Il est celui qui a fait danser tout un pays durant l’été 2018. Entre son hit, son amour pour sa Côte d’Ivoire d’origine, son amitié avec les stars et son soutien au PSG, entretien avec Vegedream à l’occasion de la sortie de son nouvel album.
Football Stories | Ton album, Ategban, est sorti le 12 juillet. Ça t’évoque quoi le 12 juillet 1998 ?
Vegedream | Ça me rappelle quand j’ai eu l’âge de regarder la France gagner la Coupe du monde. J’étais tout jeune, j’avais 6 ans, mais ce sont des très beaux souvenirs : Lilian Thuram, Zinédine Zidane… J’ai l’impression que les joueurs de l’équipe de France de cette époque étaient déjà vieux. C’est comme ça que je les voyais avec mes yeux d’enfant. Alors qu’en 2018, ça fait un peu bizarre de les voir si jeunes.
Ça t’a donné le virus du foot cette victoire ?
Carrément. J’ai voulu faire du foot tout de suite après, mais j’étais très nul. J’ai joué à Orléans. Avec la maturité, je me dis que je n’étais pas bon. J’étais un joueur lambda en fait. Je courais vite, je n’avais pas trop de cardio, pas trop de technique, mais je frappais fort. Je jouais milieu gauche et je rêvais d’être joueur pro. Je n’ai pas eu l’un, j’ai eu l’autre ! (il parle du fait d’être devenu chanteur, NDLR)
Qu’est-ce qui t’a fait arrêter le foot ?
Les ligaments croisés (rires). C’est l’excuse de tout le monde, mais c’est vrai. Je me suis fait une blessure de fou malade, je n’arrivais plus à marcher pendant 6 ou 7 mois. J’avais une attelle, j’avais peur de retoucher un ballon après. Les gens se moquent, mais ne se rendent pas compte de ce que c’est.
Il y a un rapport ambigu entre les footballeurs qui se rêvent rappeurs et les rappeurs qui ont tous un jour rêvé d’être footballeurs. Comment tu l’expliques ?
On est un peu pareils, on vit les mêmes choses. Je te dis la vérité : nous, on aimerait être à leur place au niveau du salaire surtout, et le fait de réaliser un rêve d’enfant. Eux, ce qu’ils nous envient, c’est d’être seul. Pas d’équipe, mais la lumière uniquement sur toi. Quand t’es artiste, ça peut s’arrêter du jour au lendemain, il faut toujours charbonner. Au foot tu joues jusqu’à 35 ans, tu peux mettre 300 000€ par an de côté depuis tes 18 ans… on n’a pas les mêmes destins (rires) !
Après la Coupe du monde 98, tu as joué, mais tu as dû aussi commencer à suivre le foot ?
J’ai commencé par supporter Marseille parce qu’il y avait Didier Drogba : les origines ivoiriennes ont parlé. Quand il est parti, j’en ai eu marre de perdre, mais mon père supporte toujours Marseille. C’est aussi pour lui que je les supportais. Maintenant je suis PSG à fond. C’est quand même la capitale, c’est à une heure d’Orléans…
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“J’étais au bled il n’y a pas longtemps avec Drogba”
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Tu cites beaucoup Drogba et Aurier, c’est quoi tes rapports avec eux ?
Nous, c’est tout pour la patrie. Tant qu’on a moyen de se rapprocher, on va le faire même si on ne se connaît pas au départ, et ça va devenir la famille très rapidement. Dans la musique comme dans le football, on veut hisser le drapeau ivoirien au plus haut. On s’est connectés sur les réseaux, on s’appelle souvent. J’étais au bled il n’y a pas longtemps avec Drogba.
Tu penses quoi de la situation actuelle de Neymar ? T’es pour son départ ?
C’est compliqué, mais c’est un grand joueur. Il faut se mettre à sa place : c’est la première fois qu’il connaît autant de galères dans sa carrière. Il se blesse beaucoup, il a des histoires. À sa place, je serais parti, PSG ou pas. Les Parisiens sont des supporters de cœur, donc quand ils ne t’ont plus dans le cœur, c’est chaud. C’est mieux de partir. Pour le remplacer, j’aimerais beaucoup Nicolas Pépé.
Ça peut bouger aussi du côté de tes potes de l’équipe de France comme Pogba, Umtiti, Kimpembé…
Moi je ne suis pas dans le spoilage. J’ai des infos mais je ne peux pas les dire. Eux, ils ne le disent pas véritablement, mais il y a des choses qui vont se passer…
Pendant les festivités de la Coupe du monde, t’étais un peu le 24e Bleus. C’était comment les moments avec eux ?
Des soirées tranquilles, ensemble. On a beaucoup rigolé, on parlait de musique, mais rien qui ne peut sortir. Au départ, ils écoutaient ma musique et on a pratiquement le même âge. On s’est rapprochés parce qu’ils envoyaient des vidéos. C’était bien avant la Coupe du monde. Quand ils kiffent, ils font ça naturellement. Après je restais beaucoup avec le même groupe, mais un mec comme Griezmann je n’avais pas réussi à le rencontrer. Depuis on s’est beaucoup rapprochés comme il écoute beaucoup de musiques.
Dans l’album tu as un morceau qui s’appelle “Bad boy”. C’est qui ton bad boy préféré dans le milieu du foot ?
Zlatan ! Ce n’est pas qu’il est arrogant, mais il est sûr de lui. Et c’est ce qui le rend bad boy. Même quand il fout la merde, il impose le respect, même si parfois il s’y prend mal. Ça fait partie du personnage. Les journalistes ont peur de l’interviewer, ça peut partir au quart de tour. C’était des belles années à Paris, il a donné de la force.
Dans “Atalaku 2019”, une partie du morceau est une version ivoirienne de “Ramenez la coupe à la maison” où tu cites plusieurs joueurs comme Didier Drogba, Serge Aurier, Jonathan Kodjia, Maxwel Cornet… C’était quoi le délire ?
C’est un son que j’ai commencé à faire depuis longtemps. C’est la clôture de ma partie “football”. Atalaku chez nous c’est comme “Ramenez la coupe”, c’est quand tu fais une animation sur un son. J’ai eu beaucoup de remarques parce que je chantais pour la France et pas pour mon pays d’origine donc je me suis dit que j’allais le faire.
https://www.youtube.com/watch?v=5i1ib0j4WSc
Tu as suivi la CAN ?
Les matches de la Côte d’Ivoire, je ne peux pas les regarder sinon je fais des crises cardiaques. J’attends juste le résultat et après je regarde les résumés, sinon je vais péter les plombs, comme quand la France jouait et que je transpirais. Je préfère ne pas trop être à fond pour ne pas être trop déçu…
Le onze de rêve de Vegedream : Buffon – Aurier, Umtiti, Kimpembé, Roberto Carlos – Pogba, Robinho, Modric – Mbappé, Drogba, Pépé