L’armée israélienne bombarde sans relâche ce samedi 28 octobre la bande de Gaza après une nuit de violents affrontements entre soldats et combattants du Hamas palestinien et des frappes d’une intensité sans précédent depuis le début de la guerre qui ont détruit des centaines de bâtiments. Au 22e jour des attaques qui ont fait des milliers de mort·e·s, Gaza, assiégée par l’État d’Israël et où s’entassent quelque 2,4 millions de personnes privées de tout, est désormais coupée du monde en raison de l’arrêt des télécommunications et d’Internet.
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L’ONU a dit craindre une “avalanche de souffrances humaines” à Gaza, où l’armée israélienne mène une campagne de bombardements dévastateurs depuis le 7 octobre en “représailles” à une attaque du Hamas dans l’État d’Israël dans laquelle plus de 1 400 personnes sont mortes, selon les autorités israéliennes. Le ministère de la Santé du Hamas au pouvoir à Gaza a affirmé dans son dernier bilan vendredi que 7 326 personnes, en majorité des civil·e·s dont plus de 3 000 enfants, avaient été tuées par les raids israéliens. Samedi, l’armée a annoncé avoir “frappé 150 cibles souterraines” dans la nuit dans le nord de la bande de Gaza, où selon elle, le Hamas dirige ses opérations depuis un gigantesque réseau de tunnels.
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“Des centaines d’immeubles et de maisons entièrement détruits”
Selon le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, “des centaines d’immeubles et de maisons ont été entièrement détruits et des milliers d’autres endommagés” dans les bombardements nocturnes qui ont “changé le paysage” du nord de la bande de Gaza, a-t-il dit à l’AFP. Selon des journalistes de l’AFP en Palestine, les bombardements aériens et à l’artillerie se sont poursuivis samedi contre Gaza. Dans la nuit, des heures de bombardements et de frappes ininterrompus ont fait trembler les fenêtres et le sol d’Ashkelon, dans le sud de l’État d’Israël, frontalier de Gaza, jusqu’à 4 heures locales (1 heure GMT), selon des journalistes de l’AFP sur place.
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Aucun bilan n’a été communiqué mais des sources médicales à Gaza ont dit à un journaliste de l’AFP craindre un grand nombre de victimes et des dégâts importants à la suite de ces bombardements. Des explosions sporadiques étaient toujours entendues samedi matin par un journaliste de l’AFP à l’intérieur de la bande de Gaza, en provenance d’avions de la chasse israélienne, de l’artillerie et de la mer. Une brume épaisse recouvre des zones entières du nord de Gaza, a indiqué un autre journaliste positionné à Ashkelon, dans le sud de l’État d’Israël, à moins de 10 kilomètres de la frontière. La fumée et une odeur âcre de brûlé envahissaient l’air au lever du soleil à Ashkelon et Sderot, dans le sud de l’État d’Israël, tandis que les avions de la chasse israélienne continuaient à voler à basse altitude et que l’on entendait régulièrement depuis des détonations en provenance de Gaza.
Après avoir annoncé une intensification de ses “frappes de manière significative” vendredi soir, l’armée a confirmé samedi que ses forces étaient “entrées dans Gaza et y avaient élargi leurs opérations”, après deux autres incursions les deux nuits précédentes. “Nous continuerons de bombarder depuis les airs et la mer”, a indiqué le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari. “L’élimination [de responsables du Hamas] les affaiblit”, a-t-il ajouté en soulignant que l’armée n’avait déploré aucune victime lors des opérations nocturnes. “Nous bombardons la bande de Gaza avec une intensité jamais vue. Par les airs, au sol et sous la terre – Tsahal éliminera tout terroriste qu’il soit important ou secondaire et [détruira] toute l’infrastructure terroriste du Hamas”, a affirmé un officier supérieur israélien engagé dans les opérations dans le sud de l’État d’Israël, cité sur le compte X (ex-Twitter) officiel de l’armée.
“Servir de couverture”
Ces incessants bombardements nocturnes ont coïncidé avec une coupure des communications et Internet à Gaza. Le Croissant Rouge palestinien, ainsi que plusieurs ONG et agences de l’ONU ont indiqué avoir perdu le contact avec leurs équipes gazaouies. Les opérations humanitaires et l’activité des hôpitaux “ne peuvent continuer sans communications”, s’est alarmée Lynn Hastings, coordinatrice humanitaire du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.
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Cette coupure “empêche également les ambulances d’atteindre les blessés”, a déploré le chef de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus. “Cette coupure de l’information risque de servir de couverture à des atrocités de masse et de contribuer à l’impunité des violations des droits humains”, a averti Human Rights Watch. Soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis plus de seize ans, Gaza est placée depuis le 9 octobre en état de “siège total” par l’État d’Israël, qui y a coupé l’eau, l’électricité et l’approvisionnement en nourriture.“Sans un changement fondamental, la population de Gaza va subir une avalanche sans précédent de souffrances humaines”, a alerté le patron de l’ONU, Antonio Guterres.
“Beaucoup plus” de gens vont “bientôt mourir” en raison du siège israélien, a indiqué le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugié·e·s palestinien·ne·s (UNRWA), Philippe Lazzarini, dont l’organisation a réduit ses opérations de manière significative à Gaza en raison des bombardements et du manque de carburant. Samedi, le porte-parole israélien Daniel Hagari a affirmé que l’armée “permettra aujourd’hui l’entrée de nourriture, de médicaments et d’eau pour la population” de Gaza.
“Arrêtez cette folie”
Depuis le 21 octobre, seuls 84 camions d’aide humanitaire sont arrivés depuis l’Égypte dans Gaza selon l’ONU, quand il en faudrait au moins cent par jour. À New York, l’Assemblée générale de l’ONU a réclamé à une large majorité une “trêve humanitaire immédiate”, une résolution saluée par le Hamas mais rejetée par l’État d’Israël.
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L’État d’Israël dit vouloir “anéantir” le Hamas après l’attaque du 7 octobre. Ce jour-là, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas se sont infiltrés sur le sol israélien depuis Gaza, où ils ont commis l’attaque la plus meurtrière dans l’histoire d’Israël. “Les bombardements israéliens qui se sont intensifiés sur Gaza ont encore une fois visé les femmes, les enfants et les civils innocents […] : l’État d’Israël doit immédiatement arrêter cette folie […]“, a indiqué le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un message posté sur X (ex-Twitter).
Une offensive terrestre à Gaza inquiète la communauté internationale qui redoute un embrasement régional, alors que l’Iran, soutien du Hamas et du Hezbollah libanais, a lancé plusieurs avertissements aux États-Unis, proche allié de l’État d’Israël. Des manifestations s’organisent ce jour dans de nombreuses villes du monde afin d’apporter soutien au peuple palestinien.