“En 1998, j’étais pour le Brésil donc j’étais triste”
Si tu devais retenir une image de la Coupe du Monde 98, ce serait laquelle ?
Moi en finale, j’étais pour le Brésil donc j’étais triste. Quand t’es petit, tu t’en fous du côté patriote et cette équipe nous faisait rêver. Je me souviens de l’abattement de ma famille maternelle qui est argentine. J’avais un oncle et un cousin qui était venu d’Argentine pour se faire la Coupe du Monde. Ils étaient allés voir le match qui les a éliminés, contre les Pays-Bas, je ne sais plus où (au Vélodrome, ndlr). Ils sont rentrés abattus et dépités, c’était horrible. Et quand la France a gagné j’ai retourné ma veste (rires). Quand j’ai vu que tout le monde sortait faire la fête dans la rue, j’ai convaincu mon père de les rejoindre mais on est restés bloqués à Stalingrad tellement il y avait de voitures. Je me souviens de presque tous les matches. Cette Coupe du monde a lancé beaucoup de vocation.
Dans le morceau, tu parles du premier match que tu vas voir avec ton père au Parc. Tu te souviens de ce match ?
C’est possible que ce soit un PSG-Bastia. Dans un premier temps, on a été voir 2-3 matches en tribune Paris et j’étais impressionné par les virages, j’avais les yeux écarquillés et je voulais déjà en être. En grandissant, j’ai voulu m’abonner. On s’est abonnés avec mon daron, mon petit frère, un pote et son daron. On était en tribune G (la tribune collée à Auteuil, ndlr). J’avais préparé mon coup parce que je parlais sur un forum avec un gars qui m’a motivé à le rejoindre parce qu’un groupe se formait. Direct, j’allais là où ça chante, ça pogote.
Ensuite, tu es devenu un membre actif ?
Je me suis carté avec les Authentiks. Toute la semaine, on faisait des permanences pour préparer le match du week-end, on nous autorisait à être dans les coursives. On était même devant le Parc parfois. Tout devait être fait main donc il y avait du taf. Mon premier déplacement, je crois que c’est quand Ronaldinho met son but extraordinaire à Guingamp. J’y avais été avec mon daron et je ne l’ai jamais vu aussi heureux que quand Ronaldinho met ce but. Au début les gars du groupe se sont demandés ce que je faisais avec mon père, ils croyaient que c’était pour me surveiller, mais ils ont compris que c’était un vrai supporter. Au bout d’un moment je me suis réabonné tout seul, quand mon daron a vu que ceux du groupe étaient des gars bien. C’était un délire cool, pas violent.
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