C’est fait. Le milliardaire Jeff Bezos, dirigeant d’Amazon et première fortune mondiale, est officiellement devenu un astronaute aux yeux de la Fédération aéronautique internationale. Neuf jours après le vol de Richard Branson à bord de SpaceShipTwo, la fusée de Blue Origin sera allée 10 kilomètres plus haut, suffisants pour passer la ligne de Kármán, limite arbitrairement fixée (par la Fédération) à 100 km d’altitude qui sépare notre atmosphère terrestre de l’espace. À noter que la Nasa estime cette limite à “seulement” 90 km, altitude qu’a atteinte SpaceShipTwo.
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C’était le seizième vol du modèle de fusée New Shepard mais le premier habité. Ce vol suborbital se produit soixante ans après ceux d’Alan Shepard et Youri Gargarine, respectivement premier Américain et premier être humain à être allés dans l’Espace.
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La fusée a décollé à 15 heures (heure de Paris), pour un vol vertical d’à peine une dizaine de minutes. Le lanceur s’est détaché pour atterrir à la verticale laissant la capsule continuer sa lancée et faisant profiter de ses occupants de “cinq minutes à flotter” selon les premiers témoignages. Puis elle est redescendue avec une chute adoucie par un parachute comme le veut la procédure classique.
Quatre nouveaux astronautes de tout âge pour tous les records.
À son bord : Jeff Bezos accompagné de son frère Mark Bezos. Le seul “ticket” payant de ce premier voyage avait été mis aux enchères. Ces dernières avaient duré plusieurs semaines en rassemblant près de 7 600 enchérisseurs de 159 pays. Le gagnant, toujours inconnu à ce jour, avait déboursé 28 millions de dollars pour gagner son ticket pour l’espace. Mais pour des questions “d’emploi du temps”, ce dernier a dû reporter son voyage à un prochain décollage.
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Il a été remplacé par Oliver Daemen qui s’était vu offrir son ticket par son père pour une date ultérieure. Âgé de 18 ans, cet étudiant fils du directeur général de Somerset Capital Partners, devient la plus jeune personne à être allé dans l’espace.
Enfin et surtout, invitée par le patron d’Amazon, Wally Funk, ancienne pilote aujourd’hui âgée de 82 ans, est aussi devenue la personne la plus âgée à être allée dans l’espace. Dans les années 1960, en pleine course à l’espace entre URSS et États-Unis, Wally Funk avait fait partie de 13 candidates retenues (la plus jeune à l’époque) pour la mission “Mercury 13”.
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Mais la Nasa avait finalement abandonné ce projet et Wally Funk avait continué sa carrière de pilote sans jamais toucher plus haut que la stratosphère. En 1963, la Soviétique Valentina Terechkova deviendra la première femme à aller dans l’espace mais il faudra attendre 1983 pour y voir la première Américaine, Sally Ride.
Le tourisme spatial, nouvelle course à l’espace ?
Il y a justement comme un air de guerre des étoiles sur notre bonne planète Terre. À la tête de Blue Origin et Virgin Galactic, les milliardaires Bezos et Brandson sont en rivalité pour décider de quoi serait fait le futur du”tourisme spatial”.
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Du côté de Virgin Galactic, on annonce déjà la couleur : ce sera entre 200 000 et 250 000 dollars pour les premiers tickets pour l’espace… mais ils seront plus chers ensuite ! La société prétend ainsi avoir déjà enregistré 600 candidats, soit déjà plus que le nombre d’êtres humains à être allés dans l’espace dans l’histoire de l’humanité. Pour Blue Origin, aucun prix officiel n’a été annoncé mais on estime que la fourchette de prix devrait être similaire.
Les deux entreprises annoncent ainsi des futurs vols pour les années à venir. Quatre cents vols par an maximum annonce Virgin Galactic (sans préciser à partir de quand) tandis que Blue Origin se veut prudent en prévoyant deux vols cette année “et beaucoup d’autres en 2022” d’après une porte-parole à l’AFP.
Cela signifie que, pour le moment, aucune date n’a été annoncée pour le tout premier vrai “vol commercial”.
Enfin de son côté Elon Musk a aussi de la suite dans les idées avec SpaceX. Le milliardaire excentrique a aussi évoqué des idées sur le tourisme spatial. Il aurait d’ailleurs déjà réservé une place sur un vol de Virgin Galactic.
Toutefois, comme pour tout, le “Technoking” a des ambitions plus démesurées et ses possibles billets pourraient eux coûter plusieurs millions de dollars, bien moins “abordables” que les quelques centaines de milliers de dollars que demandent les deux autres milliardaires.
Il est évident que ces démonstrations de force vont bien au-delà que l’envoi de quelques grandes fortunes au-dessus de la stratosphère. En parallèle, les grandes fortunes s’accaparent aussi le ciel avec leurs myriades de satellites et chaque voyage est l’occasion de progresser un peu plus sur le plan technique pour les futurs lancements d’engin.
À chaque fusée lancée, c’est un braquage médiatique de plus, des lorgnettes d’investisseurs qui se resserrent sur les différents projets ainsi que des clins d’œil dragueurs assumés envers les acteurs autrefois “traditionnels” de l’espace comme la Nasa.
Pour nous écrire : hellokonbinitechno@konbini.com