Un ultra marseillais nous raconte les coulisses de l’impressionnant tifo lors du dernier OM-PSG

Publié le par Abdallah Soidri,

© Photo by CHRISTOPHE SIMON / AFP

Avec un tifo en 3D, les ultras marseillais du virage sud ont impressionné la planète foot lors du dernier OM-PSG.

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Dimanche dernier, l’OM et le Vélodrome ont retrouvé leur public pour le Classique face au PSG (0-0). Pour leurs retrouvailles avec cette affiche du championnat, les ultras marseillais n’ont pas fait les choses à moitié, en dévoilant deux imposants tifos. Si celui du virage nord prenait à partie la LFP avec un message explicite (“LFP m****”), celui du virage sud a impressionné les observateurs et les fans de ballon avec son effet 3D montrant des supporters marseillais à grande échelle.

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Mais cette immense réalisation, qui a fait le tour des médias foot du monde entier, aurait dû voir le jour il y a deux saisons déjà. “On a commencé à bosser dessus en mars 2020, pour la réception de Paris, juste avant le Covid et l’annonce du confinement, nous dévoile Hamza, membre des South Winners depuis 13 ans. On s’était mis d’accord entre les deux groupes du virage Sud pour réaliser le premier tifo 3D commun à tout le virage, ce qui n’a jamais été fait.”

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“Deux semaines de travail non-stop”

Pour arriver à un tel résultat, il a fallu “énormément d’heures” et de jours, parfois “sans voir sa famille”. D’abord, un “travail en amont, en comité restreint (une dizaine de personnes) pour décider de la réalisation du tifo”, puis “l’achat de matériel”, “la planification” et ensuite “le traçage et la peinture”, soit “deux semaines de travail non-stop”, explique Hamza. Mais l’épidémie de Covid et les matches à huis clos ont obligé les ultras à mettre de côté leur travail. Ce n’est “qu’une semaine avant le Classique qu’il a été repris, pour le remplissage”.

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La suite, c’est un déploiement réussi dans le virage Sud, malgré le risque de voir une partie de la structure s’écrouler à cause du vent ou des mouvements de foule. Et ce n’est qu’“une fois le tifo bien sorti qu’on peut souffler”, nous explique l’ultra marseillais, qui ne s’attendait pas à autant de louanges. “On a compris l’ampleur de la chose à la fin du match en voyant les remerciements sur les réseaux sociaux et les messages de félicitations, poursuit-il. On s’attendait à réaliser un tifo avec un beau rendu, à la hauteur de notre savoir-faire, mais on ne s’attendait pas à une telle retombée mondiale.”

Le tabou de la culture ultra

Si les médias du monde entier ont été nombreux à saluer la réalisation des ultras olympiens, ça reste un succès au goût amer pour Hamza. En cause, la mauvaise image dont jouissent les ultras de l’OM et de France auprès des instances. Il développe :

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“On a un problème [chez nous] avec la culture ultra, c’est un sujet tabou. Le monde entier s’est mis d’accord pour dire que notre travail était fabuleux, mais comme il y a eu des fumigènes, c’est tabou d’en parler. Tu peux détourner des sommes astronomiques, ça ne choque personne, mais quand il y a deux fumis allumés en tribune, tu deviens l’ennemi public numéro un.”

Le membre des South Winners pointe aussi une certaine hypocrisie de la Ligue et des diffuseurs, prompts à condamner l’usage d’engins pyrotechniques dans les gradins, mais enclin à utiliser les images des tribunes en feu pour la promotion du championnat. Mais pas de quoi le décourager pour autant : “On ne fait pas tout ça pour être dégoûté. On le fait par passion du foot et de la culture ultra.”