La période de mercato suscite toujours une excitation particulière chez les supporters, mais c’est aussi et surtout une séquence charnière pour les clubs, qui ont l’occasion d’ajuster leurs effectifs pour espérer se rapprocher de leurs objectifs. Cette année, le mercato hivernal s’est déroulé dans un contexte particulier du fait de la proximité inhabituelle du Mondial, mais il a surtout confirmé que l’écart continuait de s’accroître entre des clubs (voire des championnats) qui accusent toujours financièrement le coup de la crise sanitaire, pendant que d’autres semblent disposer de moyens presque illimités. Sans surprise, c’est la Premier League qui a concentré l’essentiel des dépenses, avec plus de 800 millions d’euros d’achats (829,8 d’après le site Transfermarkt). Malgré ces disparités, il était encore possible de voir quelques jolis coups un peu partout en Europe. En tout cas assez pour vous dresser ce petit récapitulatif des mouvements les plus notables et les plus excitants.
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Cody Gakpo, du PSV Eindhoven à Liverpool
Englué dans une saison galère, le club de la Mersey avait besoin de renforcer son secteur offensif après le départ de Sadio Mané l’été dernier, la blessure de Luis Diaz et le temps d’adaptation nécessaire à Darwin Nuñez. Les Reds ont donc jeté leur dévolu sur l’attaquant néerlandais, buteur à 3 reprises durant la Coupe du monde au Qatar et auteur de 13 pions et 16 passes décisives durant la première partie de saison avec le PSV. Coût de l’opération : une grosse quarantaine de millions d’euros pour un contrat jusqu’en juin 2028.
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Marcel Sabitzer, du FC Bayern à Manchester United
En Bavière, l’Autrichien n’a pas réussi à se faire une place au chaud dans le dispositif de Julian Nagelsmann, qui l’avait pourtant emmené dans ses bagages lorsqu’il était arrivé du RB Leipzig il y a maintenant 18 mois. Pourtant, ce n’est pas la qualité qui est en question chez Sabitzer, joueur polyvalent et hyperactif qui avait montré sa valeur y compris en Ligue des champions. En posant ses valises à Manchester United, il a l’occasion de se relancer dans un club aux objectifs élevés en s’installant dans l’entrejeu aux côtés de Casemiro. Il est prêté 6 mois avec option d’achat.
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Azzedine Ounahi, du SCO Angers à l’OM
Le Marocain a été l’une des révélations du dernier Mondial avec les Lions de l’Atlas. C’est donc assez logiquement que son club d’Angers, en difficulté en Ligue 1, a ouvert la porte à un transfert de son milieu de terrain. Ounahi, qui avait tapé dans l’œil de Luis Enrique lors du 8e de finale de Coupe du monde contre l’Espagne avant de confirmer contre le Portugal, quitte finalement le SCO pour Marseille, moyennant une petite dizaine de millions d’euros. Une somme loin d’être mirobolante pour un joueur encore jeune (22 ans) et qui a montré sa capacité à élever son niveau quand l’adversité l’exigeait.
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Joao Félix, de l’Atlético de Madrid à Chelsea
L’un des talents les plus précoces du football portugais et européen doit donner un nouveau souffle à sa jeune carrière après trois ans et demi mitigés du côté de Madrid, où il n’a jamais réussi à dépasser la barre des 10 buts sur une saison de Liga, ni à s’installer comme un titulaire en puissance. Que l’attente soit conditionnée par le prix de son transfert (127 millions d’euros en 2019), certes, mais avec le talent qu’est le sien, et à l’image de ce qu’il a pu montrer par séquences au Mondial avec la Seleçao, Joao Felix n’a plus de temps à perdre. Il jouera les six prochains mois à Chelsea, via un prêt payant de 11 millions d’euros, sans option d’achat.
