Immersion dans un club vraiment pas comme les autres avec un récit absolument passionnant.
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Parce que Sunderland
L’introduction de la série en dit long : elle débute avec le prêche dans une église de la ville, le prêtre demandant au Tout-puissant d’aider le club local pour cette saison qui s’annonce, la saison 2017-2018. Peu commun en France, bienvenue en Angleterre. Un véritable pays de foot, où l’on ne vit parfois que pour l’équipe du coin. Et c’est bien le cas à Sunderland, où l’on supporte le club de génération en génération. La série le met bien en avant, avec des interviews des fans avant et après chaque match : joie, bonheur, indignation… Lors de cette fameuse saison, ils en ont vu de toutes les couleurs et les Anglais n’ont pas leur langue dans leur poche. Ça nous donne une immersion savoureuse dans une ville qui vit au rythme de son club.
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Parce que la production ne s’attendait pas à un tel scénario
Lorsque la production commence le tournage, Sunderland vient de descendre de Premier League pour atterrir en Championship. Les premiers épisodes se concentrent donc sur la construction d’un nouveau groupe pendant le mercato, et le management de l’équipe, avec un nouveau coach plein de bonnes intentions. Le directeur général du club, Martin Bain, livre face caméra son expérience quotidienne, ses ambitions et ses difficultés.
On ne change pas une équipe qui perd.
— Netflix FR & BE (@NetflixFR) 16 décembre 2018
Sunderland : envers et contre tous, disponible maintenant. pic.twitter.com/KCGeXDPfnU
Sauf qu’absolument rien ne va se passer comme prévu. Et si la production avait plutôt imaginé se glisser dans les coulisses d’un club qui remonte en première division en fin de saison, c’est absolument tout l’inverse qui se passe. Chaque citation d’un membre du staff ou d’un joueur faisant preuve d’une motivation suprême ou d’une idée qu’il pense géniale est bien souvent démontée dans les minutes qui suivent par une gifle reçue à domicile contre un club souvent bien moins prestigieux. En bref, ta première partie de Football Manager toute pétée mais dans la vraie vie.
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Parce qu’on assiste à des scènes rarement capturées dans d’autres documentaires
Si vous êtes habitués à regarder des docus en immersion dans l’intimité des clubs, vous avez dû être dépités à plusieurs reprises. En février dernier, Netflix mettait en ligne une série sur la Juventus qui a déçu plus d’un fan. Pas plus tard que ce mercredi, TF1, en partenariat avec la FFF, diffusait un reportage qui voulait montrer les coulisses de la Coupe du Monde. Plutôt raté. Car aujourd’hui, la communication a beaucoup trop d’emprise dans le foot pour que soient diffusés des formats comme Les yeux dans les Bleus il y a 20 ans. Désormais, chaque scène, chaque interview doit être validée par un staff qui peut censurer une citation un peu borderline ou une scène qui pourrait nuire à l’image d’une institution.
Or, rien de tout cela dans Sunderland : envers et contre tous. Rien que le fait que le docu ait bien été diffusé, malgré l’issue du scénario, prouve que la censure n’était pas vraiment de mise. Toutes les bourdes des dirigeants, des joueurs ou les débordements des supporters sont racontés, et c’est ça qu’on veut voir.
Parce que cela humanise les acteurs du football
Peut-être un peu trop, et c’est pas Simon Grayson, le coach de l’équipe au début de la saison, qui dira le contraire : celui-ci a très peu goûté le récit de Netflix et trouve qu’il renvoie une image de lui trop négative. Il faut dire que sous ses ordres, Sunderland était en chute libre au classement de Championship.
Les entretiens sont très nombreux dans la série, et rythment la saison. Vraiment tous les acteurs du club sont interrogés et racontent leur rôle, leur identité, leur passion, et on se prend facilement d’affection pour la cheffe cuisto de l’équipe, qui risque de perdre son boulot, ou pour les dernières recrues qui ne s’attendaient pas à tomber dans un tel bourbier. Un récit terriblement humain donc, qu’on aimerait revoir vite, très vite, dans une autre club, ou pour la saison actuelle de Sunderland.
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