La méthode Williams, c’est quoi ?
C’est l’histoire de Richard Williams, un homme qui avait un plan. Un plan pour transformer ses filles pas encore nées, Venus et Serena Williams, en championnes de tennis. Si l’histoire nous a montré que ce fut une réussite, le film nous dévoile sa conception et sa mise en œuvre, d’abord à Compton, où vit la famille Williams, puis à Oakland, ville du premier tournoi professionnel disputé par Venus à l’âge de 14 ans.
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Mais plus que la fabrique de deux des plus grandes joueuses de tennis moderne, ce long-métrage s’attarde sur la vision, l’ambition et la détermination, parfois étouffante, souvent à contre-courant, de Richard Williams pour faire de deux femmes noires des tenniswomen d’exception, dans un milieu essentiellement blanc.
Mais c’est bien ?
Le biopic est un des genres les plus casse-gueule du cinéma. Quand il faut raconter la vie d’une personnalité, les producteurs ont la fâcheuse tendance à privilégier les récits les plus exhaustifs, quitte à ce que le rendu final ressemble à une page Wikipédia sur grand écran.
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La Méthode Williams évite cet écueil en se focalisant sur une partie de la vie du clan Williams, ce qui permet d’avoir un film digeste et qui va à l’essentiel en 2 h 18, à savoir la construction d’une championne de tennis, quand Venus dispute son premier tournoi professionnel et choque le monde.
L’autre force de ce film réside dans son casting. Saniyya Sidney est bluffante dans son interprétation de Venus Williams, tout comme Aunjanue Ellis (Oracene Price, la mère) et Jon Bernthal (Rick Macci), toujours aussi bon qu’importe les rôles. Will Smith (Richard Williams), par ailleurs producteur, délivre ici l’une de ses meilleures performances en campant ce personnage de père de famille ultra-protecteur et jusqu’au-boutiste. De quoi en faire un des favoris pour l’Oscar du Meilleur acteur.
La Méthode Williams est plus qu’un film sur le tennis. Il raconte aussi les préjugés raciaux, la face sombre et les dérives qui règnent dans ce milieu à majorité blanche, dans des scènes efficaces sans être tape-à-l’œil. Une prise de recul qui permet de mesurer l’ampleur des accomplissements réalisés par les sœurs Williams, et par extension de leur père, dans le tennis professionnel.
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Qu’est-ce qu’on retient ?
- Le jeu de Will Smith (Richard Williams) et Saniyya Sidney (Venus Williams)
- Un film qui ne s’éparpille pas
- Des scènes fortes
- L’écho avec la question de la santé mentale chez les joueuses