Dans son premier album, Prémices, Bramsito cite Hatem Ben Arfa et a un morceau qui s’appelle Yaya Touré. Le chanteur du 91 signé sur le label de Booba a passé une partie de sa jeunesse sur les terrains de foot et à mater la Premier League. Il s’est ainsi confié sur ses amours : Chelsea, Ronaldinho et Sakina Karchaoui…
Football Stories | C’est quoi tes premiers souvenirs liés au monde du foot ?
Bramsito | Mes premiers souvenirs, c’est déjà les foots au quartier, avec mes amis d’enfance. Ça mettait les premiers gestes techniques, on faisait des petits ponts massacreurs… Ça me laisse beaucoup de souvenirs. Et à la télé, le premier souvenir que j’ai en tête, c’est la Coupe du monde 2002 remportée par le Brésil. L’image qui me revient toujours c’est quand Ronaldinho soulève la coupe.
T’es plutôt spectateur ou supporter ?
Spectateur. Je suis sans vraiment être comme un fou. Je suis tranquillement. Après j’aime beaucoup Chelsea, je suis un grand fan de Premier League. Là-bas, tu ne sais jamais qui va gagner le championnat. Ce n’est pas comme en France où on mise sur le PSG et on attend qu’il fasse un bon truc en Ligue des Champions. En Premier League, ça se bagarre tout le temps.
Et comment t’es tombé amoureux de Chelsea ?
À cause de mon frère, il était fan de Chelsea à l’époque de Makélélé, Terry, Drogba… Le Chelsea de Mourinho quoi !
Et sur le terrain, ça donnait quoi Bramsito ?
J’ai joué en club, à Brétigny-sur-Orge (91, sa ville d’origine, NDA), j’ai été formé là-bas. Ensuite, j’ai déménagé et j’ai joué en Régionale, en jeunes, à Malesherbes (45). Après je devais signer dans des clubs, mais ça ne s’est pas fait, tant pis ou tant mieux. J’avais un bon niveau, un niveau régional.
Il t’a manqué quoi pour percer ?
Ce qui m’a manqué c’est peut-être la taille (rires). En vrai, c’est le destin, je ne sais pas ce qu’il m’a manqué. Je jouais milieu de terrain défensif, à la Kanté. Les gens me comparaient beaucoup à Makélélé ou Seedorf, même s’il était un peu plus offensif. Aujourd’hui, ça m’arrive encore de jouer avec les amis, quand on sort, on se fait des five, tout ça.
Dans ton album, tu as un morceau qui s’appelle Touré Yaya, tu peux nous en parler ?
Je regardais un match de City où il avait mis des frappes de ouf et c’est ressorti tout seul dans ma musique en fait. Je faisais mon yaourt (quand on recherche une mélodie avec des fausses paroles, pas le dessert lacté, NDA) et je faisais « heey, Touré Yaya ». Mais je me disais, Yaya Touré en France, il n’est pas trop connu. Donc un pote me suggère d’essayer avec Paul Pogba, c’est un peu le même profil, mais ça le faisait pas. Je me suis dit que j’allais garder Touré Yaya, et en plus il mérite qu’on lui fasse un hommage, d’autant qu’il vient d’arrêter sa carrière.
T’aimes quoi chez lui à part ses grosses frappes ?
Son humilité. Il est très humble et très fort. Dans le jeu, il apportait défensivement et offensivement. Pour moi, il était plus fort que Busquets : dommage que Guardiola ne lui a pas donné sa chance. Mais du coup, on a pu connaître un gros joueur comme Busquets.
Yaya Touré t’a d’ailleurs félicité pour le son sur Twitter…
Ah, j’en pouvais plus ! J’ai mis le son toute la journée alors que ça faisait longtemps que je ne l’avais pas écouté. J’ai montré à mon père. Ce n’était pas calculé, je ne m’attendais pas à ça. J’aime beaucoup le joueur mais je ne pensais pas à une réponse. Il a joué au Barça avec Ronaldinho, dans les plus gros clubs d’Europe et il t’envoie un message pour dire qu’il te félicite. Ça m’a ému de ouf.
Salut @bramsitoB7 !
— Yaya Touré (@YayaToure) 6 juin 2019
J’adore la nouvelle piste mon frère. C’était une belle surprise de l’écouter. Je te souhaite plein succès avec l’album pic.twitter.com/wC2yjb6srr
D’autres joueurs t’ont déjà envoyé des messages ou des dédicaces ?
C’est vrai qu’il y a un lien entre le foot et la musique urbaine. C’est déjà arrivé que Yann M’Vila écoute mes sons. Thierry Ambrose (prêté par Manchester City à Lens cette saison, NDA) aussi. J’ai aussi reçu un message d’Abdou Diallo du Borussia Dortmund, contre qui j’ai déjà joué.
