Imaginez un instant vous retrouver nez à nez avec des moines birmans en train de dribbler dans leurs robes sur des terrains boueux. C’était une occasion en or et surtout de l’ordre du jamais vu ! Aussi surprenant que cela puisse paraître, leur niveau de jeu était très bon, ils jouaient à 5 contre 5, le gagnant restant sur la “pelouse”. Les parties s’enchaînaient rapidement dans une frénésie générale, entre habilité des gestes et dureté des tacles. Je devais tirer une histoire de ces scènes uniques d’un autre temps, dont les protagonistes ne portent ni maillots ni shorts mais bel et bien leur “kesa” orangée habituelle.
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Tous se lèvent à 4 heures du matin, petit-déjeunent et passent la matinée en classe, les cours tournent en général autour de l’apprentissage de la vie dédiée à Bouddha. Après leur déjeuner, ils n’ont plus le droit de s’alimenter pour le reste de la journée et c’est aux alentours de 16h que les plus jeunes sont libres d’aller taper dans la balle. Jusqu’à environ 20 ans, les moines n’ont que 10 règles à suivre et peuvent donc profiter de leur enfance en dehors de leur scolarité, alors qu’à l’âge adulte, ils doivent se conformer à 227 préceptes.
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À titre d’observateur et de photographe, j’ai été frappé par la tournure intemporelle que prend le football dans ces lieux. C’est comme si ce sport n’avait pas d’âge, les chaussures ou crampons sont facultatifs et un rien peu faire office de but ou de poteaux. Sans flirter avec le cliché, c’est vraiment le football dans sa forme la plus pure et le beau jeu qui prennent place dans les quartiers brésiliens et birmans. En Angleterre, par exemple, le football de rue semble révolu et maintenant, les enfants jouent la plupart du temps pour des clubs gérés localement, plutôt que de s’exercer en bas de chez eux avec leurs camarades. Ces gosses portent certainement les chaussures dernier cri des équipementiers.
Certains sont très au fait des résultats en Premier League, Liga et en Ligue des Champions. Le foot étant le sport national en Birmanie, il est très relayé. En 2013 et 2014, j’ai eu l’occasion d’échanger avec des moines supporters de Chelsea et Manchester United, mais aucun d’Everton, ce qui n’enlève rien au côté épique de la rencontre !
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