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Mykhaylo Mudryk, du Shakhtar Donetsk à Chelsea
Depuis plus de six mois, et malgré le fait d’évoluer dans un championnat sinistré par le conflit entre son pays et la Russie, l’Ukrainien était l’un des prospects les plus suivis par les recruteurs d’Europe de l’Ouest. Mais alors qu’on évoquait des montants proches de 30 millions d’euros l’été dernier, Chelsea a mis le paquet cet hiver pour mater la concurrence d’Arsenal notamment, avec un chèque de 70 millions (+ 30 de bonus). Dribbleur élégant à la technique léchée, percutant, Mudryk coche toutes les cases du joueur “viral”, mais il lui faudra légitimer ce montant important, lui qui n’a dans sa carte de visite qu’une douzaine de matches de Coupe d’Europe et une poignée de sélections avec l’Ukraine. Il s’est engagé jusqu’en 2031.
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Enzo Fernandez, de Benfica à Chelsea
Alors qu’on pensait que l’achat de Mudryk serait l’ultime folie consentie par le club londonien, ce dernier a continué à faire sauter la banque jusqu’aux dernières heures du mercato en réalisant ni plus ni moins que le transfert le plus onéreux de l’histoire de la Premier League : 121 millions d’euros pour s’offrir le meilleur jeune de la Coupe du monde 2022, l’Argentin Enzo Fernandez. Arrivé il y a seulement quelques mois au Portugal, l’ancien de River Plate a crevé l’écran en Ligue des champions avec les Benfiquistes avant de s’imposer comme un élément-clé de l’Albiceleste pendant le Mondial. Comme Mudryk, il est désormais lié aux Blues jusqu’en 2031.
Leandro Trossard, de Brighton à Arsenal
L’attaquant belge de 28 ans se retrouve face au plus beau défi de sa carrière, celui de s’imposer dans un club de premier plan. Arrivé en Angleterre en 2019, Trossard s’est peu à peu affirmé sous les couleurs de Brighton, d’abord sous les ordres de Graham Potter (désormais à Chelsea) puis avec Roberto de Zerbi. Le plus souvent utilisé comme ailier gauche, il s’était distingué fin 2022 avec un triplé retentissant à Anfield contre Liverpool qui avait encore un peu plus attisé les convoitises autour de lui. Arsenal a déboursé 30 millions d’euros pour le recruter, avec un contrat courant jusqu’en 2026.
Memphis Depay, du FC Barcelone à l’Atlético de Madrid
Parti libre de Lyon en 2021, le Néerlandais n’a pas su mettre tout le monde d’accord au Barça, malgré quelques passages où il a plus que rendu des services alors que le club vivait l’une des périodes les plus troubles de son histoire récente, que ce soit sportivement ou en coulisses. Victime collatérale du changement de braquet du club dans sa politique sportive, Depay a rétrogradé dans la hiérarchie depuis l’été dernier même s’il a continué à se montrer prolifique avec son équipe nationale. À désormais 28 ans, il lui fallait rebondir et l’Atlético de Madrid lui offre cette possibilité de se relancer dans un club avec des objectifs qui demeurent élevés. Il s’est engagé jusqu’en 2025 avec les Colchoneros.
Jorginho, de Chelsea à Arsenal
En difficulté à Chelsea, où il n’était plus titulaire, l’Italien va tenter de se relancer à Arsenal, où il devrait dans un premier temps jouer les doublures de luxe derrière le duo Partey-Xhaka. Mais avec sa qualité de pied, sa vision du jeu et sa capacité à jouer les métronomes, on peut très bien imaginer que Jorginho puisse apporter plus, lui qui a été l’un des éléments moteurs de Chelsea et de la sélection italienne en 2021, année où il a réussi le doublé Euro-Ligue des champions. Acheté une douzaine de millions d’euros, le voilà désormais sous contrat avec les Gunners jusqu’en 2024.
Joao Cancelo, de Manchester City au FC Bayern
L’un des moves les plus étonnants sur le papier est aussi l’un des plus excitants. Et pour cause, Joao Cancelo était encore il y a quelques mois l’un des joueurs clés de l’animation de Pep Guardiola à City, avant de chuter brutalement dans la hiérarchie cette saison, puis d’être exfiltré du club de façon aussi expéditive que surprenante. Une aubaine pour le Bayern, qui cherchait une solution sur ce poste de latéral droit en raison de l’absence de Noussair Mazraoui et des performances en dents de scie de Benjamin Pavard. Après Valence, l’Inter, la Juve et City, Cancelo va donc découvrir un nouveau championnat avec un club ambitieux. Il est prêté pour 6 mois avec option d’achat.