Pour supporter au mieux son équipe nationale face au Cameroun en 8e de finale de la CAN, la communauté comorienne a multiplié les fans-zones, à Marseille, Lyon, Paris ou encore La Courneuve. Dans la ville de Seine-Saint-Denis, où vivent de nombreux Comoriens (environ 10 % de la population), ce match était l’occasion de faire la fête après celle de jeudi soir pour la qualification. Mais une heure avant le coup d’envoi, alors que la foule est présente en nombre sur la place en face du centre commercial de la Tour, c’est la confusion qui règne. En cause, la présence de policiers venus interdire la retransmission du match sur écran géant.
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Tous devant la mairie
Pour la centaine de supporters qui attendent dans le froid glacial, on ne comprend pas cette interdiction, surtout après les célébrations pour les 8es de finale qui se sont déroulées sans encombre. Une des policières explique attendre la décision du maire Gilles Poux (PCF). Ce dernier donne finalement une fin de non-recevoir en invoquant, entre autres, des problèmes d’ordre public et le “dispositif sanitaire”. La déception est grande parmi les gens présents sur place, dont certains sont venus de loin pour vivre ce moment. Que dire de celles des habitants de La Courneuve, qui ont cotisé pour louer le matériel nécessaire à la retransmission du match.
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L’horloge tourne. À 10 minutes du coup d’envoi, les prestataires payés pour l’événement remballent leur matériel. La foule, d’abord résignée, fait petit à petit part de son mécontentement et décide, d’un coup d’un seul, de le manifester devant la mairie. Lors de ce court trajet, une supportrice des Verts lâche une analyse parfaite de la situation, à la fois à La Courneuve et au Cameroun : “On était déjà dans la merde, notre gardien c’est un défenseur. Et là on veut nous empêcher de regarder le match.” Lucide.
20 h 20, tout le monde à la maison
Devant la mairie, c’est un cordon de policiers qui accueille tout ce petit monde. Éparpillée devant le bâtiment, la foule n’a pas de revendication particulière. L’ambiance est calme, sans aucune tension. Certains suivent le début du match sur leur téléphone et apprennent la nouvelle du carton rouge de Nadjim Abdou, quand d’autres cherchent un plan de secours pour regarder le seconde période. Au bout de quelques minutes d’immobilisme, les premiers départs se font, avant celui définitif sur le coup de 20 h 20.
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Nous finirons la soirée dans une autre fan-zone, à Paris, organisée par le restaurant comorien Wupisi, où la rencontre est bel et bien diffusée. Pas de miracle pour les joueurs d’Amir Abdou, malgré une prestation héroïque. Au coup de sifflet final, eux aussi rentrent à la maison.