Sur le rocher⎪Youssouf Fofana : “Avec les gars, on ne se parle pas, on se comprend”

Publié le par Lucie Bacon,

AS Monaco

Le milieu de terrain monégasque s’est confié sur l’amitié qu’il a nouée avec Diop, Disasi, Tchouaméni et Badiashile.

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En partenariat avec l’AS Monaco, Konbini Sports donnera régulièrement la parole aux joueurs monégasques, qui se confieront sur leur quotidien sportif mais également sur leur vie hors des terrains.

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En pleine trêve internationale, Youssouf Fofana s’est confié sur l’amitié qu’il a nouée au fil des mois avec ses coéquipiers Sofiane Diop, Axel Disasi, Aurélien Tchouaméni ou encore Benoît Badiashile.

“Je m’y attendais un peu, mais en arrivant ici, à Monaco, je me suis aperçu qu’il y avait pas mal de joueurs étrangers. Du coup, on se retrouve entre francophones et la plupart d’entre nous avions à peu près le même âge. Comme on fait partie de la même génération, le rapprochement s’est fait naturellement.

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Ça s’est d’abord fait sur le terrain, à l’entraînement, où on se jauge : quand un nouveau arrive, comme Axel la saison passée, on essaye de le trouver un maximum de fois pour qu’il s’adapte le plus vite possible, on essaye de l’intégrer sur le terrain, on lui donne des conseils, et ensuite ça devient personnel. On ne va pas se mentir, on aborde entre nous deux ou trois aspects footballistiques et quand l’entraînement est fini, on poursuit nos discussions : on a des amis en commun donc on en parle, certains ont des sélections en commun et en discutent aussi.

Quand Axel et moi on a intégré les Espoirs, Benoît et Aurélien y étaient déjà. Ils nous ont accueillis, on n’était pas trop dépaysés. En sélection, on n’hésite pas à se mélanger aux autres pour créer une dynamique de groupe, on reste moins ensemble, sinon c’est dangereux ! Il faut parler, être ouvert.

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Cette amitié nous aide beaucoup sur le terrain en club : quand derrière moi il y a Axel et Benoît, et à côté Aurélien, je sais qu’on forme un bon carré. On ne se parle presque pas, car on se comprend. Si on se parle, c’est pour s’engueuler, mais ça reste sur le terrain.

Cette complicité se forme au fil du temps, à l’entraînement : par exemple, quand je vois Benoît qui aime casser les lignes, je lui dis ‘tu peux me trouver là’. Ensuite on le tente sur le terrain, ça marche de temps en temps au début puis ça devient un automatisme.

Aux entraînements, on déconne beaucoup. Quand on est en plein exercice, on essaye de tirer le meilleur des autres, en se chambrant notamment. S’il y en a un qui se fait chambrer, il essaye de faire mieux la fois d’après. Le coach ne nous parle pas trop en groupe, il fait du cas par cas, et il chambre beaucoup aussi.

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Après les matches, on regarde beaucoup les statistiques, les ballons perdus, on se remémore l’action, on se chambre encore, sur le pourcentage de passes réussies par exemple. Genre : ‘Qu’est-ce que t’as fait avec le ballon pour avoir 64 % de passes réussies ?’

C’est vrai que le début de saison n’est pas exactement celui que l’on aurait souhaité, mais de par cette amitié, on pouvait se dire les choses : quand ça n’allait pas, on se le disait, et quand on a relevé la tête, on s’encourageait ‘on doit continuer, il ne faut pas baisser le rythme’. On savait qu’on était jeunes, il n’y avait pas à se mettre plus de pression encore.

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Dans le vestiaire, on se mélange pas mal quand même aussi. On essaye de pousser les autres à parler français, un jour, ça sera à eux de prendre le relai. On se chambre par rapport à la musique, parfois ce sont les Hispaniques qui ont le monopole, parfois ce sont les Anglais, parfois c’est nous, il y a une bonne atmosphère.

[Sur Fabregas] Au départ, je n’y croyais pas que j’allais jouer avec lui. Quand j’ai vu sa photo dans le vestiaire, je me suis aperçu que je n’avais pas réalisé. Il nous conseille naturellement : quand on peut s’améliorer, il nous dit ‘c’est mieux si tu fais ça’, il ne s’impose pas forcément, il essaye de nous responsabiliser.

Pendant le mercato, on se chambre aussi. On essaye de trouver des infos sur les autres et on rigole dessus. On n’a pas peur de devoir un jour être séparés, c’est la loi du football. On pratique un sport où ça peut vite bouger, on sait qu’on ne va pas rester toute notre vie ensemble, donc on essaye de profiter au max.

Moi, je ne suis pas trop FIFA mais certains y jouent, comme Benoît ou Aurélien. Axel et moi on est plus cinéphiles, on regarde beaucoup de séries. Pendant les déplacements, il y a Djibril Sidibé qui joue aux petits chevaux avec Cesc [Fabregas], Wissam Ben Yedder, avec nous aussi parfois. Et la saison dernière, on jouait beaucoup au perudo, c’était la compèt’, on pouvait jouer une ou deux heures !

Ça nous arrive de nous voir en dehors du club aussi, on fait rarement des soirées, mais on va à la fête foraine par exemple, on essaye de se vider la tête. Quand on enchaîne beaucoup de matches, il faut parfois voir autre chose ou se ressourcer, mais quand le rythme est plus calme, on reste focus. Au pire, on se fait un resto, mais à 23 h 30, on est tous à la maison !”