Champion du monde de rugby en 2003 avec l’Angleterre, Steve Thompson, atteint de démence précoce, a annoncé jeudi qu’il ferait don de son cerveau à la science à sa mort pour aider la recherche contre les lésions traumatiques.
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L’ancien joueur, qui avait raconté en décembre dernier n’avoir aucun souvenir du tournoi mondial dont il avait joué tous les matches, fait partie d’un groupe d’anciens joueurs atteints de troubles cérébraux et qui ont lancé une procédure judiciaire contre diverses autorité du rugby pour négligence en décembre dernier.
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“Je m’engage à faire don de mon cerveau pour que les enfants des gens que j’aime n’aient jamais à traverser ce que j’ai traversé”, a expliqué l’ancien talonneur de 43 ans. “C’est à ma génération de faire don de nos cerveaux pour que les chercheurs puissent développer de meilleurs traitements et des solutions pour rendre notre sport plus sûr”, a-t-il ajouté.
Le Concussion Legacy Project (Projet d’étude des Commotions) a été lancé par la Fondation pour l’étude des Commotions et la Fondation Jeff Astle, du nom d’un footballeur international de West Bromwich Albion, réputé pour son jeu de tête et décédé en 2002, à l’âge de 60 ans, alors qu’il était atteint de démence depuis 5 ans.
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Il se propose de constituer une banque de tissus cérébraux utilisés pour la recherche sur les encéphalopathies traumatiques chroniques (ETC), qui ne peuvent être formellement diagnostiquées que post-mortem, mais aussi sur d’autres lésions traumatiques au cerveau.
Cette initiative intervient alors que la question des liens entre la pratique de certains sports et les atteintes cérébrales à long-terme se pose de plus en plus fortement, notamment dans le rugby et le football.
Mercredi, la fédération internationale World Rugby a ainsi publié de nouvelles directives recommandant de limiter la durée des entraînements avec contact dans le rugby pour réduire les risques pour la santé des joueurs.
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“Le don de cerveau est le plus précieux que l’on puisse faire aux générations futures de footballeurs”, a commenté Dawn Astle, la fille de Jeff Astle et créatrice de la fondation portant le nom de son père. “Il faudra peut-être des années avant que le puzzle ne soit complet, mais ajouter pièce après pièce est la seule façon qui nous permettra de voir le tableau dans son ensemble et de rendre le futur meilleur pour les autres”, a-t-elle ajouté.
AFP