Un crossover que l’on n’aurait pas pu imaginer il y a deux ans encore. Alexandre Astier est venu, mardi soir, conclure la seconde saison de Popcorn sur Twitch avec brio. Un final qui confirme la montée en qualité du talk-show de Domingo au cours de cette première partie de l’année, mais qui annonce aussi la pause estivale des gros événements de la plateforme.
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Entre le marathon SpeeDons, le serveur RPZ, la chaîne de Samuel Étienne, l’interview de Thomas Pesquet, le FC Silmi, Neymar chez Gotaga, la KCorp qui rafle tout, l’intérêt et l’arrivée des médias… En six mois à peine, l’année 2021 a déjà été complètement incroyable sur Twitch. Dix ans après le lancement de la plateforme, le petit monde des streamers francophones montre qu’il est bourré d’envie, de vitalité et de créativité.
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On fait un bilan de ce qui nous a le plus régalés cette année et on se pose aussi une question bête : pourquoi aime-t-on autant regarder Twitch ?
Quand on arrive en stream
“À mon âge, on n’a plus de défaut”, a lancé Alexandre Astier, fier représentant du FC Humble, devant 120 000 personnes mardi.
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Twitch, dix ans d’âge ce mois-ci, ne peut pas vraiment se targuer de la même chose. En 2021, les problèmes sont encore légion sur le site. Que l’on parle de sexisme et de masculinité toxique, de DMCA, de bans irraisonnés ou d’absence de visibilité des petits streamers, Twitch, en France ou ailleurs, est loin de la perfection – contrairement à Astier ou à Donatien de Montazac.
Mais Twitch est devenu, à notre humble avis, “le” petit cocon de la créativité sur Internet. Par la multitude et la diversité des contenus, cette année 2021 le prouve comme jamais. Si l’on prend les choses chronologiquement, c’est un peu Samuel Étienne qui a lancé cette “saison” avec son premier live La matinée est tienne, le 21 décembre.
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En quelques semaines, ce succès – dans les tops streams monde tous les matins – a attiré l’œil médiatique. Un premier live de Franceinfo, puis Ouest France, Sciences & Avenir ou BFM est lancé sur Twitch. Une invasion soudaine qui interroge les viewers et streamers : est-ce qu’on ne va pas se faire déposséder de notre plateforme ?
La venue de François Hollande, puis Jean Castex, confirme pour beaucoup ce sentiment de réticence à l’idée d’une plateforme qui se politise, qui sort de sa sphère première qu’est le jeu vidéo. C’est une bonne, une mauvaise chose ? Suffit-il de ne pas regarder si l’on n’aime pas pour montrer son désaccord, un peu à la façon du “si tu kiffes pas t’écoutes pas et puis c’est tout“ de Booba ?
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Quelques mois plus tard, on voit que le soufflé médiatique est retombé. Mais cet intérêt presque soudain a ouvert la voie à des plateaux que l’on n’aurait su imaginer : Thomas Pesquet et Alexandre Astier dans Popcorn, LittleBigWhale qui chante avec André Manoukian ou Vianney, Neymar chez Gotaga, Rivenzi qui live avec des historiens au musée de l’Armée…
“En fait je vais vous dire des trucs que je dis jamais ailleurs et surtout, il y aura personne pour interrompre mes phrases et c’est pour ça que je le fais !”, tweetait Manoukian avant sa venue. On trouve que ça résume assez bien ce qu’il se passe en ce moment sur Twitch.
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Du G@MING à ne plus savoir qu’en faire
Même si ces ponts entre les générations et ces ouvertures sont inédits, Twitch, ça reste du gaming. Et ce début d’année a montré à quel point le streaming français savait proposer un énorme paquet de dingueries. En quelques mois à peine, les événements, qu’ils soient professionnels, collaboratifs ou entre petites équipes de copains, se sont multipliés.
Allez, on tente un récapitulatif (pas du tout) exhaustif : SpeeDons de MisterMV, la Zlan de Zerator, L’Échappée de Domingo, TableQuest d’Alphacast, Game of Rôles de MisterMV, le Grand Prix de Twitch de Gotaga, le FC Silmi, RPZ sur GTA avec des dizaines de streamers, les streams de la LFL ou des European Masters retransmis chez Kamet0 ou enfin les PogChamps 3 avec la victoire de Sardoche.
Il y en a la pelle. Un cocktail de contenus mélangeant sport, jeux de rôles et de plateau, compétition et role play. Chacun d’entre eux a montré quelque chose de particulier. On aura ici une petite préférence, pour commencer, pour SpeeDons : le premier événement de l’adulé vieux monsieur du streaming français a su mettre en lumière devant un public élargi aux non-connaisseurs une certaine pratique du jeu vidéo.
Nous avions eu l’occasion de nous y rendre, pour une interview-chorale des speedrunners qui reste dans nos meilleures vidéos.
On a ensuite, comme beaucoup, ressenti les frissons du FC Silmi qui s’est arrêté la semaine dernière. Grâce aux énormes tranches de barre, surtout, mais aussi parce qu’il a rempli “un certain manque d’émotion collective” dont étaient coupés les amateurs de sport, mais aussi les autres, depuis plusieurs mois. “Beaucoup de fans de sport sont en manque d’émotion collective où tout le monde est derrière une même bannière. Certaines personnes dans le chat disent qu’ils crient quand on met un but, ils suivent vraiment ça comme s’ils étaient au stade”, affirmait Ponce à SoFoot.
On voudrait parler de compétition, aussi. Des folies de la Karmine Corp qui s’offre la Une du magazine L’Équipe, de la Team KEK qui remporte la Zlan devant des dizaines de milliers de personnes ou même de l’acharnement de Sardoche pour prendre du niveau aux échecs. Mais l’on se souviendra au final surtout de la bienveillance des Croûtes à Los Santos, pour ceux qui ont suivi.
Twitch, c’est des émotions
Cette année, les chiffres d’audience de Twitch ont explosé avec 6,3 milliards d’heures regardées au premier semestre 2021, contre 3,2 milliards au premier semestre de l’année dernière, selon un rapport de Stream Hatchet. Le monde du streaming attire et, chez nous, dans le petit monde francophone, il est incroyable parce qu’il fait vivre des émotions. On a le sentiment que ça ne s’arrête jamais.
Ce qu’on espère pour la suite, en tant que viewers et journalistes qui couvrent l’actualité de la plateforme ? Encore plus de plaisir et d’imagination, plus de visibilité pour les petits streamers et streameuses (connaissez-vous Twitch Roulette ?) et beaucoup moins de sexisme qui, encore une fois, reste un énorme problème sur Twitch.
Pour nous écrire : hellokonbinitechno@konbini.com