Il y a d’autres joueurs qui t’ont marqué ?
Hatem Ben Arfa.
Tu le cites dans le morceau Problèmes…
Ouais, pour moi il est tellement fort, mais genre trop fort. C’est triste de dire ça, mais c’est un talent gâché. Il me fait penser à un pote à moi : dans Problèmes, je raconte l’histoire d’un ami, gaucher comme Hatem, qui a malheureusement pris une mauvaise route et il est aujourd’hui en prison. Ben Arfa, ça aurait pu être un Lionel Messi s’il avait fait les bons choix dans sa carrière.
Dans le monde du foot, qu’est ce qui te met dans un sale mood ?
Ce qui me met dans un sale mood, ce sont les erreurs d’arbitrage. En plus, tu ne peux rien faire, il a toujours raison. Et puis, il y a aussi les joueurs qui tirent les maillots. Ça, je n’aime vraiment pas. Un Gattuso à l’époque, je n’aurais pas pu jouer contre lui. Thiago Motta aussi, pareil.
La saison est finie, tu le vois comment le mercato ?
Je pense que ça va beaucoup bouger. Mbappé je le vois bien partir. Je pensais qu’il partirait après l’Euro 2020 mais vu la fin de saison du PSG, il va peut-être vouloir partir dès cet été. Sinon à Chelsea, vu qu’Hazard est parti, j’aimerais bien Nicolas Pépé pour le remplacer, mais ça va être chaud vu que Liverpool est dessus aussi.
Il y a la CAN qui commence dans deux semaines, tu la vois comment ?
Elle a déjà commencé dans les quartiers ! Je pense que ça va être mieux que d’habitude. Comme c’est la première édition qui va se jouer l’été, les joueurs seront plus concernés. D’habitude en hiver, ils ont peur de se blesser et de perdre leur place dans leur club. Après, il y a toujours le problème des pelouses, mais c’est aussi ce qui fait le charme de la CAN. C’est difficile de sortir un favori, il peut tout se passer dans cette compétition. L’Algérie qui a les meilleurs joueurs peut se prendre un 4-0 contre le Zimbabwe. Moi, mon favori ça reste le Congo, parce que c’est mon pays. Les matches, je les regarde en général en famille, à la maison. Après, s’il y a un match contre la Côte d’Ivoire par exemple, je peux le regarder à la chicha, avec des Ivoiriens, comme ça, on peut se chambrer.
Et s’il y a un RDC-Sénégal, ça va se passer comment avec Booba ?
S’il y a un RDC-Sénégal, il faut qu’on gagne, il n’y a pas le choix. Je pense que j’enverrai un message à Booba pour le chambrer…
Il y a aussi la coupe du monde féminine qui commence, tu vas suivre ?
Ouais, ça m’intéresse. Moi je suis amoureux d’une joueuse : Sakina Karchaoui, elle joue à Montpellier. Tu peux bien l’écrire, au cas où elle lit, pour me faire une petite passe décisive (rires). J’aime bien aussi Wendie Renard, elle me rappelle Raphaël Varane, en fille. Elles ont leur chance surtout que ça se joue en France. Je vais être derrière elles et surtout derrière Sakina Karchaoui !
Si elles gagnent, tu pourrais leur faire un hymne comme Ramenez la coupe à la maison ?
Non ! Ce n’est pas mon truc ça. Je pourrais en parler dans un texte comme je l’ai fait avec Ben Arfa et Yaya Touré, mais une chanson entière, c’est impossible.
Pour finir, tu peux nous faire ton 11 de rêve ?
Je vais faire un 4-3-3 avec Neuer dans les cages : il a révolutionné son poste. Avant lui, les gardiens n’osaient pas trop sortir de leur surface et jouer au pied. À droite je mets Cafu. Dans l’axe, Sergio Ramos et Paolo Maldini, et à gauche Marcelo. J’étais trop jeune pour Roberto Carlos. Au milieu, Yaya Touré forcement. À côté de lui je mets Kanté et Ben Arfa aussi. En attaque, à droite Messi, à gauche Neymar… Non, je vais plutôt mettre Mbappé, Neymar, il en fait trop ! En pointe je mets Cristiano Ronaldo. Non, finalement, je vais mettre le vrai Ronaldo. Et en entraîneur je prends Zidane, comme ça, on gagne la Ligue des Champions tous les ans.
Le onze de rêve de Bramsito : Neuer – Cafu, Ramos, Maldini, Marcelo – Yaya Touré, Kanté, Ben Arfa – Messi, Mbappé, Ronaldo. Entraîneur : Zinedine Zidane
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