si nous étions prêts à nous associer pour faire une filière de recyclage de masques”, précise le codirecteur.
Début septembre, les produits réalisés à base de masques recyclés seront remis à la mairie pour qu’ils soient distribués gratuitement aux salariés de la collectivité, ou à des associations.