C’est un scandale qui fait tache pour le Celtic FC. Une vingtaine de personnes a attaqué en justice le mythique club écossais, l’accusant d’avoir passé sous silence, voire couvert, les abus sexuels dont ont été victimes d’anciens joueurs de la section junior, le Celtic Boys Club, notamment de la part du manager de l’époque, Jim Torbett. Si ce dernier et d’autres ont été reconnus coupables de leurs crimes, commis pour certains il y a plus de 50 ans, les victimes et leurs familles en veulent au club pour son inaction.
At last, no longer controlled by a complicit Scottish media. The UK’s most highly respected newspaper, read by those in power, London based 'The Guardian’ today covers the Celtic's Boys' Club Scandal which has spanned over 50 yrs. https://t.co/ko0UEWQ9p2
— Gordon Woods (@GordonW09225415) October 20, 2020
Le Guardian a recueilli les témoignages de plusieurs anciens joueurs, dont le rêve d’évoluer pour la prestigieuse académie du club s’est brisé net après leur rencontre avec Jim Torbett. Gordon Woods est l’un d’eux. En 1967, il passe des essais pour rejoindre le Celtic Boys Club mais on lui annonce qu’il n’est pas retenu. Pourtant, Torbett va lui assurer le contraire dans le vestiaire et l’invite à venir aux entraînements. Et c’est une fois intégré à l’équipe que les premiers sévices vont débuter, comme le montre le récit glaçant de Woods :
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“On a commencé à aller dans l’appartement de Torbett. Un soir, après l’entraînement, deux d’entre nous l’aidions à ranger des médailles dans leur emballage plastique. Il nous a demandé de porter nos shorts de foot pendant qu’on travaillait, puis il nous a invités à nous reposer sur son lit. J’avais 13 ans à l’époque. Je me rappelle m’allonger au milieu du lit quand Torbett nous y a rejoints. D’un coup, il a mis sa main gauche sous mon short. Je me rappelle que j’étais terrifié, mais pour je ne sais quelle raison, je ne pouvais pas m’enfuir. J’étais figé sur place.”
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Gordon Woods subira d’autres abus avant de claquer la porte de l’académie. Et son cas est loin d’être isolé. À l’époque, ses parents se doutent de quelque chose et alertent le club, sans résultat. Pire, au milieu des années 1980, le Celtic va publiquement réfuter les accusations de pédophilie et d’abus sexuels qui auraient lieu au sein de sa section junior, se basant sur une enquête qui n’a pas abouti.
Pour sa défense, le club affirme que le Boys Club et le Celtic sont deux “entités légales séparées”. Mais les 21 plaignants sont prêts à tout pour “briser ce mur de défense” érigé par l’institution blanche et verte.