#12. Comment accueillir ses adversaires selon Guy Roux
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De l’emblématique coach de l’AJ Auxerre, on retient surtout l’image du patriarche sévère d’une grande famille qui prenait en filature ses joueurs jusque dans les boîtes de nuit ou payait des indics au péage d’Auxerre. Mais on connaît moins ses méthodes de vieux renard pour déstabiliser l’adversaire, à savoir couper l’eau chaude des douches ou surchauffer les vestiaires visiteurs. Pas très fair-play quand il fait -5 °C dehors. Aujourd’hui, l’anecdote est toujours à l’état de rumeur et lorsque la question lui est posée au Oui/Non de Téléfoot, le coach répond : “Non, j’avais mis de l’eau chaude en juillet.”
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Sanction : aucune mais le règlement exige dorénavant que tous les vestiaires soient identiques et disposent du chauffage.
#11. Les gants trafiqués de Sonny Liston
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L’affrontement entre Cassius Clay, qui ne s’appelait pas encore Mohamed Ali, et Sonny Liston est l’un des plus légendaires mais aussi l’un des plus controversés combats de boxe. Afin de défendre sa ceinture de champion du monde de la catégorie poids lourds, Sonny Liston aurait eu recours à un subterfuge indigne de son titre. Durant un temps mort, ses cutmen auraient badigeonné ses gants de crème cicatrisante qui aurait provoqué des sensations de brûlure au visage de son adversaire. Mais Clay n’en démord pas, surmonte la douleur et remporte le combat au 7e round. C’est tout de même plus vicieux que des gants rembourrés avec du plâtre ou du plomb.
Sanction : aucune puisque la tricherie n’a jamais été attestée officiellement.
#10. La mano de Dios de Diego Maradona
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L’un des plus grands moments du football est aussi l’un des plus gros coups fourrés de l’histoire du sport. En quart de finale face à l’Angleterre lors de la Coupe du monde de 1986, l’Albiceleste menée par Diego Maradona piétine dans ce qui sera considéré plus tard comme un match de légende. Ce n’est qu’à la 51e minute que Maradona débloque la situation en ouvrant le score volontairement de la main gauche. L’arbitre ne voit pas la faute et valide le but malgré les protestations des joueurs anglais.
Diego Maradona enchaîne ensuite avec le “but du siècle”, conforme cette fois-ci, et emmènera son équipe en demi-finale. Ce genre d’exploit serait impossible aujourd’hui, notamment à cause de l’arbitrage vidéo. À une époque où on n’avait pas encore la HD, ce genre de passe-passe passait crème.
Récompense : une qualification en demi-finale de Coupe du monde et une renommée légendaire.
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#9. “L’antisèche” de Gaioz Nigalidze
Aux échecs, le grade de grand maître est le plus élevé, celui qui témoigne des compétences exceptionnelles d’un joueur. Mais en ce qui concerne le grand maître géorgien Gaioz Nigalidze, les compétences n’étaient pas au rendez-vous lors de l’Open international d’échecs de Dubaï de 2015. En plein match, l’arménien Tigran Petrosian se plaint du fait que Gaioz se rende trop souvent aux toilettes. En effet, à chaque passage au petit coin, le grand maître se faisait aider d’une application sur un smartphone dissimulé au fond d’une poubelle grâce à laquelle il calculait les bons coups.
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La tricherie fut difficile à nier puisque l’application était connectée au compte Facebook du joueur d’échecs. On ne le juge pas, on a tous fait pareil au collège quand un contrôle était trop compliqué, sauf que Gaioz n’a pas écopé d’une simple heure de colle.
Sanction : exclusion du tournoi, retrait de son titre de grand maître et interdiction de compétition durant 3 ans.
#8. Tom Williams et le “Bloodgate”
Les profanes de la troisième mi-temps ne connaissent peut-être pas le “Bloodgate”, l’un des plus gros scandales de l’histoire du rugby. Lors du quart de finale de la Coupe d’Europe de rugby à XV de 2009 entre Leinster et le club londonien des Harlequins, Tom Williams se plaint d’une blessure particulièrement sanglante et permet ainsi aux Harlequins de bénéficier d’un remplacement supplémentaire. Cependant, une enquête conclura que Williams avait mordu dans une capsule de faux sang et qu’un médecin de l’équipe lui avait entaillé la lèvre à l’aide d’un scalpel avant que la blessure ne soit officiellement constatée. L’affaire a par la suite totalement ruiné la réputation du club.
