Comme tous les ans, la nouvelle version de FIFA pointe son nez. Et comme tous les ans, son lot de questions : est-ce que le jeu vaut le coup cette année ? Dois-je encore casser mon PEL pour Ultimate Team ? Est-ce que je vais enfin pouvoir battre mon collègue dans l’open space ? Autant de réponses que ces lignes suivantes vont tenter de donner après plusieurs heures d’écumage en long, en large et en travers de FIFA 22. Coup d’envoi de notre test.
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Autant rentrer dans le vif du sujet et attaquer la ligne défensive adverse d’entrée : FIFA 21 n’avait pas été un bon cru. Non pas que tout ce qu’avait proposé EA Sports sur cette version était à jeter, non. Mais le jeu souffrait d’un déséquilibre plutôt profond entre l’attaque et la défense, faisant la part belle à la première et il aura fallu de nombreux mois et plusieurs patches pour retrouver un semblant d’équilibre entre les deux.
De plus, la version nouvelle génération, celle promise à la PS5 et aux Xbox Series, n’avait pas totalement convaincu non plus. Oui, FIFA 21 était beau. Oui, il y avait des cinématiques de but d’enfer et une ambiance toujours aussi immersive. Mais le ressenti “manette en main” laissait un peu à désirer.
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Plus beau, plus réaliste
FIFA 22, dans les bacs depuis lundi pour ceux ayant acheté la version la plus chère, l’Ultimate Edition (100 euros), et officiellement ce vendredi pour le reste du monde, a donc un sacré cahier des charges à remplir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce nouvel opus corrige bon nombre de choses (et en crée d’autres, mais on en parle plus tard).
Tout d’abord, FIFA 22 jouit d’une interface dynamique, avec des joueurs qui apparaissent à l’écran, toujours différents, hommes et femmes. La répartition des modes dans les menus a du sens et il suffit de voir comment sont triés les récompenses, les objectifs et les matches à jouer dans FUT pour comprendre qu’on a voulu mettre de la cohérence dans toutes les strates du contenu de FIFA. Tant mieux.
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Mais la vraie claque est sur le terrain. Après avoir zappé ou non l’intro façon mode “Histoire” proposée par le jeu, qui est prétexte à nous montrer le Parc des Princes, David Beckham, DJ Snake, Thierry Henry ou encore l’égérie une fois de plus du jeu, l’attaquant du PSG Kylian Mbappé, on peut entrer manette en main dans le vif du sujet.
Si vous n’êtes pas pressé, ne zappez pas forcément la séquence précédente. Elle a le mérite de montrer les progrès en modélisation faciale des développeurs, la qualité des graphismes, revue sensiblement à la hausse. Et aussi l’affreuse voix VF d’Henry et de Mbappé, qui ne disposent pas de leur propre voix dans le jeu. Mouais.
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La parole est à la défense, votre honneur
En revanche, celui qui dispose de sa propre corde vocale dans le jeu, c’est Hervé Mathoux. Il donne de sa personne puisqu’il est seul au mic’ après l’éviction de Pierre Ménès par l’éditeur américain. On ne va pas vous mentir, une fois le match lancé, on ne prête plus forcément attention aux propos d’Hervé Mathoux, mais le présentateur de Canal Football Club ne nous a pas crispés avec des blagues à contretemps ou contre-courant, à l’inverse de son ancien collègue.
C’est le match qui retient forcément notre attention, et force est de constater qu’une étape a été franchie cette saison. Les joueurs bougent différemment, sont plus lents avec le ballon, plus lourds, décomposent plus leur geste : ceci est le résultat direct de l’HyperMotion, la nouvelle technologie de capture mise en place par EA Sports, afin de capter les mouvements des onze joueurs d’une équipe et non plus celle d’un seul joueur comme dans le passé.
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Le résultat est saisissant, puisqu’il apporte de la vie et un réalisme certain sur nos écrans. Le résultat est aussi déroutant, puisque, manette en main, il va falloir s’habituer à un rythme de match changeant. Le ballon se déplace toujours aussi vite (quoique), mais les joueurs réagissent et agissent moins vite que l’an passé, et c’est votre façon de jouer qui va devoir s’adapter à cette nouvelle donne. En clair, pratiquer un football direct, rapide et spectaculaire comme ces derniers mois est beaucoup plus complexe désormais.
