“Il n’y a que des Blancs sur les billets verts“, “On n’y voit ni femmes ni personnes noires, ni personnes de couleur“, “la vieille monnaie nous rabaisse, nous exploite et nous oppresse”, etc.
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Voilà ce que pense, en toute nuance, le réalisateur Spike Lee des monnaies traditionnelles, qu’il oppose fermement aux cryptomonnaies. L’intégralité de cette démonstration punchy, flashy et musicale est à retrouver dans une publicité de deux minutes réalisée pour la marque de distributeur automatique de cryptos CoinCloud :
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En opposition aux monnaies traditionnelles, les cryptos seraient ainsi “positives“, “inclusives“, “fluides“, “culturellement riches“, l’outil parfait pour la “rébellion numérique“.
Reconnaissons l’intérêt de cette pub : elle jette un bon gros pavé dans la mare. Visionnée plus d’un million de fois sur Twitter, elle expose, sur la place publique, la question hautement technique de la domination monétaire. Elle peut susciter du débat, parfait.
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De fait, Spike Lee n’est évidemment pas le premier à tenir ce discours sur les cryptos. Récemment, un article aussi long que commenté publié dans Bitcoin Magazine expliquait comment les cryptomonnaies avaient le potentiel de devenir, en Afrique, un instrument de lutte et d’émancipation contre le “colonialisme monétaire” du franc CFA.
Mais que l’on adhère, ou non, aux idéaux de Spike Lee, la publicité paraît extraordinairement naïve et bancale. On y met toutes les cryptomonnaies dans le même panier. On semble oublier qu’elles fluctuent (presque) toutes selon le bon vouloir des spéculateurs. On semble aussi oublier que parmi les spéculateurs, il y a des milliardaires comme Elon Musk qui s’enrichissent en faisant la pluie et le beau temps sur le bitcoin et le dogecoin. Bref, on oublie beaucoup de choses.
À propos du dogecoin, tiens : son créateur, qui maîtrise sûrement mieux la question que Spike Lee, expliquait récemment sur Twitter que les cryptos étaient, selon lui, “fondamentalement d’extrême droite” et “hyper-capitalistes“.
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La publicité nous paraît d’autant plus à côté de la plaque qu’elle a été commanditée par une entreprise implantée à Las Vegas, fondée par un ancien joueur de poker, et dont rien n’indique sur le site web qu’elle n’a d’autre but que de générer du profit en taxant des transactions dans un monde capitaliste harmonieux.
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