Sanction : 4 mois de suspension, 3 ans de suspension pour le coach, 300 000 euros d’amende pour le club.
#7. L’astuce des poteaux de Kim Christensen
Pour arrêter les tirs, il suffit d’être un bon gardien ou d’appliquer cette astuce mise au point par le Danois Kim Christensen. Alors qu’il est gardien de but à l’IFK Göteborg lors d’un match face à l’Örebro SK dans le championnat de football suédois de 2009, Kim Christensen n’échappe pas à la vigilance d’un arbitre qui remarque que sa cage est un peu plus étroite que d’habitude. Et pour cause, le gardien de but a rétréci lui-même l’écart entre les deux poteaux d’une vingtaine de centimètres à coups de pied, ce que révéleront les images de la télévision suédoise. Certes, vingt centimètres ce n’est pas énorme, mais un but peut se jouer à pas grand-chose.
Difficile de savoir ce qui est le pire dans cette histoire, le fait qu’il se vante de l’avoir déjà fait plusieurs fois ou qu’il s’en sorte avec une simple engueulade…
Sanction : aucune car il n’en existait pas pour ce cas de figure.
#6. Le Tour de France sans efforts de Pierre Chevalier
Le Tour de France n’en est qu’à sa deuxième édition en 1904 et c’est pourtant le pire Tour de France qui se déroule cette année-là. Entre bagarres avec des spectateurs armés de gourdins, clous et tessons de bouteilles disposés au milieu de la route et multiplication des accusations de tricherie, la course chère à Henri Desgrange a bien failli disparaître. Dès la première étape entre Montgeron et Lyon (près de 370 kilomètres à vol d’oiseau), l’un des coureurs, Pierre Chevalier, a le culot de faire une partie de l’étape en voiture et finit ainsi à la troisième place, à peine essoufflé.
Il reconnaîtra rapidement la tricherie, mais d’autres prendront son exemple. Après tout, pourquoi se contenter d’un vélo quand on a une voiture ou un train ? Neuf coureurs sont exclus de la course cette année-là, dont le quator de tête. C’est donc le cinquième du Tour, Henri Cornet, à qui est attribuée la première place.
Sanction : disqualification du Tour de France 1904.
#5. Les faux marathons de Rosie Ruiz
Cherchez le mot “tricheuse” dans un dictionnaire et vous aurez peut-être sa photo. Pendant quelques minutes, Rosie Ruiz fut la détentrice du meilleur temps dans la catégorie féminine du marathon de Boston et la troisième femme la plus rapide de tous les marathons du monde avec un record de 2 h 31. Mais ça, c’était jusqu’à ce que la supercherie soit mise au jour. Lors du marathon de Boston de 1980, au lieu de courir 42 kilomètres comme tout le monde, Rosie parcourt à peine 700 mètres. Elle avait tout simplement pris une chambre d’hôtel proche de la ligne d’arrivée et a profité du désordre de la foule pour rejoindre ni vue ni connue la ligne d’arrivée.
Rosie Ruiz n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle avait fait une partie du marathon de New York en métro l’année précédente et s’était ainsi qualifiée au marathon de Boston. Ses exploits sont rapidement démontés après ses propos confus à la presse. Encore heureux que ce type d’événement soit mieux organisé et contrôlé de nos jours.
Sanction : retrait de ses médailles et du classement.
#4. L’épée truquée de Boris Onishchenko
Le pentathlon moderne est une discipline qui regroupe l’escrime, la natation, un mélange de course à pied et de tir et l’équitation, et Boris Onishchenko était considéré comme un prodige dans son pays. Mais lors des Jeux olympiques de Montréal en 1976, il va se démarquer de ses compatriotes en trichant autrement qu’avec des injections de substances illicites. Lors de l’épreuve d’escrime, il utilise une épée électrique munie d’un interrupteur, qui lui accorde un point à chaque fois qu’il l’actionne. Ses adversaires ne remarquent rien tant les échanges sont vifs, mais Boris est démasqué après qu’il s’est accordé un point alors qu’il n’a aucunement touché son adversaire.
