Si le Big Air et le saut par équipes mixtes font leur entrée parmi les disciplines de démonstration de ski acrobatique aux Jeux olympiques de Pékin cet hiver, d’autres ont disparu, faute d’audience… C’est le cas du ballet à ski.
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Le ballet à ski, qu’est-ce que c’est ?
Il a figuré seulement deux fois parmi les disciplines des JO d’hiver en tant que sport de démonstration : une fois aux Jeux de Calgary, au Canada, en 1988 et à ceux d’Albertville en France en 1992.
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À la frontière entre le patinage artistique et la gymnastique, le ballet à ski, intitulé parfois “acroski”, ou encore le “free ballet skiing” en anglais, est une prestation de danse sur une piste enneigée. La prestation aux JO durait 90 secondes durant lesquelles les athlètes réalisaient des figures, sauts, saltos et autres pirouettes, accompagnés de leurs bâtons de ski. La performance était accompagnée d’un thème musical et se réalisait sur un parcours de 30 mètres de largeur sur 200 mètres de longueur, sur une pente variant de 11 à 16 degrés.
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La brève histoire d’une discipline olympique oubliée
Né dans les années 1970 aux États-Unis, le ballet à ski est devenu populaire dès sa première apparition aux Championnats du monde de ski acrobatique de Tignes en 1986, organisés par la Fédération Internationale de Ski. À ses côtés, on retrouvait le saut acrobatique et le ski de bosses. L’américaine Jan Bucher y décroche le premier titre mondial dans la catégorie féminine. Elle deviendra par la suite septuple championne de la Coupe du monde de ballet à ski. Fabrice Becker, 19 ans, y remporte le premier prix masculin. Le ballet à ski est alors retenu en tant que discipline de démonstration pour les JO de 1988.
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Aux JO de Calgary, c’est l’Allemand Hermann Reitberger et la Française Christine Rossi qui vont décrocher les titres dans leurs catégories respectives. Mais le Président du Comité international olympique de l’époque, Juan Antonio Samaranch, émet des doutes quant au maintien de la discipline pour les éditions suivantes, au vu de son caractère plus “artistique” que “sportif”.
Christine Rossi et Marcel Rossi (son père) militent pour maintenir le ballet à ski pour les Jeux d’Hiver français de 1992 à Albertville. Contre toute attente, la discipline est maintenue ! La française Cathy Féchoz y décrochera la deuxième place.
Malgré tous les efforts des athlètes pour faire reconnaître la discipline, le ballet à ski sera malheureusement déprogrammé dès les Jeux de Lillehammer à l’hiver 1994, avant l’arrêt définitif des compétitions internationales en 1999, faute d’audience.
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De nombreux sports de démonstration aux JO d’hiver ont connu le même sort tragique. Ainsi, on ne verra plus jamais de pentathlon d’hiver, cette discipline cocasse mêlant ski, escrime, équitation et tir. Nous ne pourrons plus admirer des compétitions de chiens de traîneau (apparues en 1932 aux États-Unis), ni s’extasier devant un tournoi d’Eisstock, cette pétanque des glaces présentée aux Jeux de 1936 en Allemagne et à ceux de 1964 en Autriche. Oubliez le tir à la corde, la pelote basque et le parcours d’obstacles à la nage…