Janvier 2014. Un scandale politique et people éclate en France et défraye la chronique pendant des mois. En effet, Closer publie des photos du chef de l’État de l’époque, François Hollande, à scooter, casque sur la tête, rejoignant chez elle l’actrice et réalisatrice Julie Gayet, au petit matin.
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Autant vous dire que ce scooter est désormais devenu un objet iconique de la culture française. Et bien sachez que si vous voulez vous aussi rider comme le F, vous pouvez vous l’offrir, pour la modique somme de 10 000 euros. En effet, France Bleu Limousin nous apprend qu’il sera à vendre aux enchères le 26 mai prochain lors d’une vente exceptionnelle de la maison Rouillac au château d’Artigny, en Indre-et-Loire. Le site de la vente précise que ce Piaggio MP3 gris, 3 roues et 125 cm³, a déjà 34 000 km au compteur et est mis à prix 10 000 euros.
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On ne peut s’empêcher de vous partager la description de l’engin sublime de Philippe et Aymeric Rouillac :
“Depuis Vizir, le cheval naturalisé de Napoléon, qui repose aux Invalides à côté du tombeau de son maître, jusqu’à la DS du général de Gaulle, criblée de balles au petit Clamart, les Français attachent une importance symbolique aux véhicules de ceux qui les gouvernent. C’est un souvenir lointain de l’époque où le souverain passait son règne à visiter les provinces de France, offrant tant le spectacle de sa personne que de mémorables entrées de villes à ses sujets. Le scooter de François Hollande entre en janvier 2014 dans la catégorie des véhicules de légende, tant il raconte aux Françaises et aux Français l’histoire d’un homme comme les autres et d’une nation tiraillée entre sa volonté de puissance et le constat de son déclassement.
Les caïds de la pègre comme les policiers savent en effet que les scooters les plus efficaces sont japonais, avec leur grosse cylindrée. Ce scooter Piaggio, fabriqué par une société italienne qui inventa la Vespa, n’a rien d’un bolide national. Il plonge d’ailleurs dans l’embarras le ministre du Redressement productif, interrogé sur la non-utilisation d’un véhicule ‘made in France’ par le premier des Français. Sa motorisation de 125 cm³ autorise un pilotage par toute personne titulaire d’un simple permis de conduire automobile. Nul adresse ou exploit motorisé n’est donc à attendre. Derrière sa grosse carrosserie grise, ses trois roues rassurantes et son top-case confortable, ce scooter est davantage celui de monsieur et de madame Tout-le-Monde que la Ferrari prêtée par un ami acteur avec laquelle Valéry Giscard d’Estaing s’engouffrait au petit matin dans un camion de lait, alors qu’il raccompagnait une actrice en traversant les Champs-Élysées.
De Louis XIV, légitimant ses bâtards, jusqu’à François Mitterrand, faisant protéger par la République sa fille naturelle, les Français ne tiennent pas rigueur à leurs chefs d’État les incartades et soubresauts de leur vie privée. Le premier d’entre eux succomba d’ailleurs à une crise cardiaque en plein rendez-vous galant sous les ors du palais de l’Élysée en 1899. Mais si la photo du président infidèle en ce jour de l’an 2014 fait la une de la presse française et internationale, c’est bien parce qu’elle montre un homme comme les autres, sur un scooter comme les autres. Caché derrière un casque et engoncé dans une parka noire, des chaussons aux pieds, il apporte des croissants à sa dame de cœur. Les charentaises et le croissant au beurre, cette viennoiserie créée pour célébrer la levée du siège de Vienne par les troupes ottomanes, ne sont-ils pas eux aussi des symboles d’une France tranquille, à laquelle chacun peut s’identifier ? Le Président ne conteste d’ailleurs pas l’information de cette liaison, s’engouffrant, comme n’importe quel quidam, dans une demande de respect de sa vie privée.
La suite est connue. Le scooter, quant à lui, est déclassé par les services des domaines en 2016, avant d’être acheté par un couple de Vendômois pour célébrer leurs noces d’or. Le mot de la fin ne peut revenir qu’à l’Homme au casque, qui authentifie le scooter en leur dédicaçant son ouvrage : ‘À Patrick et Manola, qui ont eu la chance d’enfourcher mon scooter pour mieux partager leur bonheur’ !”
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