Israël a poursuivi samedi ses bombardements sur Gaza dans la guerre contre le Hamas, après le veto des États-Unis à une résolution de l’ONU appelant à un cessez-le-feu pour apporter un peu de répit au territoire palestinien, où la situation humanitaire est apocalyptique, selon des ONG.
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Le blocage par Washington de cette résolution du Conseil de sécurité des Nations unies a été rapidement condamné par l’Autorité palestinienne et le mouvement islamiste Hamas au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a lui estimé qu’un cessez-le-feu “empêcherait l’effondrement de l’organisation terroriste Hamas”.
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La guerre a été déclenchée le 7 octobre dernier, via une offensive perpétrée par des commandos du Hamas qui se sont infiltrés depuis Gaza sur le territoire israélien, au cours de laquelle 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités israéliennes. Environ 240 personnes avaient été prises en otage et emmenées à Gaza, où 138 sont toujours retenues.
“Les opérations dans la bande de Gaza se poursuivent”, a indiqué samedi l’armée israélienne, ajoutant que “les troupes au sol poursuivaient les combats dans différents endroits”. En l’espace de 24 heures, a affirmé de son côté le ministère de la Santé du Hamas, 71 morts et 160 blessés sont arrivés à l’hôpital Al-Aqsa de la ville de Deir el-Balah, à la suite de bombardements sur le centre de la bande de Gaza. Le ministère du Hamas a publié un dernier bilan global faisant état de 17 490 morts dans la bande de Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants.
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“Un carnage”
Après un peu plus de deux mois de guerre, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées dans le territoire palestinien, où 1,9 million de personnes, soit 85 % de la population, ont fui leur foyer, selon l’ONU. “Il fait si froid et la tente est si petite. Je n’ai que les vêtements que je porte. Je ne sais toujours pas quelle sera la prochaine étape”, a dit à l’AFP Mahmoud Abou Rayan, déplacé de Beit Lahia (Nord).
En raison de la surpopulation et des mauvaises conditions sanitaires dans les abris de l’agence de l’ONU dédiée aux réfugiés palestiniens (UNRWA) dans le sud du territoire, certaines maladies transmissibles telles que la diarrhée, les infections respiratoires aiguës et les infections cutanées ont augmenté de façon significative. Le blocage américain vendredi soir à l’ONU a également été condamné par des ONG, notamment Médecins sans frontières (MSF) : “le veto des États-Unis les rend complices du carnage à Gaza”.
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Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a lui fustigé “l’échec du Conseil de sécurité à adopter un projet de résolution visant à mettre fin à l’agression contre notre peuple dans la bande de Gaza en raison de l’utilisation par les États-Unis de leur droit de veto”, une “honte” et un “nouveau blanc-seing donné à l’État occupant pour massacrer, détruire et déplacer”, a-t-il estimé.
Pour sa part, l’Iran a mis en garde samedi contre “la possibilité d’une explosion incontrôlable” au Moyen-Orient si les États-Unis, ennemi juré de Téhéran, continuaient à soutenir Israël dans la guerre contre le Hamas à Gaza.
“Les gens sont désespérés”
À Gaza, “les gens sont désespérés, effrayés et en colère”, déplorait vendredi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, soulignant que “tout cela se [déroulait] dans un contexte humanitaire cauchemardesque”. Une grande partie des 1,9 million de Gazaouis déplacés par la guerre se sont dirigés vers le sud, transformant Rafah, ville palestinienne située le long de la frontière fermée avec l’Égypte, en un vaste camp de réfugiés.
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Le gouvernorat de Rafah reste depuis vendredi la seule zone de Gaza où des distributions limitées d’aide ont lieu. Dans le gouvernorat de Khan Younès, la distribution de l’aide est quasiment à l’arrêt ces derniers jours en raison de l’intensité des hostilités et des restrictions de circulation le long des routes principales, à l’exception de livraisons limitées de carburant aux principaux fournisseurs de services.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), seuls 14 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza fonctionnaient encore tant bien que mal jeudi. Face au nombre croissant de victimes civiles, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré vendredi à des journalistes que Washington estimait qu’Israël devait faire davantage pour protéger les civils dans le conflit.
Un bilan humain qui continue de s’alourdir
Le bilan s’est également alourdi en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, où six Palestiniens ont été tués vendredi par l’armée israélienne, selon le ministère de la Santé du territoire. De son côté, Israël a indiqué vendredi avoir perdu 93 soldats à Gaza depuis le début de la guerre, ajoutant que deux autres militaires avaient été blessés lors de l’échec d’une tentative de libération d’otages dans la nuit.
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Le Hamas a affirmé qu’un otage avait été tué au cours de l’opération et a diffusé une vidéo montrant le corps, des images qui n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante. Vendredi, une attaque contre l’ambassade des États-Unis en Irak a renforcé les craintes d’un conflit régional plus large. Des salves de roquettes ont été tirées contre la mission dans la zone verte lourdement sécurisée de Bagdad, s’ajoutant à des dizaines de récentes frappes de roquettes et de drones par des groupes pro-iraniens contre les forces américaines ou de la coalition en Irak et en Syrie.
Par ailleurs, quatre combattants du Hezbollah et un Syrien ont été tués vendredi dans une frappe de drone israélienne sur leur voiture dans le sud de la Syrie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).