Une mannequin transgenre pose pour la première fois pour Sports Illustrated

Publié le par Lise Lanot,

Valentina Sampaio s'est dite fière et enthousiaste de poser pour la célèbre édition "spéciale maillots de bain" du magazine.

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Chaque été depuis 1964, le magazine Sports Illustrated publie sa célèbre “Swimsuit Edition”. Ce numéro “spécial maillots de bain” est considéré comme un événement, en grande partie à cause de sa couverture, plus dénudée que le reste de l’année et souvent dévoilée dans de célèbres late-night shows américains.

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Le choix des modèles est toujours très attendu et a longtemps été considéré comme une consécration et un signe de réussite pour les mannequins sélectionnées (parmi lesquelles on note Tyra Banks, Heidi Klum, Irina Shayk, Naomi Campbell, Chrissy Teigen ou encore Beyoncé). En plus de sa couverture, l’édition spéciale présente ses rookies de l’année, ses “filles à suivre” en quelque sorte.

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Jugé de plus en plus archaïque, le numéro a connu un changement de direction ces dernières années. Plus que de montrer des jeunes femmes en maillots de bain, le magazine tente de se donner une allure plus inclusive et moderne. Il montre moins le même type de corps, de couleurs de peau et d’histoires qu’auparavant.

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Après avoir embauché pour la première fois une mannequin portant le hijab l’année dernière, Halima Aden, le magazine a décidé de mettre en avant (pour la première fois également) une mannequin transgenre. Bien que choisie comme une des rookies de l’année, la Brésilienne Valentina Sampaio n’est pas une amatrice : elle a déjà connu la gloire des podiums de Jean-Paul Gaultier, de Victoria’s Secret, les pages de Vogue et les unes d’Elle, entre autres.

Un appel à l’égalité

En plus d’être photographiée par Josie Clough, sur une plage des îles Vierges britanniques, Valentina Sampaio a pu partager avec le lectorat de Sports Illustrated une lettre ouverte. Elle y raconte son enfance dans un village de pêcheurs du nord du Brésil, le pays “qui a le plus haut taux au monde de violences et de meurtres contre la communauté transgenre”. La mannequin affirme son enthousiasme et sa fierté de faire partie de cette édition, afin de mettre en lumière les personnes transgenres :

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“Être trans implique souvent de se retrouver face aux portes fermées des cœurs et des esprits des gens. On est l’objet de moqueries, d’insultes, de réactions craintives et d’agressions physiques juste à cause de notre existence. Nos chances de grandir dans une famille aimante et ouverte, de vivre une expérience positive à l’école ou de trouver un travail décent sont incroyablement limitées et complexes. Je sais que je fais partie des chanceuses, et mon intention est bien d’honorer cela du mieux que je peux.”

Vers plus de diversité

Comme nous le rappelions l’année dernière, la tradition de ce numéro spécial remonte aux années 1960, lorsque le rédacteur en chef de l’époque, un Français nommé André Laguerre, trouve le moyen de booster les ventes hivernales en réchauffant les pages de son magazine. Depuis, Sports Illustrated s’est souvent fait critiquer pour ses images très sexualisées de jeunes femmes effectivement athlétiques mais dont ni les poses, ni les maillots de bain n’étaient particulièrement sportifs.

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C’est pourquoi le magazine tente ce virage de plus en plus explicitement inclusif. On a ainsi vu poser les modèles “grande taille” James Macari et Ashley Graham, l’athlète paralympique Brenna Huckabi, la mannequin atteinte de vitiligo Winnie Harlow, et l’hebdomadaire avait créé la polémique en présentant Mara Martin en train d’allaiter sa fille. Bien sûr, ces décisions sont toujours accompagnées de stratégies marketing ; il n’empêche qu’elles permettent, de fait, davantage de diversité dans les médias.