Que risque Pierre Palmade à l’issue de son procès qui s’ouvre ce mercredi ?

Publié le par Konbini avec AFP,

Photo by Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

Le procès de Pierre Palmade s’est ouvert mercredi à Melun pour le grave accident de la route qu’il a causé en Seine-et-Marne sous l’emprise de stupéfiants.

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Vingt et un mois après le crash, le procès de Pierre Palmade s’est ouvert mercredi à Melun pour le grave accident de la route qu’il a causé en Seine-et-Marne sous l’emprise de stupéfiants, entraînant la chute ultra médiatisée d’un humoriste populaire englué dans sa toxicomanie.

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Entré dans le tribunal par une porte dérobée pour échapper à la nuée de caméras, Pierre Palmade est assis sur le banc des prévenus entre ses avocats, teint livide, visage creusé, regard dans le vide, vêtu d’une veste noire sur une chemise blanche. Appelé à la barre à l’ouverture de l’audience devant le tribunal correctionnel, il y a décliné son identité d’une petite voix.

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Le 10 février 2023 en fin de journée, l’homme de théâtre et de télévision prend le volant pour aller faire des courses, après plusieurs jours de fête et de consommation débridée de drogues. Sur une route du sud du département, sa voiture percute un véhicule venant en face.

Outre le comédien d’alors 54 ans, l’accident fait trois blessés graves d’une même famille : un homme de 38 ans, son fils de 6 ans et sa belle-sœur de 27 ans, qui perd après le choc le bébé qu’elle attendait. Un accident corporel de la route parmi les 52 000 recensés en France métropolitaine cette année-là. Mais du fait de la notoriété du mis en cause, cette collision-ci va exploser en une tempête médiatique d’une rare intensité.

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Au fil des révélations en cascade sur le mode de vie et les addictions de cet artiste à la dérive, le grand public découvre avec stupeur la face sombre d’un humoriste populaire, bien qu’un peu passé de mode, qui mettait en scène depuis 30 ans sa lutte contre ses terreurs existentielles.

Après une grosse année d’information judiciaire, la juge d’instruction a renvoyé fin mai Pierre Palmade devant le tribunal correctionnel de Melun du seul chef de blessures involontaires, aggravées par la prise de drogues. Elle n’a pas retenu la qualification d’homicide involontaire, que le parquet avait requise pour la perte du fœtus en estimant que cette épineuse question à la confluence de la bioéthique et du droit méritait un “débat devant la juridiction de jugement”.

Débats juridiques

“Ce choix du magistrat instructeur est à mon sens hautement contesté et contestable, il doit donc être discuté”, a déclaré l’avocat des trois victimes de l’accident, Me Mourad Battikh, en début d’audience. Dans la foulée de l’accident, le bébé est extrait en urgence par césarienne du ventre de sa mère à six mois de grossesse, mais déclaré mort après 32 minutes de réanimation, sans avoir donné de signe de vie extra-utérine. Or, selon une jurisprudence constante de la Cour de cassation qui s’est prononcée sur des cas semblables d’accidents de la route, un enfant qui n’est pas né vivant n’existe pas en tant que personne légale. “Dans ce dossier, tout le monde est d’accord pour contester une jurisprudence absurde”, a estimé Me Battikh.

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En cette fin de journée de février 2023, Pierre Palmade a une importante quantité de cocaïne et de 3-MMC (une drogue de synthèse) dans le sang lorsqu’il prend le volant avec deux compagnons de “bringue”, qui n’ont pas été poursuivis.

Son heure de gloire des années 1990-2000 derrière lui, lourdement endetté, l’humoriste est tellement englué dans sa toxicomanie qu’il n’arrive plus à travailler. Sur la départementale 372 au niveau de Villiers-en-Bière, la Peugeot 3008 de sa société de production se déporte sur la voie de circulation inverse et percute de plein fouet la Renault Mégane de la famille Y., qui arrive en sens inverse. Les membres de la famille blessée subissent encore les séquelles physiques et psychologiques de l’accident.

Pierre Palmade se trouve en état de récidive légale en raison d’une condamnation en 2019 pour usage de stupéfiants. Il encourt une peine de quatorze ans d’emprisonnement et 200 000 euros d’amende.

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