On se baladait tranquillement sur X/Twitter hier soir et quelle ne fut pas notre stupeur, comme pour un bon nombre d’internautes, quand on est tombées nez à nez avec ce tweet du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Le tweet en question présentait une vidéo réalisée en hommage au 60e anniversaire du discours “I have a dream” de Martin Luther King. A priori, sur le papier, tout va bien. Sauf que, sauf que, sauf que… la vidéo a fait un impossible tollé.
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Une internaute commentait par exemple : “Et il y a pas UN pécore pour se dire qu’il y a quelque chose qui cloche… Fascinant.” Et en effet, il est très difficile de croire que lors du brainstorming, personne n’ait eu à redire sur le format et surtout sur les profils choisis. Pour cet hommage à cette illustre figure du mouvement des droits civiques et cette ode à la diversité (“chrétiens, musulmans”, “minces et gros”, etc.), aucun·e enfant au casting n’est issu·e d’une communauté minorisée raciale visible, directement ciblée par les discriminations en France. Et c’est enfoncer une porte ouverte que de le faire remarquer au ministère.
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Tou·te·s ces collégien·ne·s blanc·he·s, minces et valides récitent donc en anglais leur texte, un texte réadapté aux enjeux contemporains – écologie, tolérance, égalité, etc. Rien ne justifie la violence à laquelle le ministère de l’Éducation nationale a exposé ces mineur·e·s sur les réseaux sociaux, usant naïvement de leur image et méconnaissant Internet, à l’heure, en plus, où l’on débat et légifère sur la présence numérique des enfants.
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Entre cette débâcle-anniversaire et l’interdiction controversée de l’abaya dans les écoles, on peut dire que c’est une rentrée assez épicée. Quelques heures après la publication de la vidéo comptabilisant plus de six millions de vues, le compte X/Twitter du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse s’est justifié auprès des internautes indigné·e·s, enfonçant le couteau dans la plaie.
La justification précisait qu’il s’agissait d’un concours oratoire, “The more I say”, “qui encourage la pratique créative de l’anglais” et que les profils choisis étaient les lauréat·e·s. Oui, mais il y a toujours un problème, et on aurait bien aimé voir une diversité parmi candidat·e·s de ce concours et son jury. Évidemment, il n’est question d’aucune remise en question de leur format, d’aucune excuse, car chez Renaissance, il faut faire front jusqu’au bout – même quand un ministre est accusé de viol. Depuis, la vidéo a été supprimée, et un autre tweet d’explications a été posté, cette fois-ci accusant – sans grande classe et unité – l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, histoire de bien blanchir le nouveau placé, Gabriel Attal.
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