Le PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, a promis jeudi soir à ses salariés un “changement structurel” au sein de l’entreprise après que certains de ses cadres ont été visés par accusations d’agression et harcèlement sexuels.
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L’éditeur français de jeux vidéo, l’un des poids lourds mondiaux du secteur, avait annoncé dans un communiqué, le 25 juin, le début d’enquêtes internes, alors que s’amassaient les témoignages sur le sexisme et les atteintes aux femmes dans ce milieu très masculin.
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Un environnement masculin et toxique
Beaucoup de ces témoignages anonymes avaient été réunis dans une enquête d’Erwan Cario et Marius Chapuis pour le journal Libération, parue le jeudi 2 juillet. De nombreuses voix s’étaient alors élevées, notamment sur Twitter, l’enquête ayant ouvert la voie aux révélations.
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L’une des figures de proue de cet environnement toxique est Tommy François, ancien journalistique de la chaîne Game One et vice-président de l’équipe éditoriale parisienne d’Ubisoft.
Une ex-employée expliquait qu’un collègue lui avait demandé une fellation lors d’une soirée alors qu’elle travaillait encore à son bureau, d’autres relataient que tel directeur créatif du studio de Montréal avait “léché le visage” d’une collaboratrice lors d’une fête d’entreprise.
“Les situations que certaines et certains d’entre vous ont vécues ou dont vous avez été témoins sont inacceptables”, a écrit le PDG d’Ubisoft aux 18 000 salariés du groupe dans le monde, dans un communiqué posté sur le site d’Ubisoft.
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“Je tiens à dire à ceux qui ont pris la parole ou qui ont soutenu des collègues : vous êtes entendus et vous contribuez à conduire les changements nécessaires au sein de l’entreprise”, ajoute-t-il, promettant des “changements fondamentaux” mis en œuvre “très rapidement, à tous les niveaux”.
Il annonce avoir “décidé de revoir la composition de notre département éditorial, de transformer nos processus RH [ressources humaines, ndlr], et de responsabiliser davantage tous nos managers sur ces sujets”.
Contacté par l’AFP, le service de presse d’Ubisoft n’était pas en mesure d’indiquer jeudi soir si des personnes avaient été mises à pied.
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“Nous ne visons pas des ajustements à la marge. Ce que nous voulons mettre en œuvre est un changement structurel au sein d’Ubisoft, en totale adéquation avec nos valeurs qui ne tolèrent aucun comportement toxique et veillent à ce que chacun se sente en sécurité pour s’exprimer”, insiste le PDG dans son message.
Il évoque notamment la mise en place de “groupes d’écoute”, d’un questionnaire anonyme, ainsi que d’une plateforme d’alerte confidentielle en ligne nommée Whispli “permettant aux employés ainsi qu’aux personnes externes de signaler tout harcèlement, discrimination et autre comportement inapproprié”.