450 kilomètres de nage ponctués de pauses régulières pour manger et prélever des échantillons d’eau, ç’a été le quotidien d’Yvette Tetteh pendant un peu plus d’un mois. Pour quoi ? Pour mesurer la pollution que provoquent les microfibres plastiques provenant des vêtements qui s’entassent dans les décharges ghanéennes. Dans une lettre ouverte publiée par The Guardian, Yvette Tetteh revient sur ses doutes, sa motivation et les conséquences d’une telle pollution.
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Au-delà d’une prouesse sportive
La motivation première d’Yvette Tetteh ? Documenter et alerter sur la dégradation de la qualité de l’eau au Ghana, une pollution directement liée à notre surconsommation de textile puisque c’est de nos vêtements que proviennent ces microfibres. Quand on s’en débarrasse, il y a de grandes chances pour que ces derniers atterrissent au Ghana, le pays représentant le plus grand marché de vêtements d’occasion du monde. Chaque semaine, c’est 15 millions de vêtements qui y sont importés, de quoi saturer les décharges qui finissent par se déverser dans le fleuve de la Volta.
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“Il est difficile d’imaginer que le lagon très pollué de Korle, à côté de Kantamanto, bouillonnant de gaz nocifs, était autrefois baignable. […] Je veux désespérément que les gens fassent l’expérience d’une eau scintillante et argentée et d’un ciel resplendissant.”
PDG d’une entreprise de fruits secs à Accra, Yvette Tetteh a décidé de s’engager, d’abord avec la Fondation Or qui sensibilise aux ravages de la fast fashion puis en prenant l’initiative de descendre la Volta pour documenter la pollution.
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“À la fin de l’expédition, avec le goût de l’eau salée dans ma bouche me faisant savoir que la mer était proche, j’ai ressenti un profond sentiment de gratitude et de détermination. Je nage maintenant dans la richesse de mon expérience.”