Hausse des rapports forcés, moins de protection, plus de partenaires : une vaste étude passe la sexualité des Français au crible

Publié le par Konbini avec AFP,

© Netflix

L’Inserm et l’ANRS Maladies infectieuses émergentes viennent de rendre leur rapport.

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Partenaires plus nombreux, sexualité plus variée, baisse de la prévention chez les jeunes : une vaste étude officielle publiée mercredi offre un large panorama de la vie sexuelle des Français et de ses évolutions. Voici les principaux points de l’enquête menée par l’Inserm et l’ANRS Maladies infectieuses émergentes :

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Un premier rapport plus tard

En 2019-2023, l’âge médian au premier rapport sexuel — l’âge auquel la moitié de la population a eu son premier rapport — atteint 18,2 ans pour les femmes et 17,7 ans pour les hommes. Il s’agit d’une légère inversion de tendance par rapport à celle observée entre le début des années 1960 et le milieu des années 2000. L’âge médian avait alors diminué de près de trois ans pour les femmes (20,1 ans contre 17,3 ans) et d’un an et demi pour les hommes (18,8 ans contre 17,3 ans).

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Fréquence des rapports en baisse

En 2023, 77,2 % des femmes et 81,6 % des hommes de 18-69 ans déclarent avoir eu une activité sexuelle avec un partenaire au cours de l’année, une fréquence en baisse comparée à 2006 (82,9 % pour les femmes et 89,1 pour les hommes).

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Plus de partenaires sexuels

Le nombre moyen de partenaires sexuels au cours de la vie chez les femmes de 18-69 ans ayant déjà eu un rapport sexuel a augmenté au fil du temps, passant de 3,4 partenaires en moyenne en 1992 à 4,5 en 2006 et à 7,9 en 2023. Pour les hommes, ces chiffres sont stables entre 1992 et 2006 (11,2 et 11,9 respectivement), et atteignent 16,4 partenaires en moyenne en 2023.

Des pratiques plus variées

De plus en plus d’hommes et de femmes déclarent avoir expérimenté d’autres pratiques sexuelles (masturbation, sexe oral et rapports anaux) que les rapports vaginaux. En 2023, 72,9 % des femmes de 18 à 69 ans déclaraient s’être déjà masturbées (contre 42,4% en 1992 et 56,5 % en 2006). Chez les hommes du même âge, cette pratique est intégrée aux répertoires sexuels de longue date (82,8 % en 1992 à 92,6 % en 2023).

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Le pourcentage de personnes ayant déjà expérimenté la fellation a également augmenté, (63,2 % en 1992 à 84,4 % en 2023 chez les femmes, et de 75,3 % à 90,5 % chez les hommes). Des tendances similaires sont observées concernant le cunnilingus (72,1 % en 1992 à 86,9 % en 2023 chez les femmes et de 77,8 % à 87,7 % chez les hommes).

La pratique de la pénétration anale a également augmenté, passant de 23,4 % en 1992 à 38,9 % en 2023 chez les femmes. L’augmentation est plus marquée chez les hommes passant de 29,6 % à 57,4 %.

L’homosexualité “mieux acceptée”

En 2023, 69,6 % des femmes de plus de 18 ans et 56,2 % des hommes du même âge pensent que l’homosexualité est une sexualité comme une autre. Concernant la transidentité, 41,9 % des femmes et 31,6 % des hommes considèrent qu’il s’agit d’une identité comme une autre. Par ailleurs, 40,5 % des femmes et 33,0 % des hommes déclarent qu’ils n’auraient pas de problème à accepter que leur enfant soit trans.

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Plus de partenaires de même sexe

L’attirance pour une personne de même sexe est plus souvent déclarée aujourd’hui que dans les enquêtes précédentes. En 2023, 13,4 % des femmes et 7,6 % des hommes de 18-89 ans déclarent avoir été attirés par des personnes de même sexe au cours de leur vie et, 1,5 % des femmes et 0,6 % des hommes par des personnes indépendamment de leur genre.

Ces constats sont plus marqués chez les jeunes de 18-29 ans qui sont 32,3 % pour les femmes et 13,8 % pour les hommes à rapporter une attirance pour des personnes de même sexe et respectivement 4,3 % et 1,7 % à rapporter une attirance pour des personnes indépendamment de leur genre.

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Changement de genre

Au total, une personne sur mille (0,1 % de la population) déclare avoir entrepris des démarches pour changer de genre. Par ailleurs, 2,3 % des femmes et 2,4 % des hommes de 18-89 ans déclarent avoir déjà pensé à changer de genre.

“Révolution” numérique

En 2023, 33 % des femmes et 46,6 % des hommes ont eu une expérience sexuelle en ligne avec une autre personne (connexion à un site dédié, rencontre d’un partenaire, échange d’images intimes).

Une hausse des rapports forcés

Entre 2006 et 2023, les déclarations de violences sexuelles ont sensiblement augmenté : en 2006, 15,9 % des femmes de 18-69 ans déclaraient avoir subi un rapport forcé ou une tentative de rapport forcé, un chiffre qui atteint 29,8% en 2023.

Une vie sexuelle prolongée

En 2023, 56,6 % des femmes et 73,8 % des hommes restent actifs sexuellement après 50 ans.

Prévention en baisse

L’utilisation de contraceptifs lors du premier rapport sexuel a diminué pour atteindre 87,2 % chez les femmes et 92,3 % chez les hommes qui ont commencé à avoir des rapports sexuels entre 2019 et 2023. Même tendance concernant l’usage du préservatif lors du premier rapport (75,2 % chez les femmes et 84,5 % chez les hommes).

Le stérilet plébiscité

En 2023, 91,0 % des femmes de 18 à 49 ans concernées ont recours à un moyen de contraception. Le dispositif intra-utérin (DIU ou stérilet) devient la méthode la plus utilisée (27,7 %) suivi de la pilule (26,8 %) et du préservatif (18,6 %).