C’est officiel : si vous utilisez encore les gifs, vous êtes désormais ringard

Publié le par Julie Morvan,

© GIPHY

Déso, il n’y a que la vérité qui blesse.

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L’heure de gloire du célèbre Graphics Interchange Format (aka gif) semble maintenant révolue. Que vous classiez amoureusement vos gifs par thème dans un dossier dont vous gardez jalousement le secret, ou que vous les partagiez en rafale sur les réseaux, sachez-le, on risque de vous prendre pour un·e boomer. C’est en tout cas le constat implacable (mais vrai) de nos confrères de chez Vice.

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Il faut dire que le gif fêtera ses 35 ans cette année. Inventé en 1987, il n’a cessé d’être partagé, boudé, puis repartagé en boucle partout dans le monde. Encore très récemment, en avril 2020, YouGov indiquait que son utilisation avait augmenté de 33 % depuis mars 2020 sur GIPHY, la banque de gifs par excellence. On comptait alors plus de 10 milliards d’images partagées chaque jour sur la plateforme.

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Mais c’est justement ce partage massif qui aurait en partie causé sa perte. Selon Whitney Phillips, une professeure adjointe en communication à la Syracuse University, à force d’être utilisé par de plus en plus d’internautes de plus en plus vieux, sa rareté en a pris un coup. “Cette démocratisation a créé un sentiment de dégoût chez les personnes qui se considéraient comme des insiders, a-t-elle expliqué à Vice. Aujourd’hui, tout le monde l’utilise, même les personnes les plus âgées ; aux yeux des plus jeunes, ceux que l’on aime associer à la génération Z, plus question de l’utiliser ; c’est justement en refusant le gif que l’on se distingue du reste du monde.

Autre raison derrière la ringardisation du gif : sa facilité d’accès. Avant les années 2010, ils étaient une denrée rare, chassée sur le net et enregistrés sur le téléphone ou l’ordinateur, prêts à être dégainé au détour d’une conversation pour prendre son interlocuteur par surprise. Mais aujourd’hui, il est partout. En 2016, Twitter avait lancé son propre outil de recherche de gifs, ainsi que WhatsApp et iMessage. En 2017, c’était au tour de Facebook d’introduire son propre bouton “Gif” dans la section “commentaires” sous les publications. Plus question de parler de rareté de ce côté-là.

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Il semblerait aussi qu’il ait été détrôné par de nouveaux formats, notamment les memes“Je pense que comme les memes et Instagram se sont popularisés, c’est de plus en plus rare de voir des gifs en action et donc, plus éculé”, confiait Erika Gajda, assistante en production de podcasts à Londres, qui considère les gifs comme la marque de fabrique des “vieux millenials“, ceux nés à la fin des années 1980.

Enfin, les jeunes internautes tendraient à privilégier la création de contenu à la réutilisation infinie d’images que tout le monde connaît désormais. Partager un gif, c’est prendre le risque d’imposer aux yeux de ses interlocuteur·rice·s une image vue et revue, sans plus aucune originalité et donc vide de sens. Créer son propre contenu, ses propres vidéos, permet au contraire d’apporter une touche d’originalité.

Et puis, en toute objectivité, évidemment, quel enfer de recevoir une vague de gifs sur tous ses groupes WhatsApp ; pour un peu qu’on ait activé l’enregistrement automatique des médias dans sa pellicule, si on n’y prend pas garde, on se retrouve vite avec un album photo débordant de gifs sans savoir comment ils ont atterri là. Et de les supprimer, on est las·se·s, alors que quelques décennies plus tôt, on les sauvegardait au contraire précieusement. Avant de les ressortir peut-être dans quelques années, lorsqu’ils finiront par nous manquer. Mais pour l’instant, par pitié, épargnez-nous en.

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Vous n’êtes pas d’accord et pensez au contraire que les gifs sont encore à la mode ? Écrivez-nous à : hellokonbinitechno@konbini.com.