Comment naissent les rivalités dans le sport ? Que faut-il pour qu’une affiche devienne un classique ? Difficile de théoriser avec exactitude la genèse des rencontres iconiques, mais ce dimanche en fin d’après-midi à l’Astroballe (Villeurbanne), on a peut-être assisté à l’acte fondateur d’une future rivalité dans le basket français, entre l’AS Monaco Basket et l’Asvel. Ils s’affrontaient pour la quatrième fois de la saison en deux mois et demi — deux fois en EuroLigue et autant en championnat.
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Du monde en tribunes
Dans un sport et un championnat qui ont grandi au rythme des affrontements mythiques entre le Limoges CSP et l’Élan béarnais – LE grand classique de la balle orange hexagonale –, les oppositions entre l’Asvel et Monaco, les deux plus gros budgets de Betclic Élite, ont le potentiel pour devenir la nouvelle attraction du basket en France. Comme ce fut le cas en football dans les années 1990 avec les matches entre le PSG et l’OM.
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Le genre de rencontre à ne pas manquer. Et le public ne s’y est pas trompé. L’Astroballe affiche quasi complet pour ce choc dominical de la 20e journée de championnat entre les deux dauphins ex æquo. Dans les tribunes, on trouve des spectateurs prestigieux comme le milieu de terrain de l’Olympique lyonnais Maxence Caqueret, qui, du haut de ses 22 ans, s’y connaît en affiches historiques, avec déjà quatre derbys contre Saint-Étienne et trois “Olympicos” au compteur.
Des scénarios fous
Pour les autres spectateurs, ce match est bien plus qu’une simple rencontre de championnat. Fidèle supporter de la Roca Team, Geoffrey, 19 ans, n’y va pas par quatre chemins pour qualifier la nature de cette opposition : “C’est le Clasico”, avance-t-il sans broncher.
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En plus des arguments du budget et des effectifs, ce fan monégasque évoque “les scénarios des trois premiers matches” pour justifier cette rivalité naissante. Les deux premières rencontres se sont jouées à une possession d’écart (84-85 pour l’Asvel ; 84-82 pour Monaco), quand la troisième a vu les joueurs du rocher infliger une correction à leurs adversaires, à l’Astroballe (75-100).
“Confiant pour l’avenir du basket français”
Ce dimanche, dans le kop de l’Asvel, Romain, 34 ans, veut croire à une victoire de son équipe dans cet ultime match entre les deux clubs, avant d’éventuelles retrouvailles en playoffs ou en Coupe de France. Cet ultra venu du sud de Lyon parle d’une “rivalité naissante” qui le laisse “confiant pour l’avenir du basket français”.
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Au terme d’une rencontre serrée, l’Asvel s’impose sur son parquet, après deux prolongations (87-79). Avec cette victoire, le club présidé par Tony Parker et coaché par son frère TJ Parker passe devant son adversaire du soir au classement de Betclic Élite et revient à 2-2 dans leur opposition cette saison.
Après le match, le meneur de la Roca Team, Léo Westermann, qui a commencé sa carrière professionnelle à Villeurbanne, estime que cette affiche a tout pour être un nouveau classique. Il avance la progression des deux équipes, “l’émulation plaisante pour les joueurs autour de ce match” et “la possibilité pour les deux clubs de s’affronter huit à neuf fois” sur une saison. Et devenir les meilleurs ennemis ?