Volta, tout sauf de la haute voltige
Autre changement important, la parole a été donnée à la défense, avec probablement les meilleurs gardiens de la saga, du moins sur leur ligne – ils sont beaucoup plus friables de loin mais, globalement, on peut compter sur eux pour nous faire un arrêt réflexe incroyable sur les face-à-face –, et des défenseurs au contact, rugueux et très très bas dans leur surface dès lors que l’IA et son assistance prennent le relais. Rien de plus rageant que de tirer dix fois au but et d’être dix fois contré.
Mais cela change de la version précédente, où les scores fleuve tombaient un peu trop souvent et un peu trop vite aussi. Là aussi, il va falloir s’armer de patience en gardant en tête qu’aussi forte soit-elle, cette défense n’est pas si simple à mettre en place dès lors qu’on se repose un peu moins sur l’assistance de l’IA. D’autant plus que face à un bloc bas, la sentence est toujours la même dans le jeu, un contre et le but adverse est quasi garanti. Au niveau de cette frustration-là, hélas, pas de changement.
Si on a droit à un jeu un peu plus équilibré sur le terrain (et plus agréable pour les novices, qui jusqu’au premier patch, peuvent rivaliser avec les plus forts), c’est un peu moins le cas niveau contenu, une des forces pourtant de FIFA ces dernières années. Si on retrouve les traditionnels contenus solos, locaux et multijoueurs pour des matches simples ou à thèmes (Ligue des champions, Ligue Europa, coupe personnalisée, etc.), certains modes ont perdu du contenu, comme Volta.
Plus de solo, plus de scénario pour ce mode, mais seulement des matches contre l’ordinateur (Clashes d’équipes) et contre des joueurs en ligne, avec pour seul but d’améliorer les compétences de son joueur et son cosmétique. Mouais. Pas très sexy tout ça, et ce malgré l’ajout d’une barre spéciale permettant de changer le score d’une rencontre et de compétences à activer en cours de match. Pas de grands changements pour nos amis du Club Pro, qui intègre la possibilité de créer une joueuse et des atouts éphémères en cours de match.
Touche pas à mon FUT
La révolution de ce mode de plus en plus prisé attendra, puisque l’accent a été mis sur la Carrière, qui permet cette saison de créer son propre club de A à Z (stade, joueurs, limite d’âge, politique sportive, maillots, écussons) et sur le nerf de la guerre pour EA Sports, Ultimate Team et sa monétisation à outrance.
Le mode FUT se voit plus cohérent, avec l’arrivée des Saisons dans FUT Champions. Fini les trente matches le week-end. Les joueurs se qualifieront en passant par Rivals, qui devient le vrai mode compétitif du jeu, joueront des playoffs à leur rythme durant les six semaines de la saison, avant de tenter leur chance un ou plusieurs week-ends pour décrocher les meilleures récompenses possibles et le tout sur vingt matches cette fois.
Fini les points, seules les victoires comptent pour monter de Divisions et un système de checkpoint vous assure le maintien dans tel ou tel rang. Enfin, pour les plus forts d’entre nous, une division dite Elite apparaît. Pas de relégation dans cette classe, mais l’assurance de jouer avec les meilleurs joueurs de la planète et de pouvoir intégrer le circuit officiel e-sport de FIFA 22. Enfin, pour les fanas de la coopération, un matchmaking public vous permettra de vous associer avec d’autres joueurs avec une équipe personnalisée à cet effet pour remplir un certain nombre d’objectifs demandés dans le jeu.
Les amoureux des cartes verront quatre nouvelles Icônes (Cafu, Casillas, Rooney et Van Persie) débarquer de même que les cartes Heroes, des cartes censées mettre en avant un ancien joueur dans son ancien club et qui devrait agir en termes de collectif comme les Icônes dans votre création d’équipe, en offrant un lien avec n’importe quel club du même championnat.
Bref, comme d’habitude, il y a de quoi faire. Et de quoi dire, pour un jeu qui a clairement haussé le ton sur les plans graphiques et techniques (mais qui devrait diviser, jusqu’au prochain patch) mais qui a joué le plat du pied sécurité niveau contenu. On est en droit d’attendre du changement aussi dans ce secteur de la part d’EA, qui a misé sur la stabilité en conservant son moteur de jeu Frostbite et étant bien décidé à l’exploiter jusqu’à son ultime limite.
Mais l’idée cette saison était de se pencher sur le gameplay (qui en avait bien besoin) et de proposer quelque chose de plus agréable, quitte à dérouter un peu, aux joueurs. Le pari est en partie rempli, il faudra juger l’évolution du jeu à travers ses patches pour en déterminer la portée. Mais un peu de challenge ne fait de mal à personne. Et cela faisait bien longtemps que FIFA ne nous en avait pas proposé.