En Palestine, la culture du skate photographiée par Reid Allen

Publié le par Lise Lanot,

Reid Allen publie un livre sur les apprentis skateurs d'un village de Cisjordanie, comme un appel à s'éduquer sur la Palestine.

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En 2017, l’organisation à but non lucratif britannique SkatePal, qui vise à améliorer les conditions de vie des jeunes Palestinien·ne·s grâce au skate, construisait un skatepark à Jayyous, un village palestinien situé au Nord-Ouest de la Cisjordanie. L’année suivante, le photographe Reid Allen se rend là-bas afin de donner quelques cours de planche et d’immortaliser l’engouement des habitant·e·s pour ce sport.

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Pendant un mois, il a passé ses après-midi “à skater avec les jeunes” (la moitié de la population de Jayyous a moins de 25 ans), ses soirées “à boire du thé avec les plus vieux” et ses week-ends “à voyager à travers la Cisjordanie, skater où c’était possible et en apprendre plus sur l’histoire et le présent du combat palestinien contre l’occupation”. Ce dernier point est d’autant plus important que le photographe affirme qu’il est “impossible d’aller en Palestine et d’être apolitique”.

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“Yallah”. (© Reid Allen)

Auprès de Dazed, Reid Allen s’est épanché sur la difficulté d’équilibrer la nécessité de “montrer la gravité de la situation” tout en “montrant le côté joyeux des gens” :

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“Je trouvais qu’il était crucial de documenter ces deux côtés, puisque la plupart des reportages sur la Palestine ne parlent que d’un monde qui souffre de l’occupation et pas de la merveilleuse culture, de la personnalité et de la chaleur d’un peuple fort et résilient. 

La gravité de la situation était toujours présente, mais j’aime à penser que la joie inspirante des skateurs et des autres personnes géniales qu’on a rencontrés rayonne tout de même et prend peut-être même un peu plus de place, tout en gardant en tête le contexte.”

“Yallah”. (© Reid Allen)

Un message d’éducation

Son mois passé à Jayyous a permis au photographe de publier un livre (grâce à un Kickstarter) qui prend certes le skate comme point d’ancrage, mais pas comme unique point de focale. Les photographies argentiques moyen format de Reid Allen racontent le quotidien d’un village situé à 200 mètres du mur de séparation instauré par Israël.

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Entre des sessions skate (auxquelles participent 40 % de filles), des fêtes d’anniversaire et des festins de falafels, les pages de Yallah nous emmènent également dans des camps de réfugié·e·s ou derrière la tête d’un homme, qui garde la cicatrice d’une balle tirée par l’armée israélienne.

“Yallah”. (© Reid Allen)

Reid Allen espère que cet ouvrage permettra de rendre compte des merveilles que permet le skate et “la façon dont le skate peut donner du pouvoir à des personnes marginalisées” ; mais surtout de montrer sous un autre jour “les visages meurtris et les cœurs chauds” de la Palestine : 

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“J’espère être parvenu à montrer […] la jeunesse, qui fait face à un avenir si difficile mais tente de s’amuser quand même, et les personnes âgées qui m’ont offert une telle hospitalité et qui gardent le sourire malgré le conflit.”

Pour le photographe, si ce livre a une utilité, c’est celle de constituer une porte d’entrée pour s’éduquer sur la Palestine, celle d’hier et d’aujourd’hui. La moitié des bénéfices de la vente du livre est reversée à SkatePal, afin que l’organisation poursuive son travail auprès de la jeunesse palestinienne.

“Yallah”. (© Reid Allen)

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“Yallah”. (© Reid Allen)
“Yallah”. (© Reid Allen)
“Yallah”. (© Reid Allen)
“Yallah”. (© Reid Allen)
“Yallah”. (© Reid Allen)
“Yallah”. (© Reid Allen)
“Yallah”. (© Reid Allen)
“Yallah”. (© Reid Allen)
“Yallah”. (© Reid Allen)
“Yallah”. (© Reid Allen)
“Yallah”. (© Reid Allen)