Dévastée par un incendie en avril 2019, la célèbre cathédrale Notre-Dame de Paris rouvre ses portes ce samedi 7 décembre en fin d’après-midi devant des dizaines de chefs d’État, de gouvernement et de personnalités, après cinq années d’un chantier de restauration inédit dans l’Histoire de France.
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Avec cette réouverture en mondovision, le président français Emmanuel Macron, qui avait fixé le “défi insensé” d’une restauration en cinq ans, espère créer un “choc d’espérance” dans un pays plongé dans une profonde crise politique depuis la censure du gouvernement jeudi.
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Le président élu des États-Unis Donald Trump, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le prince William mais aussi le milliardaire Elon Musk… Une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement, de têtes couronnées et de personnalités de premier plan commencent à arriver à Paris pour assister aux festivités samedi et dimanche.
La renaissance de ce chef-d’œuvre gothique du XIIe siècle, sauvé in extremis des flammes, se concrétisera à 19 heures quand l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, en rouvrira les portes après avoir frappé trois coups avec une crosse.
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Soucieux de célébrer une nouvelle “fierté française” après les JO de Paris cet été, Emmanuel Macron prononcera un discours initialement prévu sur le parvis mais qui a dû être rapatrié à l’intérieur de l’édifice en raison de vents violents. Un office religieux sera également célébré en présence de 1 500 invités, pendant lequel sera lu un message du pape François, qui a décliné l’invitation.
“Vraiment inspirante”
Malgré la météo capricieuse, des centaines de curieux ont commencé dès la matinée à affluer vers Notre-Dame, en plein de cœur de Paris, bouclée par un imposant dispositif de sécurité.
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“Je suis venue pour voir comment ça se passe, pour ne pas être pas perdue. Mais personne ne sait, j’ai demandé à trois gendarmes. Tout est barré”, a déclaré à l’AFP Cathie Lang, professeure de 53 ans venue spécialement d’Allemagne. “C’est un peu décevant.”
Croisée par l’AFP dans la matinée, Noëlle Alexandria, autrice canadienne attendait, elle, depuis l’aube et entendait “rester” aussi longtemps que possible autour de Notre-Dame. “Quand la cathédrale a brûlé, j’étais anéantie”, se souvient-elle, émerveillée par sa réouverture “vraiment inspirante”.
L’incendie du 15 avril 2019, dont les causes n’ont toujours pas été déterminées par la justice, a aussi profondément marqué Dominique Terreran, postier de 62 ans qui a fait le voyage depuis Dijon avec sa femme et sa fille.
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“On était venu plusieurs fois voir les étapes de la reconstruction depuis l’extérieur. Là, on la voit finie”, savoure-t-il, même si “on aurait bien aimé voir l’intérieur”. L’édifice, qui attend entre 14 et 15 millions de visiteurs par an, rouvrira au public dimanche, à l’occasion des premières messes.
“Jamais vue”
Cette nuit de 2019, les images de la toiture de Notre-Dame dévorée par les flammes et de l’effondrement de sa flèche avaient sidéré le monde, provoquant un vaste élan de générosité. Au fil des années, quelque 340 000 donateurs ont permis de récolter 846 millions d’euros, dont 700 millions ont financé la restauration de la cathédrale.
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La blondeur de ses pierres nettoyées, les couleurs éclatantes des vitraux partiellement restaurés et celles des décors peints des chapelles sont sublimées par un nouvel éclairage modulable. Tableaux de maîtres du XVIIe siècle, sculptures séculaires magistrales et objets d’art ont été réinstallés sur un parcours de déambulation aéré.
L’axe central, où trône un nouveau mobilier liturgique minimaliste en bronze brun massif, donne la mesure de l’édifice, construit aux XIIe et XIIIe siècles, d’une longueur de près de 150 mètres, d’une largeur de quelque 50 mètres, dont la nef s’élance à plus de 40 mètres de hauteur sous toit.
C’est “une cathédrale comme on ne l’a jamais vue”, a vanté, sur la radio franceinfo samedi, Philippe Jost, patron du chantier de restauration. Un nouveau dispositif de sécurité anti-incendie a également été installé pour éviter le scénario catastrophe d’avril 2019.
Au terme des cérémonies républicaine et liturgique, vers 20 h 40, un dîner sera offert à l’Élysée auquel Donald Trump et Volodymyr Zelensky doivent assister, a appris l’AFP de source diplomatique.
Pharrell Williams et Marion Cotillard
La météo capricieuse a également chamboulé le concert prévu ensuite sur le parvis de Notre-Dame, qui a été finalement été enregistré et sera diffusé en différé. Parmi les grands noms figurant dans la bande-annonce samedi sur la chaîne France 2, figurent ceux du chanteur et créateur Pharrell Williams ou encore de l’actrice française Marion Cotillard.
La musique classique sera à l’honneur avec le maestro vénézuélien Gustavo Dudamel, le pianiste chinois Lang Lang, la soprano sud-africaine Pretty Yende (qui chantera “Amazing Grace”) et le ténor franco-suisse Benjamin Bernheim (“Ave Maria”).
Pour une touche pop, on attend les Français Clara Luciani et Vianney, le Canadien Garou (au casting de la comédie musicale Notre-Dame de Paris), la Franco-Béninoise Angélique Kidjo, et le DJ Michaël Canitrot, connu pour ses concerts devant des monuments.
Dimanche, deux messes sont prévues, à 10 h 30 et 18 h 30. La première, en présence d’Emmanuel Macron, de chefs d’État et de gouvernement ainsi que de personnalités religieuses, consacrera l’autel. La seconde est ouverte au public, sur inscription.
Un dispositif de sécurité exceptionnel, inspiré de celui des JO, a été installé dans un contexte de “très haut niveau de menace terroriste”, selon la préfecture de police, avec 6 000 policiers et gendarmes mobilisés. Horaires d’ouverture allongés, offices spécifiques et pour le grand public se succéderont jusqu’à la Pentecôte, avec un nouveau système de réservation gratuite en ligne.