Le temps est bien tristoune lorsqu’on émerge de la gare du RER A. À Saint-Germain-en-Laye, le ciel est gris et le sol encore mouillé par la pluie. Seul le gigantesque poster accroché à la façade de l’hôtel de ville redonne un peu de baume au cœur – ce n’est pas tous les jours qu’on peut se targuer de souhaiter la bienvenue à Lionel Messi. Ignorons pour l’instant le Camp des Loges et concentrons-nous sur le Dôme, la piscine intercommunale. Au programme : un cours d’initiation à l’aquatrampoline.
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On saute dans le grand bain
C’est en effet une matinée pleine de rebondissements qui s’annonce. Pourtant, dans le bassin, tout est calme. Seule une poignée de nageur·se·s troublent la surface de l’eau en esquissant de lents mouvements de brasse. Dans un coin, des taches vertes et rondes attirent l’œil : on a déjà installé les fameux trampolines, fixés au fond du bassin par des ventouses.
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Direction les vestiaires pour enfiler son maillot et son plus beau bonnet de bain – un accoutrement qu’on n’avait pas porté depuis les cours de natation du collège. Sur la margelle, Yohan, notre instructeur et maître-nageur, est déjà prêt, en baskets à côté de son trampoline. Il nous indiquera tous les mouvements à suivre pendant la session, un peu comme une choré façon Club Med.
On saute le pas
Nous sommes quatre participantes à assister au cours. Deux d’entre elles, Aïssata et Aurélie, sont un peu expérimentées : elles ont déjà suivi un cours la semaine dernière. La bonne nouvelle, c’est qu’elles n’ont eu aucune courbature le lendemain. On descend donc dans le bassin d’1,16 mètre de profondeur et on se positionne chacune sur un minitrampoline.
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Yohan lance la musique, animant accessoirement la piscine tout entière. Les remix électro-pop à 130 BPM résonnent dans tout l’édifice et les baigneur·se·s autour s’interrompent pour jeter un œil mi-curieux mi-surpris. Notre professeur commence à nous dicter les premiers mouvements à effectuer : course sur place. C’est parti pour une demi-heure de cardio – et en rythme, s’il vous plaît !
Une activité très complète
L’aquatrampoline tonifie “les jambes, les fessiers et la sangle abdominale”, peut-on lire sur la plaquette du Dôme. Et c’est vrai que les exercices mobilisent toutes les parties du corps, supérieures comme inférieures : talons fesses, genoux hauts, saut puis kick sur le côté… L’important n’est pas tant de rebondir le plus haut possible, mais plutôt d’écraser la toile du trampoline avec les pieds sous l’eau. Avec la poussée de l’eau, plus on insiste, plus on travaille ses muscles.
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Les minutes passent et la cadence s’accélère. Les mouvements s’enchaînent rapidement, mais avec la musique à fond dans le bassin, on s’exécute en rigolant. C’est un moment très convivial ; on finit par tisser des liens à force de se lancer des regards en coin lorsqu’un exercice est particulièrement ardu. Puis place aux étirements : armées d’une frite de chaque côté, nous esquissons ensemble les gestes d’assouplissement des bras et travaillons nos abdos.
On en ressort essoufflées, rougies, mais pas non plus sur les rotules. “On travaille juste à côté, donc on y va le temps de la pause déjeuner, raconte Aïssata. Ce qu’on aime bien, c’est que c’est une activité ludique et plutôt douce.” Aurélie confie qu’avec sa hernie discale, ce genre d’exercice est parfait pour bouger sans se faire mal au dos. Yohan m’explique ensuite que l’aquatrampoline fait aussi travailler la coordination des membres et la proprioception, mot très savant pour désigner l’équilibre et la perception de la position de son corps (c’est cadeau).
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L’origine de l’aquatrampoline
Assis en haut des gradins, Ali surplombe la piscine. Cela fait 32 ans qu’il est maître-nageur au Dôme, en plus de dispenser des cours de fitness à l’espace forme. Il se souvient que l’aquatrampoline est apparu il y a cinq ans, lorsque l’un des maîtres-nageurs qui connaissait l’activité l’a proposée à son équipe. Une bonne façon de diversifier les modules aquatiques chaleureusement accueillis.
L’aquatrampoline suit le modèle des activités sportives adaptées à l’eau, telles que l’aquabiking, qui permettait aux cyclistes blessés de suivre une rééducation douce, ou l’aquagym. Sans surprise, l’aquatrampoline est donc un dérivé du trampoline pur et dur. Ali nous explique que les cours de trampoline en plein air existaient bien avant et ont largement inspiré leur version aquatique. Dehors ou dans l’eau, “la musique, c’est 70 % du cours”, nous confie-t-il.
Les adeptes de l’activité doivent être majeurs pour participer – ce sont majoritairement des femmes entre trente et cinquante ans. Étant donné les horaires du cours – lundi midi –, rares sont les étudiant·e·s qui y participent. On compte entre cinq et six élèves par session, qui reviennent parfois d’une semaine à l’autre. Yohan nous avoue improviser les chorégraphies pour en dispenser de nouvelles à chaque cours et éviter la monotonie.
On n’en doute pas une seconde : entre une ambiance conviviale et des mouvements débordants d’énergie, l’aquatrampoline est l’activité sportive idéale pour se dépenser de façon ludique. On ne peut que vous recommander de sauter sur l’occasion dans la piscine la plus proche de chez vous.
Les cours d’aquatrampoline sont dispensés tous les mercredis de 12 h 30 à 13 heures, au prix de 12 euros, au Dôme de Saint-Germain-en-Laye.