Ce jeudi 29 décembre a été un jour funeste. Les fans du ballon rond ont perdu la légende du football Pelé et quelques heures plus tard, les fadas de mode ont appris une autre triste nouvelle : Vivienne Westwood s’est éteinte, paisiblement, entourée de sa famille dans le sud de Londres.
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Et si autant de personnes ont été affectées par sa disparition, c’est que la créatrice rebelle avait une façon bien particulière de marquer les esprits. Elle nageait tellement à contre-courant qu’elle s’est créé un océan à elle toute seule, le monde entier n’ayant plus qu’à s’y baigner.
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Depuis qu’on aime la mode, les créations de Vivienne Westwood nous rappellent que le style peut (et doit) être dérangeant et incompris. Et surtout, qu’on peut être super populaire et rester fidèle à ses fondamentaux. Pour Westwood, c’est la rébellion, l’excentricité et le too much.
#1. Vivienne Westwood, la reine des punks
On est au Royaume-Uni et on sort de mai 1968. Les jeunes veulent du changement et faire bouger les choses. Alors que la mode est au disco et au rock’n’roll, une contre-culture va sortir de l’ombre. Les punks vont choquer la bonne société anglaise à base de musiques super puissantes et de vêtements extravagants. Dans ce nouveau mouvement, qui se veut révolutionnaire, une ancienne institutrice de primaire va devenir la figure de proue de la mode punk. Avec son partenaire de l’époque Malcolm McLaren, futur manager du groupe légendaire les Sex Pistols, Vivienne Westwood va ouvrir sa première boutique SEX qui détonne un peu dans le quartier commerçant de Kings Road.
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SEX habille tous les punks : ceux qui s’inspirent des teddy boys (autre mouvement de contre-culture des années 1950 où les hommes avaient un style très léché avec bananes gélifiées et vestes de costume), les fétichistes du bondage et les rebelles en tous genres… avec des t-shirts déchirés ornés de slogans publicitaires détournés (comme le fameux t-shirt avec le portrait de la reine d’Angleterre), beaucoup de cuir, d’épingles à nourrice, des collants déchirés, de blousons cloutés et beaucoup beaucoup de carreaux.
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Pendant plus de 40 ans, Vivienne Westwood sera la personnification du mouvement punk anglais. La créatrice l’importera dans le monde très fermé de la haute couture, y apportant décadence, outrage, sexe et autodérision. Si certains lui reprochent de s’être éloignée de ses racines, puisqu’un mouvement de contre-culture ne peut pas devenir mainstream sans se perdre, Westwood assure qu’elle restera punk jusqu’à sa mort. Dans son autobiographie, sortie en 2014, elle confie à Ian Kelly : “Ce que je fais aujourd’hui, c’est toujours punk. Il s’agit toujours de crier contre l’injustice et de faire réfléchir les gens même si c’est inconfortable. Je resterai toujours punk dans ce sens.”
#2. Vivienne Westwood, sans culotte devant Élizabeth II
Par essence, un punk ne fait rien comme les autres et ne fait surtout pas dans la subtilité. Il faut marquer son temps et l’espace, prendre de la place et se faire entendre. Et il n’y a pas qu’avec ses défilés phénoménaux que la créatrice marque les esprits. En 1992, elle est si connue et respectée qu’elle est faite officier de l’Empire Britannique. Un honneur pour une rebelle qui n’a jamais eu peur de se moquer de la monarchie.
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Elle se rend donc à Buckingham Palace tirée à 4 épingles (à nourrice, bien sûr) dans un bel ensemble gris foncé, un petit chapeau sage et so british délicatement posé sur le côté et des petites chaussures à plateformes noires. Un look très beau mais un peu trop lisse quand on connaît l’animal. Mais on se dit qu’elle va rendre visite à la reine, et qu’il n’y a donc rien d’anormal. C’était sans compter ce qu’il se passait en dessous de la robe, à savoir rien et tout à la fois.
Après avoir reçu sa médaille, Vivienne Westwood pose devant le Buckingham Palace pour les photographes. Elle fait tournoyer sa jupe et laisse entrevoir son pubis non épilé. Horreur et effroi ! Devant les fenêtres de la reine ?! Y a-t-il plus punk que ça ? Nous, on dit que non. Mais la créatrice dira qu’elle ne s’attendait pas à ce que les paparazzis soient aussi près et accroupis. Ce qui a rendu la photo beaucoup plus sexy qu’elle ne l’aurait voulu. À d’autres, Vivienne ! La photo a semblé bien amuser Elizabeth II donc plus de peur que de mal !
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#3. Vivienne Westwood, au cou de Nana, des plus grandes stars de la planète et des tiktokeuses
Westwood a habillé les personnes qui nous inspirent le plus sur cette terre, à savoir Lil Kim, FKA Twigs et Carry Bradshaw. Mais il n’y a pas que ses robes et ses bustiers qui sont iconiques. Il y a aussi ses bijoux, et notamment, un collier de perles né dans les années 1980.
Il y a 20 ans sortait Nana, le manga mythique et rebelle d’Ai Yazawa. Et même si l’histoire captivante et mi-amoureuse, mi-amicale entre les filles qui se prénomment toutes deux Nana aurait largement suffi à en faire notre manga préféré, ce n’est pas la seule chose qui a retenu notre attention. En tant que modeuse qui se respecte, la garde-robe de Nana Osaki – qui quitte sa campagne pour devenir rockeuse à Tokyo – a toujours fait partie de notre moodboard. Quoi de plus logique puisque la plupart de ses pièces sont directement inspirées des collections de Vivienne Westwood ?
Mais mettons de côté les minijupes et les ceintures cloutées pour se concentrer sur le cou de Nana. Vous y verrez le célèbre Three Row Pearl Choker avec en son centre ce qui ressemble à une planète Saturne incrustée mais qui en réalité est une réplique d’un joyau de la couronne britannique, un “orb”.
Ces derniers temps, avec le retour de la tendance perles de grand-mère sur TikTok, le collier Vivienne Westwood est plus que jamais la pièce à avoir pour toutes les fashionistas, les fans de Nana et du mouvement baroque. Et petit point green : Vivienne Westwood étant une grande militante de la cause écologique, elle voulait que son collier soit vegan. Il est donc fait en verre et non en vraies perles. Et vous pouvez l’avoir pour la coquette somme de 440 euros. Un peu cher, mais c’est le prix du bonheur visiblement.