Boris Onishchenko remporte tout de même l’épreuve avec une arme de remplacement, laissant croire qu’il n’avait pas vraiment besoin de ce dispositif pour gagner. C’est le genre de chose qui arrive même aux meilleurs.
Sanction : exclusion à vie des JO et exclusion de l’équipe soviétique de l’épreuve par équipe.
#3. La chute de Tonya Harding
Ce qui était au départ une rivalité sportive comme une autre est vite devenu un feuilleton médiatico-judiciaire dans les États-Unis de 1994. Le 6 janvier, Nancy Kerrigan, la patineuse en vue pour les Jeux d’hiver de Lillehammer, est agressée par un inconnu qui la frappe au genou avec une matraque télescopique. Le FBI retrouve rapidement le coupable : un jeune délinquant nommé Shane Stant. De fil en aiguille, les enquêteurs découvrent un complot orchestré par l’entourage de Tonya Harding, sa rivale qui remporte quelques jours plus tard le championnat des États-Unis de patinage artistique.
Nancy Kerrigan parvient tout de même à se remettre de son agression et participe aux Jeux d’hiver de Lillehammer où elle gagne la médaille d’argent tandis que la prestation de Tonya Harding y est décevante. De retour au pays, Tonya est jugée pour complicité dans l’agression de Nancy Kerrigan et est déclarée coupable. Elle ne retoucha plus jamais à une paire de patins après ça.
Sanction : exclusion à vie de la fédération américaine de patinage et retrait de son titre de championne des États-Unis de 1994. La justice l’a aussi condamnée à 100 000 dollars d’amende et à 500 heures de travaux d’intérêt général.
#2. Le scandale Lance Armstrong
Plus besoin de le présenter tant l’affaire a fait grand bruit. Des soupçons de dopage couraient déjà à l’encontre de Lance Armstrong et de son équipe à la fin des années 1990 et au début des années 2000, mais il a fallu attendre une enquête de longue haleine en 2012 pour que la vérité éclate enfin. Des témoignages d’anciens coéquipiers qu’Armstrong forçait à se doper révèlent que le cycliste avait eu recours à des substances telles que l’EPO et la testostérone entre 1999 et 2005, et que lui et son entourage avaient mis sur pied le plus vaste système de dopage dans l’histoire du sport.
Blacklisté, marginalisé et promis à l’oubli, Lance Armstrong a fait son chemin de croix. La portée médiatique avait beau être exceptionnelle, le cas Lance Armstrong en lui-même n’est pas si différent des autres scandales de dopage comme les affaires Puerto et Festina, ce genre de controverse étant endémique au monde du cyclisme.
Sanction : retrait de ses 7 trophées du Tour de France de son palmarès et radiation à vie de toutes compétitions de cyclisme.
#1. La fausse équipe paralympique d’Espagne
Ce scandale prouve qu’il existe encore des gens nés avant la honte, et ils étaient une poignée dans ce cas-ci. Lors des Jeux paralympiques de 2000 à Sydney, l’équipe d’Espagne de basket, normalement composée exclusivement de déficients intellectuels, remporte la médaille d’or face à la Russie. Un journaliste infiltré dans l’équipe révèle que sur les 12 joueurs, 10 ne présentaient aucun handicap mental. Il soupçonne aussi que le même subterfuge ait été utilisé dans d’autres disciplines paralympiques mais aussi par d’autres pays, ce qui aurait été possible puisque le CIP ne faisait pas passer de test de QI aux joueurs afin de s’assurer de leur handicap.
Si le coupable de cette fraude s’en tirait avec une amende, les conséquences ont été catastrophiques pour les sportifs déficients mentaux qui ne peuvent plus participer à des Jeux paralympiques depuis ce jour. Le CIP argue qu’il est difficile d’évaluer un handicap mental car il suffit de jouer la comédie et d’être dénué de toute morale pour passer le test haut la main.
Sanction : retrait de la médaille d’or et amende de 155 400 euros pour le président de la Fédération espagnole de sports pour les déficients mentaux.